Jim Harrison, boxeur. Артур Конан Дойл

Jim Harrison, boxeur - Артур Конан Дойл


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part des personnes les plus charmantes de votre sexe charmant.

      «Pour le moment, je suis au lit, ayant veillé fort tard, la nuit dernière, pour offrir mes hommages à la marquise de Douvres, pendant son bal, et cette lettre vous est écrite sous ma dictée par Ambroise, mon habile coquin de valet.

      «Je suis enchanté de recevoir des nouvelles de mon neveu Rodney (mon Dieu! quel nom!), et comme je me mettrai en route la semaine prochaine pour rendre visite au Prince de Galles, je couperai mon voyage en deux en passant par Friar's Oak, afin de vous voir ainsi que lui.

      «Présentez mes compliments à votre mari.

      «Je suis toujours, ma chère soeur Mary,

      «Votre frère.

       «CHARLES TREGELLIS».

      – Que pensez-vous de cela? s'écria ma mère triomphante quand elle eut achevé.

      – Je trouve que c'est le style d'un fat, dit carrément mon père.

      – Vous êtes trop dur pour lui, Anson. Vous aurez meilleure opinion de lui, quand vous le connaîtrez. Mais il dit qu'il sera ici la semaine prochaine, nous voici au jeudi. Nos meilleurs rideaux ne sont pas suspendus. Il n'y a pas de lavande dans les draps.

      Et elle courut, remua, s'agita, pendant que mon père restait l'air boudeur, la main sur son menton et que je me perdais dans mon étonnement en pensant à ce parent inconnu de Londres, à ce grand personnage, et à tout ce que sa venue pourrait signifier pour nous.

      V – LE BEAU TREGELLIS

      J'étais dans ma dix-septième année et j'étais déjà tributaire du rasoir.

      J'avais commencé à trouver quelque peu monotone la vie sans horizon du village et j'aspirais vivement à voir un peu du vaste univers qui s'étendait au-delà.

      Ce besoin, dont je n'osais parler à personne, n'en était que plus fort, car pour peu que j'y fisse allusion, les larmes venaient aux yeux de ma mère. Mais désormais il n'y avait pas l'ombre d'un motif pour que je restasse à la maison, puisque mon père était auprès d'elle.

      Aussi avais-je l'esprit tout occupé de la perspective que m'offrait la visite de mon oncle, et des chances qu'il y avait pour qu'il me fasse faire, enfin, mes premiers pas sur la route de la vie.

      Ainsi que vous le pouvez penser, c'était vers la profession paternelle que se dirigeaient mes idées et mes espérances. Jamais je n'avais vu la mer s'enfler, jamais je n'avais senti sur mes lèvres le goût du sel sans éprouver en moi le frisson que donnaient à mon sang cinq générations de marins.

      Et puis songez aux provocations qui ne cessaient de s'agiter en ces temps-là devant les yeux d'un jeune garçon habitant sur la côte.

      Au temps de la guerre, je n'avais qu'à aller jusqu'à Wolstonbury pour apercevoir les voiles des chasse-marée et des corsaires français.

      Plus d'une fois, j'avais entendu le grondement des canons arrivant de fort loin jusqu'à moi.

      Puis, c'étaient des gens de mer nous racontant comment ils avaient quitté Londres et s'étaient battus avant la tombée de la nuit, ou bien, à peine sortis de Portsmouth, s'étaient trouvés bord à bord avec lennemi, avant même d'avoir perdu de vue le phare de Sainte- Hélène.

      C'était l'imminence du danger qui nous réchauffait le coeur en faveur de nos marins, qui inspirait nos propos, autour des feux de l'hiver, où nous parlions de notre petit Nelson, de Cuddie Collingwood, de Johnnie Jarvis, de bien d'autres.

      Pour nous, ce n'étaient point de grands amiraux, avec des titres, des dignités, mais de bons amis à qui nous donnions de préférence notre affection et notre estime.

      Auriez-vous parcouru la Grande-Bretagne de long en large que vous n'y auriez pas trouvé un seul jeune garçon qui ne brûlât du désir de partir avec eux sous le pavillon à croix rouge.

      Mais, maintenant la paix était venue, et les flottes, qui avaient balayé le canal de la Méditerranée, étaient immobiles et désarmées dans nos ports.

      Il y avait moins d'occasions pour attirer nos imaginations du côté de la mer.

      Désormais, c'était à Londres que je pensais le jour, de Londres que je rêvais la nuit, l'immense cité, séjour des savants et des puissants, d'où venaient ce flot incessant de voitures, ces foules de piétons poudreux qui défilaient sans interruption devant notre fenêtre.

      Ce fut uniquement cet aspect de la vie qui se présenta le premier à moi.

      Aussi, étant tout jeune garçon, je me figurais d'ordinaire la cité comme une écurie _gig_antesque où fourmillaient les voitures, et d'où elles partaient en un flot ininterrompu sur les routes de la campagne.

      Mais ensuite, le champion Harrison m'apprit que là habitaient les gens de sports athlétiques. Mon père me dit que là vivaient les chefs de la marine; ma mère que c'était là que vivaient son frère et les amis des grands personnages.

      Aussi, en arrivai-je à être dévoré d'impatience de voir les merveilles de ce coeur de l'Angleterre.

      Cette venue de mon oncle, c'était donc la lumière se frayant passage à travers les ténèbres et pourtant, j'osais à peine espérer qu'il consentirait à m'introduire, avec lui, dans ces sphères supérieures où il vivait.

      Toutefois, ma mère avait tant de confiance en la bonté naturelle de mon oncle, ou dans son éloquence à elle, qu'elle avait déjà commencé en secret à faire des préparatifs pour mon départ.

      Mais si la vie mesquine que je menais au village pesait à mon esprit léger, elle était un véritable supplice pour le caractère vif et ardent du petit Jim.

      Quelques jours seulement après l'arrivée de la lettre de mon oncle, nous allâmes faire un tour sur les dunes, et ce fut alors que je pus entrevoir l'amertume qu'il avait au coeur.

      – Qu'est-ce que je puis faire ici, Rodney? Je forge un fer à cheval, je le courbe, je le rogne, je relève les bouts, j'y perce cinq trous et puis c'est fini. Alors, ça recommence et ça recommence encore. Je tire le soufflet, j'entretiens le foyer; je lime un sabot ou deux et voilà la besogne de la journée terminée et les jours succèdent aux jours, sans le moindre changement. N'est-ce donc que pour cela, dites-moi, que je suis venu au monde?

      Je le regardai, je considérai sa fière figure d'aigle, sa haute taille, ses membres musculeux et je me demandai s'il y avait dans tout le pays, un homme plus beau, un homme mieux bâti.

      – L'armée ou la marine, voilà votre vraie place, Jim.

      – Voilà qui est fort bien, s'écria-t-il. Si vous entrez dans la marine comme vous le ferez probablement, ce sera avec le rang d'officier et vous n'y aurez qu'à commander. Tandis que moi, si j'y entre, ce sera comme quelqu'un qui est né pour obéir.

      – Un officier reçoit les ordres de ceux qui sont placés au-dessus de lui.

      – Mais un officier n'a pas le fouet suspendu sur sa tête. J'ai vu ici à l'auberge un pauvre diable, il y a de cela quelques années. Il nous a montré, dans la salle commune, son dos tout découpé par le fouet du contremaître.

      – Qui l'a commandé? ai-je demandé.

      – Le capitaine, répondit-il.

      – Et qu'auriez-vous eu si vous l'aviez tué sur le coup?

      – La vergue, dit-il.

      – Eh bien, si j'avais été à votre place, j'aurais préféré cela, ai-je dit.

      Et c'était la vérité.

      – Ce n'est pas ma faute, Rod, j'ai dans le coeur quelque chose qui fait aussi bien partie de moi que ma main, et qui m'oblige à parler franchement.

      – Je le sais, vous êtes aussi fier que Lucifer.

      – Je suis né ainsi, Roddy et je ne puis être autrement. La vie me serait plus aisée si je le pouvais. J'ai été fait pour être mon propre maître et il ny a qu'un endroit au monde où je puisse espérer l'être.

      – Quel


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