Dictionnaire érotique moderne. Alfred Delvau
L’extrémité du clitoris, qu’il suffit de toucher de la langue, du doigt ou de la pine pour ouvrir à la femme la porte des félicités divines. – Voir aussi Sonner le Bouton.
Laisse mon bouton… mon tit bouton…
Tout s’ouvre: le bouton des roses,
Et celui des femmes aussi.
Boutonnière. La nature de la femme, en opposition à l’anus, que MM. les pédérastes appellent l’œillet.
Boxon. Bordel, probablement parce que, comme on y va gris, on s’y boxe souvent, – et non comme l’avance Francisque Michel, sans preuves à l’appui, parce qu’il y avait autrefois, à la porte de ces maisons-là, comme à la porte des cabarets, un rameau de buis (en lat. buxus).
Y dit qu’ dans tous les boxons
On le r’çoit en paillasson.
Boxonner. Aller de bordel en bordel; fréquenter les filles publiques. Se dit aussi pour: Baiser.
Du dieu Vulcain quand l’épouse mignonne,
Va boxonner loin de son vieux sournois.
Boxonneur. Coureur de bordels.
Boyau. Le membre viril, qui semble sortir du ventre – et qui y rentre quelquefois, au grand déplaisir de la femme.
Lorsque je bande,
Je me demande
Si j’ai dans le boyau pinal
Tous les sabres de l’arsenal.
Adieu! et jamais plus ne t’advienne entreprendre
De faire le vaillant, toi qui ne saurais tendre.
Adieu! contente-toi, et ne pouvant dresser,
Que le boyau ridé te serve pour pisser.
Braguette. Le membre viril, – par corruption de brayette, fente de la culotte par laquelle maître Jean Frappart met le nez à la fenêtre quand il a trop chaud ou qu’il a envie d’éternuer.
De l’image de la braguette
Qui entre, corps, oreille et teste
Au précieux ventre des dames.
L’insecte prend le bon moment:
Il mord si dru, qu’à sa braguette
Le Saint-Père porte la main,
Et, sur son auguste roupette,
Du morpion bénit l’hymen.
Braise, Braiser, Abouler de la braise, de l’argent, dans le langage des filles, parce que ce métal brille comme charbon allumé – surtout lorsque c’est de l’or, – et que c’est avec cela qu’on les chauffe.
Brandon et Brandilloires. Le membre viril, et les testicules, qui brandillent si voluptueusement sous une main de femme.
Levant mes jupes, il me fit voir un superbe brandon… qu’il fit agir avec toute l’impétuosité qu’un long jeûne de mer pouvait lui fournir.
Brandouiller. Branler doucettement quelqu’un ou quelqu’une, pour le – ou la – faire bander et l’exciter à jouir.
Qui n’invoque point le secours
D’une main qui vous le brandouille.
Le roi disait à la reine Victoire:
Si tu voulais,
Une heure ou deux, me brandouiller l’histoire,
Je banderais…
Plus d’une fois, une main sous ta cotte,
Tandis que l’autre écartait ton fichu,
Je caressais et brandouillais ta motte…
Dis-moi, Marton, dis-moi, t’en souviens-tu?
Branler. Employer la masturbation pour faire jouir les hommes quand on est femme, ou les femmes quand on est homme.
Prends-le donc, petite coquine… Là… à poignée!.. Branle! branle! pour le remettre en train.
… ... J’ai vu rarement
Une putain sachant branler parfaitement.
Un jour que madame dormait,
Monsieur branlait sa chambrière.
Branler (Se). Se servir de la main entière quand on est homme, et seulement du doigt médium quand on est femme, pour arriver à jouir sans collaboration.
On n’est jamais si bien branlé que par soi-même.
Maintenant je suis réduite, farouche,
A me branler, moi! Que je te maudis!
Branler du cul, ou Branler la croupière. Remuer des fesses, de façon à faire jouir l’homme qui vous a payée pour cela.
Philis veut avoir un écu
Pour branler une heure du cu
Cette jeune espicière
Que vous cognoissez bien
Pour branler la croupière
A gagné tout son bien.
Branleur, ou Branleuse. Paillard ou femme qui n’est pas assez belle ou qui n’est plus assez jeune pour être baisée, ou qui redoute de l’être à cause des enfants, et qui fait son métier de branler les hommes.
… On ne devient pas, il faut naître branleuse
Branlotte. Action de branler ou de se faire branler.
Colle-toi sur moi; faisons-nous une bonne branlotte.
Branlotter le prépuce. Oter et remettre le petit chapeau de chair qui le protége et le rend si tendre au moindre contact.
Te souvient-il de ta sœur Luce
Qui me branlottait le prépuce?
Braquemard. Le membre viril, – par allusion à l’épée courte et large dont on se servait au moyen-âge: c’est avec le braquemard, en effet, qu’on blesse les femmes au ventre.
De tant de braquemarts enroidis qui habitent par les brayettes claustrales.
Mettant la main sous les draps, et trouvant son braquemard.
Il est nommé…
Jacques par le farceur, braqmard par l’étudiant.
Braquemarder. Baiser une femme avec énergie