La Fraternité Hiramique : Prophétie Du Temple Ezéchiel. William Hanna
de manière néfaste le destin de l’humanité.
Vers l’an 900, les savants juifs connus sous le nom de Massorètes – pour avoir ajouté la Massorah, une série de notes traditionnelles au texte – ont produit à partir du vieux texte hébreu une nouvelle forme connue sous le nom de Codex Petropolitanus. Donc indépendamment du texte massorétique, la Vulgate latine, la version anglaise et les autres traductions datent toutes de notre ère et ont subi des ajustements de traduction et d’interprétation par des scribes engagés à fournir un récit – même si cela nécessitait à étirer la vérité – qui servirait de conviction religieuse commune pour l’unification d’un peuple désespéré d’établir et de préserver une identité unique face à l’oppression discriminatoire. Il est également important de reconnaître que les références historiques à l’Arche dans le livre de l’Exode et dans la majeure partie de l’Ancien Testament étaient fréquentes et comprenait des récits de son rôle central dans la conquête de Canaan par les israélites, de son pouvoir manifeste à tuer sans prévenir tous ceux qui désobéissaient aux règles et de la furie de son pouvoir déchaîné à provoquer des tumeurs à l’échelle pandémique.
Depuis lors, les historiens et les savants ont conjecturé que l’Arche aurait été emportée et détruite, intentionnellement cachée sous le Mont du Temple, retirée de Jérusalem avant l’invasion babylonienne, emmenée en Ethiopie par le prince éthiopien Ménélik I le fils supposé du roi Salomon et de la reine Saba, relocalisée par les prêtres juifs sous le règne de Manassé ou tout simplement élevée miraculeusement par une intervention divine. Bien que la dernière allusion connue pour l’Arche dans le Temple date de 701 av. J.-C., lorsque le roi assyrien Sennachérib encercla les forces d’Ezéchias à Jérusalem, l’existence et la destruction ou le déplacement du Temple reste toujours un sujet à débattre.
Malgré l’incertitude de l’existence réelle du Puits des âmes – ou même de l’Arche de l’alliance – son emplacement était supposé être au Haram al-Sharif/Mont du Temple en dessous d’une grotte naturelle sous la roche qu’Abraham avait préparé pour sacrifier son fils Isaac selon les juifs et d’où Mahomet est monté au ciel selon les musulmans. En tapant sur le sol de la grotte, un mystérieux son retentissait. Les explorateurs britanniques du XIXème siècle, Charles Wilson et Sir Charles Warren, pensaient que l’écho était dû à une petite fissure sous le sol et n’avaient jamais réussi à prouver ou à affirmer l’existence de cette pièce.
Bien qu’il n’y ait jamais eu d’exploration archéologique officielle organisée au Haram al-Sharif/Mont du Temple – qui est sous le contrôle de la fondation religieuse musulmane de Waqf – on sait qu’il est criblé d’un réseau de près de quarante-cinq citernes, pièces, tunnels et caves. Shimon Gibson, associé principal de l’institut W.F. Albright de recherche archéologique à Jérusalem, qui avec son collègue David Jacobson a écrit une analyse définitive – Sous le Mont du Temple à Jérusalem : un recueil sur les citernes, les pièces souterraines et les conduits de Haram al-Sharif – déclare que « depuis le 19ème siècle, aucun occidental n’a été autorisé à accéder aux pièces souterraines du Mont du Temple… j’aurais voulu me déguiser moi-même en ouvrier local du Waqf et m’infiltrer dans ces sites, mais je n’ai souhaiterais pas courir le risque de créer un incident international. » Prendre ce risque n’était plus un problème aux israéliens.
Selon les récits bibliques, l’Arche – qui fut conçue en bois de shittah (Acacia) couvert d’or connu par les anciens égyptiens, l’Arbre de Vie étant très important dans la médecine traditionnelle dû à sa contenance d’alcaloïdes psychoactifs (hallucinogènes) – avait été cachée dans une pièce sous le Haram al-Sharif/Mont du Temple. Si c’était le cas, alors il est peu probable qu’elle ait survécu aux conditions défavorables et à l’humidité. C’était l’opinion de Shimon Gibson que « l’Arche serait probablement désintégrée. Sauf, bien sûr, si elle avait des propriétés sacrées. Mais moi, en tant qu’archéologue, je ne peux pas parler des propriétés sacrées théoriques d’une boîte en bois. » Même si c’était le cas, alors il y aurait sûrement encore des restes de l’or qui couvrait l’Arche ou du pot en or qui contenait la manne, le ‘pain du désert’ que Dieu avait offert aux 600 000 enfants d’Israël lorsqu’ils avaient quitté l’Égypte pour la Terre Promise.
Pour Yaakov Katzir, la découverte du Puits des Âmes ou de toute autre pièce sous le Mont du Temple justifierait son enthousiasme fanatique pour l’engagement de la Fraternité Hiramique à la construction d’un Troisième Temple, justifierait la croyance en son idéologie de suprématie raciale juive inculquée par son éducation et son service militaire, et enflammerait sa ferveur nationaliste juive et sa haine pour les non-juifs en exploitant l’Holocauste comme justification à la violence et à la discrimination contre les palestiniens, les migrants africains et même les éthiopiens juifs. La conscience de Yaakov n’était en fait nullement troublée par la violence actuelle raciste israélienne contre les juifs éthiopiens qui prétendaient posséder l’Arche de l’alliance en Éthiopie. Il se moquait d’eux avec véhémence en disant « des absurdités de nègres qu’ils devraient reprendre avec eux en Afrique. »
La tradition éthiopienne soutenait que l’Arche de l’Alliance avait été préservée dans l’ancienne ville sainte d’Axoum. L’Arche aurait été apparemment conservée pendant des siècles dans l’église de Marie de Sion, où l’empereur Iyase l’aurait vu et lui aurait parlé en 1691. Actuellement, l’Arche est prétendument conservée dans la Chapelle de la Tablette, construite à côté de l’église sous le règne du dernier empereur Hailé Sélassié. On dit qu’elle fut confiée à un seul gardien qui brûlait de l’encens et récitait le Livre biblique des Psaumes devant l’Arche. Personne – y compris les rois et les évêques – n’était autorisé à s’approcher de l’Arche en dehors du gardien qui n’était pas uniquement un moine, mais également un vierge au service de l’Arche jusqu’au jour où il nomme son successeur à l’approche de sa mort.
Le récit classique de l’Arche d’Éthiopie provient d’une épopée médiévale, La Gloire des Rois (Kebra Nagast), écrite en langue geez éthiopienne. Elle décrit comment la reine de Saba Bilqis en entendant parler de l’immense sagesse du roi Salomon s’était rendue à Jérusalem pour acquérir plus de connaissances et de sagesse pour mieux gouverner son peuple. Impressionné par sa beauté et son intelligence, Salomon se mit à désirer à avoir un enfant d’elle : un désir non motivé par la convoitise, mais par une aspiration apparemment généreuse pour remplir la terre de fils qui serviraient le Dieu d’Israël. On prétendit que Bilqis eut un fils, qui à l’âge adulte sortit d’Éthiopie pour rendre visite à son père à Jérusalem. Après avoir nommé son fils roi d’Éthiopie, Salomon donna l’ordre aux anciens d’Israël d’envoyer leurs propres fils en Éthiopie pour servir en tant que conseillers. Tristes de ne plus jamais voir Jérusalem et son Temple, les jeunes israélites décidèrent d’emmener l’Arche avec eux. Le récit de La Gloire des Rois affirme que c’était en fait l’Arche, elle-même, qui avait décidé de quitter Jérusalem parce que les juifs avaient cessé de pratiquer la foi qui leur avait été révélée par Dieu.
Une version alternative de la visite de Bilqis était qu’elle avait été accueillie avec fanfare et des festivités. On lui fit faire un tour des grands bâtiments, y compris le Temple. Elle fut à la fois terrifiée et éblouie par sa magnificence. Captivé par sa beauté, Salomon – qui aurait eu trois cents concubines et sept cents épouses – lui proposa le mariage que Bilqis, flattée, accepta. Après plusieurs visites ultérieures au Temple, Bilqis insista à rencontrer l’architecte de cette magnificence. Lorsqu’il lui fut amené, elle trouva l’architecte Hiram Abiff beau et ses manières séduisantes. En reprenant son sang-froid, elle l’interrogea longuement et le défendit malgré la mauvaise volonté et la jalousie croissante de Salomon. Lorsqu’elle demanda à voir les hommes qui avaient construit le Temple, Salomon protesta à l’impossibilité de rassembler toute la main-d’œuvre composée d’apprentis, de confrères artisans et de maîtres. Mais Hiram en sautant sur un grand rocher pour être mieux vu, décrit de sa main