Lumière Nocturne. Amy Blankenship

Lumière Nocturne - Amy Blankenship


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Steven, qui se redressa en se rappelant qu'il avait laissé Nick seul bien trop longtemps.

      Son ami était connu pour son tempérament intrépide et c'était bien ce qui le rendait nerveux.

      Nous ne voulons pas que les événements de la nuit dernière se répètent.

      Le prêtre le dévisagea avec attention comme pour déceler un mensonge dans les propos de Steven. Pour finir, le vieil homme lâcha un soupir et hocha la tête.

      â€” D'accord, je vous crois. Parfois les voies du Seigneur sont impénétrables. Faites ce que vous avez à faire.

      â€” Heureusement, cette fois nous ne débusquerons aucun… démon, et vous pourrez rester conscient si vous me promettez de rester ici.

      Il se remémora les paroles du prêtre quand il avait ouvert la porte :

      â€” Attendiez-vous de la visite ?

      â€” Oui, elle était censée venir me voir la nuit dernière, mais… s'interrompit-il, en pointant le pouce vers le placard. Elle a appelé il y a une heure en disant qu'elle était en route vers ici.

      Steven sentit son pouls s'accélérer.

      â€” Il y avait une jeune fille ici l'autre nuit et il faut que je lui parle... avec des cheveux blonds, belle. Vous la connaissez ?

      â€” Jewel ? demanda le prêtre. Bien sûr, je suis sensée la marier.

      â€” Quoi ! s'exclama Steven un peu trop fort avant de grommeler : Depuis quand les vieux prêtres se marient-ils avec de jeunes filles ?

      â€” Vous alors, vous êtes du genre perspicace, rétorqua le prêtre en secouant la tête et en se raffermissant. Elle n'est pas mariée avec moi… et puis de toute façon, cela ne vous regarde en rien. Laissez cette enfant tranquille. Elle a assez de problèmes avec les monstres de son entourage. N'allez pas vous mettre en tête de l'attirer dans une guerre de démons.

      Steven se rembrunit, n'appréciant guère ce que sous-entendait ces mots. Il aurait parié de l'argent que le prêtre allait dire "truands" au lieu de "monstres". Il ne s'occupait d'aucune autre race, ayant suffisamment à faire avec sa propre espèce de truands. Ils aimaient traîner au Night Light parce qu'il s'agissait d'un des night-clubs les plus chics de la ville. Cela vous aidait à vous détendre lorsque votre clientèle populaire ne pouvait prétendre à passer les portes.

      Il les avait fuis pendant des années et au moindre problème, il arrivait toujours quelque chose et ils disparaissaient complètement du paysage. La mafia irlandaise, italienne, russe, certains membres de l'IRA, des ex-membres du KGB, des Yakuza, et d'après la rumeur, même des membres des légendaires Illuminati… Steven s'en contrefichait. Ils étaient tous faits du même bois selon lui. Mais parfois ça ne faisait pas de mal d'en avoir quelques uns dans vos petits papiers.

      â€” Appelez-la et dites-lui de ne pas venir ici cette nuit, ordonna Steven au prêtre. Il poussa le téléphone vers le vieillard et croisa les bras avec patience afin de s'assurer que le prêtre allait exécuter sa demande.

      Le vieil homme serra les lèvres. S'il appelait chez la jeune fille et que son père décrochait en premier, Jewel aurait de gros ennuis et finirait sûrement face contre terre quelque part dans une allée. Sa propre condition de prêtre ne pouvait lui garantir plus de sécurité.

      â€” Elle ne vient pas, dit-il d'un ton hésitant, avant de répéter ces paroles avec plus de fermeté en jetant un coup d’œil à l'horloge suspendue au mur. Elle serait déjà ici en ce moment si elle était vraiment en chemin.

      Dans la poitrine de Steven se mêlèrent la déception de ne pas voir Jewel ainsi que la satisfaction de la savoir en sécurité. Ressentant le besoin d'une distraction, il se leva et remit la chaise dans le sens où il l'avait trouvée.

      â€” Je reviendrai pour vous annoncer quand nous aurons terminé.

      â€” Attendez ! héla le prêtre alors que Steven ouvrait la porte. Si vous tombiez sur elle...

      â€” Je l'enverrai vers vous directement », promit Steven avant de s'éloigner.

      En refermant la porte, Steven secoua la tête et longea le hall. Cet étage était propre et il devait aller voir Nick avant que quelque chose n'arrive. Alors qu'il descendait les marches, il regarda autour de lui mais ne vit Nick nulle part.

      Â« Parfait, où diable es-tu allé ? » maugréa Steven avant de se mettre à regarder derrière les portes closes.

      Il trouva à son tour la porte entrouverte menant à la cave et aurait pu se donner des gifles lorsqu'il comprit la logique de Nick.

      Â« Des endroits sombres, le sous-sol… MEC !

      S'appliquant à faire beaucoup de bruit, Steven descendit les marches et plissa le nez face aux relents de chaleur humide.

      â€” Putain, ça pue ici.

      Il s’avança vers une autre porte ouverte et la franchit. Nick se tenait devant la chaudière, sa porte ouverte en grand et tisonnant quelque chose dans le feu avec une barre en acier.

      â€” Tu as trouvé quelque chose d'intéressant ? demanda Steven.

      Pour toute réponse, Nick retira le tisonnier du feu avec les restes d'un crâne calciné qui pendait à son bout par le trou de l'orbite.

      â€” Je crois que l'on peut affirmer sans risque que certains des humains sur la liste des disparus ne seront pas retrouvés de sitôt.

      â€” Je crois que cette église est le repaire idéal pour que certains membres de la mafia locale y règlent leurs comptes, précisa Steven.

      â€” Dans une église catholique ? demanda Nick. Il n'y a donc plus rien de sacré aujourd'hui ?

      Steven haussa les épaules.

      â€” Comme certains le disent si bien, rien de plus sûr que la mort et les taxes.

      Nick laissa le crâne retomber dans la chaudière et referma la porte.

      â€” Ou dans notre cas, que la fourrure et les petits chats.

      Les deux hommes laissèrent échapper un petit grognement amusé avant que Steven ne retrouve un peu de son sérieux.

      â€” Bon, redevenons sérieux.

      Ils se séparèrent, chacun faisant son enquête de chaque côté de la pièce jusqu'à ce que Steven aperçoive quelque chose derrière l'énorme poubelle pleine de planches en bois.

      â€” Eh Nick, file-moi un coup de main.

      Nick s'approcha et aida Steven à bouger la poubelle sur le côté juste assez pour avoir un bon aperçu de ce qu'elle cachait, et qui n'était pas loin. Un petit tunnel exigu avait été creusé dans la pierre et plongeait dans le sol. Les ténèbres y étaient compactes et les deux félins parvinrent difficilement à observer ce qu'elles cachaient.

      â€” Allons y jeter un coup d’œil, lança Nick avant de se pencher en avant pour introduire sa fine carcasse dans l'ouverture.

      Steven tendit le bras vers Nick et le retint par le bras en secouant la tête.

      â€” Non, nous repartons d'ici et renseignons Warren et Quinn sur ce que nous venons de trouver. Un couguar a disparu et, d'après moi, ce n'est pas un couguar de trop. Je ne veux pas non plus ajouter un jaguar à la liste.

      â€” Mince alors, répliqua Nick en souriant et en serrant contre lui un Steven choqué. Toi... commença-t-il en reniflant


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