Michel Strogoff. Adolphe d' Ennery

Michel Strogoff - Adolphe d' Ennery


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      Michel Strogoff / Pièce à grand spectacle en 5 actes et 16 tableaux

DISTRIBUTION DE LA PIECE A LA 1RE REPRESENTATIONMICHEL STROGOFF M. MARAIS

       IVAN OGAREFF M. PAUL DESHAYES

       BLOUNT M. DAILLY

       JOLLIVET M. JOUBARD

       LE GRAND-DUC M. BOUVER

       LE GOUVERNEUR DE MOSCOU M. ROSNY

       WASSILI FEDOR M. COULOMBIER

       LE MAITRE DE POLICE M. DONATO

       L'EMIR FEOFAR M. ROMANI

       LE GENERAL KISOFF M. FRUGERCE

       UN CAPITAINE TARTARE M. VIALDI

       LE MAITRE DE POSTE M. VIVIER

       LE GENERAL VORONZOFF M. RAYMOND

       UN EMPLOYE DU TELEGRAPHE M.DEBRAY

       PREMIER FUGITIF M. SAMSON

       DEUXIEME FUGITIF M. ANDRIEU

       UN AIDE DE CAMP M. DEGUY

       UN AGENT DE POLICE M. BRANCHE

       UN GRAND PRETRE M. MAILLART

       DEUXIEME AIDE DE CAMP M. ALFRED

       UN SERGENT TARTARE M. JULES

       PREMIER VOYAGEUR M. AUGUSTE

       DEUXIEME VOYAGEUR M. CARTEREAU

       UN BOHEMIEN M. AUDUREAU

      MARFA STROGOFF Mme Marie LAURENT

      NADIA FEDOR Mme AUGE

      SANGARRE Mme PAUL DESHAYES

DESIGNATION DES TABLEAUX

      1er. – Le Palais Neuf.

      2e. – Moscou illuminé.

      3e. – Le Relai de poste.

      4e. – L'Isba du télégraphe.

      5e. – Le Champ de bataille de Kolyvan.

      7e. – La Tente d'Ivan Ogareff.

      8e. – Le Camp de l'Emir.

      9e. – La Fête tartare.

      10e. – La Clairière.

      11e. – Le Radeau.

      12e. – Les Rives de l'Angara.

      13e. – Le Fleuve de naphte.

      14e. – La Ville en feu.

      15e. – Le Palais du Grand-Duc.

      16e. – L'Assaut d'Irkoutsk.

DEUX GRANDS BALLETS REGLES PAR M. A. FUCHS

      ACTE PREMIER

      PREMIER TABLEAU

      Le Palais Neuf.

      Une galerie à arcades, splendidement parée et éclairée, attenant à droite aux salons de réception du palais, à gauche au cabinet du gouverneur de Moscou. Portes à droite et à gauche dans les pans coupés. A gauche, la vaste baie d'une fenêtre à large balcon.

      SCENE I

       JOLLIVET, GENERAL KISSOFF, AIDES DE CAMP, OFFICIERS, INVITES CIVILS, ETC.

      (Ces divers personnages, groupés à droite, près de la porte du salon, regardent danser. On entend l'orchestre du bal.)

      L'AIDE DE CAMP.

      Les salons peuvent à peine contenir la foule des invités!

      LE GENERAL. Oui, et les groupes de danseurs finiront par refluer jusque dans cette galerie… C'est magnifique!

      JOLLIVET.

      Quel est donc le voyageur qui a osé parler des froids de la

      Russie, général?

      LE GENERAL.

      La Russie de juillet n'est pas la Russie de janvier, monsieur

      Jollivet.

      JOLLIVET. Non, certes, mais on croirait que monsieur le gouverneur a pour cette nuit transporté Moscou sous les tropiques! Ce jardin d'hiver, qui relie les appartements privés de Son Excellence avec les grands salons de réception, est vraiment merveilleux!

      LE GENERAL.

      Que pensez-vous de cette fête, monsieur le reporter?

      JOLLIVET, montrant son carnet.

      Voici ce que je viens de télégraphier, général:

      Fête que gouverneur de Moscou donne en honneur de Sa MajestéEmpereur de toutes Russies, splendide!

      LE GENERAL. A merveille! Les journaux français parleront de nous en bons termes. Il en sera de même des journaux anglais, je pense, grâce à M. Blount, votre confrère.

      JOLLIVET. L'orgueilleux et irascible M. Blount, qui prétend que l'Angleterre, cette reine de l'univers, comme il l'appelle, et le Morning-Post, ce roi des journaux, comme il le nomme aussi, doivent toujours être informés les premiers de tout ce qui se passe sur le globe terrestre!

      LE GENERAL.

      Ah! tenez, le voici.

      SCENE II

       LES MEMES, BLOUNT.

      JOLLIVET.

      Je parlais précisément de vous, monsieur Blount!

      BLOUNT.

      Oh! c'était une grande honneur que vous faisiez…

      JOLLIVET.

      Mais non, mais non!

      BLOUNT.

      Que vous faisiez à vous-même!

      JOLLIVET, riant. Merci! Il est charmant. Avouez, monsieur Blount, que si vous avez, comme je n'en doute pas, un excellent coeur, l'écorce est furieusement rude!

      BLOUNT. Mister Jollivet, quand une bonne reporter anglaise quittait son pétrie, il devait emporter beaucoup de guinées, de bons yeux, de bons oreilles, une bonne estomac, et laisser son coeur dans son fémille!

      JOLLIVET.

      Et c'est ainsi que vous voyagez, monsieur Blount?

      BLOUNT.

      Yes!.. si vous permettez…

      JOLLIVET.

      Sans la moindre sympathie pour un confrère d'outre-Manche?

      BLOUNT. Si vous permettez, mister Jollivet!.. Et si vous permettez pas… ce était tout à fait la même chose!

      JOLLIVET.

      Vous êtes admirable de franchise et de bonhomie!

      (Musique au dehors.)

      LE GENERAL. Si je ne me trompe, messieurs, ces Tsiganes qui ont demandé à se faire entendre au bal du gouverneur, vont commencer leur concert. Je vous engage à écouter cela! C'est fort curieux!

      JOLLIVET.

      Certainement, certainement, général…

      (Le général se dirige vers le salon et les invités se rapprochent de la porte. Blount et Jollivet restent en scène.)

      JOLLIVET, s'asseyant. Ma foi, il fait trop chaud par là, je reste ici. (Blount s'assied de l'autre côté, tire son carnet et se met à écrire.) Permettez-moi, monsieur Blount, de risquer une phrase toute française! "Cette petite fête est vraiment charmante."

      BLOUNT, froidement. J'avais déjà télégraphié: "splendide," aux lecteurs du Morning-Post.

      JOLLIVET. Très bien. Mais, au milieu de cette splendeur, il y a un point noir. On parle tout bas d'un soulèvement tartare qui menace les provinces sibériennes!.. Aussi ai-je cru devoir écrire à ma cousine…

      BLOUNT,


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