Tous Les Moyens Nécessaires . Джек Марс

Tous Les Moyens Nécessaires  - Джек Марс


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de nos hommes étaient déjà morts et les trois d'entre nous qui s'en sont sortis.... Je ne suis même pas sûr qu'on en soit jamais revenu. Martinez est paralysé des jambes. D'après les dernières infos, Murphy est SDF et est régulièrement interné au service de psychiatrie de Virginie.”

      “Et toi?”

      “Je continue à faire des cauchemars.”

      Ed était occupé à nouer les poignets de son adversaire. “J'ai connu un type qui faisait partie de l'équipe de nettoyage après qu'ils aient évacué la zone. Il m'a dit que 167 corps avaient été retrouvés sur cette colline, sans compter nos propres hommes. À l'intérieur du périmètre, 21 ennemis étaient morts en combat au corps-à-corps.”

      Luke le regarda. “Pourquoi tu me racontes ça?”

      Ed haussa les épaules. “Tu es un petit peu rouillé. Aucune honte à l'admettre. Bien que tu sois intelligent et bien que tu sois petit, tu es tout en muscles, tout comme moi.”

      Luke éclata de rire. “OK, je suis un peu rouillé. Mais c'est qui que tu appelles petit?” Il rit en levant les yeux sur la charpente musclée d'Ed.

      Ed rit en retour. Il fouilla les poches de l'homme sur le sol et en quelques secondes, il trouva ce qu'il cherchait. Il s'agissait d'une carte ouvrant le verrou numérique fixé au mur à côté des doubles portes.

      “On rentre?”

      “Après toi,” dit Ed.

      Chapitre 12

      “Vous n'avez pas le droit d'être ici!” hurla l'homme. “Sortez de chez moi!”

      Ils se tenaient dans un large espace ouvert qui faisait office de salon. Un piano à queue blanc se trouvait dans un coin près de grandes baies vitrées offrant des vues spectaculaires. La lumière du matin inondait la pièce. À proximité, se trouvaient un divan blanc moderne et une table avec des fauteuils stylés, regroupés autour d'un écran plat géant fixé au mur. Au mur d'en face, était accrochée une grande toile de trois mètres de haut, décorée d'éclaboussures et de gouttes de couleur vive. Luke s'y connaissait un peu en art. Il devina qu'il s'agissait d'un Jackson Pollock.

      “Ouais, c'est vrai, les gars dans le couloir nous ont dit la même chose,” dit Luke. “Qu'on n'a pas le droit d'être ici, et pourtant… on y est.”

      L'homme n'était pas très grand. Il était épais et trapu et portait un peignoir en peluche blanche. Il avait une carabine en main et les tenait en joue. Il sembla à Luke qu'il s'agissait d'une ancienne carabine Browning de safari, probablement chargée de cartouches Winchester .270. Ce joujou abattrait un élan à trois-cent-cinquante mètres de distance.

      Luke se déplaça vers la droite de la pièce tandis qu'Ed bougea vers la gauche. L'homme faisait des aller-retours de droite à gauche avec sa carabine, sans savoir qui viser.

      “Ali Nassar?”

      “Qui le demande?”

      “Je suis Luke Stone. Voici Ed Newsam. Nous sommes des agents fédéraux.”

      Luke et Ed s'approchèrent doucement de l'homme.

      “Je suis un diplomate rattaché aux Nations Unies. Vous n'avez aucune autorité ici.”

      “Nous voulons juste vous poser quelques questions.”

      “J'ai appelé la police. Ils arriveront dans quelques instants.”

      “Dans ce cas, pourquoi ne baissez-vous pas votre arme? C'est une vieille carabine avec un mécanisme à verrou. Si vous tirez un coup, vous n'aurez pas le temps de recharger pour le deuxième.”

      “Alors je vous descends et je laisse l'autre vivre.”

      Il tourna le canon vers Luke qui continuait à longer le mur et qui leva les bras pour bien montrer qu'il ne constituait pas une menace. Il avait eu tellement d'armes pointées sur lui dans le cours de sa vie qu'il en avait perdu le compte. Mais il n'était pas à l'aise avec celle-ci. Ali Nassar n'avait pas l'air d'être un bon tireur mais s'il appuyait sur la gâchette, ça allait faire un gros trou quelque part.

      “Si j'étais vous, je descendrais le type costaud, là. Parce que si vous me tuez, je ne vous garantis pas sa réaction. Il m'aime bien.”

      Nassar ne vacilla pas. “Non, c'est vous que je tuerai.”

      Ed se trouvait déjà derrière l'homme, à seulement trois mètres de lui. Il franchit la distance en une fraction de seconde et donna un coup vers le haut sur le canon du fusil juste au moment où Nassar appuyait sur la gâchette.

      PAN!

      Le coup résonna au sein de l'appartement et arracha un bout de plâtre du plafond.

      En un seul mouvement, Ed attrapa la carabine des mains de Nassar, lui assena un coup de poing dans la mâchoire et le força à s'assoir sur un des fauteuils stylés.

      “OK maintenant, assieds-toi. Doucement.”

      Nassar était encore secoué par le coup reçu et il lui fallut quelques secondes pour se recentrer. Il porta sa main potelée vers la rougeur qui commençait à apparaître à sa mâchoire.

      Ed montra la carabine à Luke. “Tu as vu ce truc?” Elle était décorée, avec une crosse incrustée de perles et un canon poli. Elle était probablement encore accrochée à un mur quelque part seulement quelques minutes auparavant.

      Luke se tourna vers l'homme assis dans le fauteuil. Il recommença depuis le début.

      “Ali Nassar?”

      L'homme faisait la moue. Il avait le même air fâché que Gunner, le fils de Luke, à l'âge de quatre ans.

      Il hocha la tête. “Manifestement.”

      Luke et Ed agirent rapidement, sans perdre de temps.

      “Vous n'avez pas le droit de me faire ça,” dit Nassar.

      Luke jeta un coup d'oeil à sa montre. Il était 7h du matin. Les flics allaient arriver d'un instant à l'autre.

      Ils l'emmenèrent dans le bureau juste à côté du salon. Ils lui avaient enlevé son peignoir et ses pantoufles. Il portait un slip ajusté blanc et rien d'autre. Son gros ventre tendu saillait. Ils l'avaient assis dans un fauteuil et avaient attaché ses poignets aux accoudoirs et ses chevilles aux pattes.

      Dans la pièce se trouvait un ordinateur de bureau de type traditionnel, dont le processeur était enfermé dans un coffret en acier épais, lui-même ancré au sol en pierre. Il n'y avait aucun moyen apparent d'ouvrir le coffret, aucun verrou, aucune porte, rien. Pour accéder au disque dur, il aurait fallu qu'un soudeur découpe le coffret et ils n'avaient pas le temps pour ça.

      Luke et Ed se tenaient au-dessus de Nassar.

      “Tu as un compte numéroté à la Royal Heritage Bank sur l'île de Grand Cayman,” dit Luke. “Le 3 mars, tu as effectué un virement de 250.000 dollars vers un compte appartenant à un homme nommé Ken Bryant. Ce dernier a été retrouvé étranglé cette nuit dans un appartement à Harlem.”

      “Je ne sais pas de quoi vous me parlez.”

      “Tu es l'employeur d'un homme appelé Ibrahim Abdulraman, décédé ce matin dans le sous-sol du Center Medical Center. Il a reçu une balle dans la tête alors qu'il dérobait des substances radioactives.”

      Une lueur de reconnaissance passa sur le visage de Nassar.

      “Je ne connais pas cet homme.”

      Luke inspira profondément. En temps normal, il aurait disposé de plusieurs heures pour interroger un sujet comme celui-ci. Aujourd'hui il n'avait que quelques minutes. Il fallait donc qu'il bluffe un peu.

      “Pourquoi ton ordinateur est-il boulonné au sol?”

      Nassar haussa les épaules. Il commençait à reprendre confiance en lui. Luke le voyait venir. L'homme était sûr qu'il leur tiendrait tête.

      “Cet ordinateur contient de nombreuses informations confidentielles. Je travaille avec des client sur des affaires impliquant


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