Un Plat Qui se Mange Froid . Блейк Пирс
Riley d’un regard inquiet. En moins d’un an, sa partenaire avait été réprimandée, suspendue et même renvoyée. Il savait que sa carrière ne tenait parfois qu’à un fil. La seule chose qui l’avait sauvée, c’était son étonnante capacité à retrouver ses proies, parfois en utilisant des procédés peu orthodoxes. Son talent et les coups de mains occasionnels de Bill lui avaient permis de rester au FBI.
— Riley, tu cherches les ennuis, dit-elle. Tu ne devrais pas faire de vagues.
Il la sentit se raidir et regretta immédiatement la formulation qu’il avait choisie.
— D’accord, si tu ne veux pas, dit-elle en se levant et en quittant son bureau.
*
Ne pas faire de vagues. Riley détestait cette expression.
Riley faisait toujours des vagues. Elle savait parfaitement que c’était une caractéristique qui faisait d’elle un si bon agent.
Elle sortait du bureau de Bill quand il l’appela :
— Attends une seconde ! Tu vas où ?
— A ton avis ?
— D’accord, d’accord, je viens !
Riley et Bill se dirigèrent vers le bureau de leur chef d’équipe, Brent Meredith. Riley frappa à sa porte. Une voix bourrue répondit :
— Entrez.
Riley et Bill entrèrent dans le spacieux bureau de Meredith. Comme toujours, le chef d’équipe imposait sa présence dans la pièce, avec sa large carrure et son visage noir aux traits anguleux. Il était penché sur des rapports.
— Dépêchez-vous, dit Meredith sans lever le nez. Je suis occupé.
Riley ignora le coup d’œil inquiet de Bill et s’assit avec autorité devant le bureau de Meredith. Elle dit :
— Chef, l’agent Jeffreys et moi, nous voulons rouvrir une affaire classée. Nous nous demandions si…
Sans lever le nez de ses dossiers, Meredith la coupa :
— Non.
— Hein ? fit Riley.
— Demande rejetée. Maintenant, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’ai du travail à faire.
Riley resta assise. Pendant quelques secondes, elle eut l’impression d’avoir heurté une impasse. Puis elle dit :
— Je viens de téléphoner à Jake Crivaro.
Meredith leva lentement la tête. Un sourire étira ses lèvres.
— Comment va le vieux Jake ?
Riley sourit à son tour. Elle savait que Jake et Meredith avaient été des amis proches à leurs débuts.
— Il est grognon, dit-elle.
— Ce n’est pas nouveau, répondit Meredith. Vous savez, il pouvait être intimidant, ce vieux fossile.
Riley réprima un rire. L’idée que Meredith puisse être intimidé par qui que ce soit était amusante. Riley n’avait jamais trouvé Jake intimidant. Elle dit :
— Hier, c’était l’anniversaire du dernier meurtre du tueur aux allumettes.
Meredith tourna sur son siège à roulettes, visiblement plus intéressé.
— Je m’en souviens, dit-il. Jake et moi, nous étions tous les deux agents de terrain à cette époque. Il n’a jamais avalé son échec. On en parlait souvent.
Meredith joignit les mains et dévisagea Riley avec intensité.
— Jake vous a appelée ? Il veut rouvrir le dossier ? Sortir de sa retraite ?
Riley envisagea de mentir. Meredith serait plus ouvert s’il pensait que l’idée venait de Jake. Mais elle ne pouvait pas faire ça.
— C’est moi qui l’ai appelé, monsieur. Mais il y pensait, lui aussi. Comme toujours à cette époque. Nous avons passé en revue plusieurs hypothèses.
Meredith se renversa sur son siège.
— Dites-moi ce que vous avez.
Elle rassembla rapidement ses pensées.
— Jake pense que le tueur est toujours dans la région, dit-elle. Et je fais confiance à son instinct. Nous pensons qu’il était rongé par les remords. C’est peut-être toujours le cas. Je pense qu’il pourrait laisser des fleurs sur la tombe de sa dernière victime, Tilda Steen. On devra vérifier.
Riley vit à l’expression de Meredith que sa curiosité était piquée.
— C’est un bon début, dit-il. Quoi d’autre ?
— Pas grand-chose, dit-elle. Jake m’a parlé d’un verre ramassé par inadvertance.
Meredith hocha la tête.
— Je m’en souviens. Son imbécile de partenaire a effacé toutes les empreintes.
Riley dit :
— Le verre doit toujours être rangé dans les pièces à conviction. On pourra peut-être retrouver des traces ADN. Ce n’était pas envisageable il y a vingt-cinq ans.
— Bien, dit Meredith. Quoi d’autre ?
Riley réfléchit un instant.
— Nous avons un vieux portrait-robot du tueur, dit-elle. Il n’est pas très bon, mais nos techniciens pourront peut-être vieillir le portrait. Je vais en parler à Sam Flores.
Meredith ne répondit pas tout de suite.
Puis il se tourna vers Bill, qui se tenait dans l’entrée.
— Vous n’êtes pas sur une affaire, agent Jeffreys ?
— Non.
— Bien. Je veux que vous travailliez avec Paige.
Sans ajouter un mot, Meredith se pencha sur ses rapports.
Riley regarda Bill. Comme elle, il était bouche bée.
— Quand est-ce qu’on commence ? demanda Bill à Meredith.
— Il y a cinq minutes, dit Meredith en leur faisant signe de partir. Qu’est-ce que vous faites encore là ? Vous perdez du temps. Au boulot.
Riley et Bill sortirent de son bureau en parlant avec excitation de ce qu’ils allaient faire en premier.
CHAPITRE NEUF
Peu après, Riley essayait de se détendre dans la voiture du FBI que Bill conduisait. Ils allaient à Greybull, la ville où Tilda Steen avait été tuée. Riley était satisfaite de travailler sur un nouveau dossier, surtout si elle l’avait choisi.
C’était une belle journée ensoleillée. Riley avait l’impression de laisser derrière elle tous ses soucis. Maintenant qu’elle pouvait s’éclaircir les idées, elle commençait à voir le départ de Ryan différemment.
Pourquoi aurait-elle voulu qu’il reste ?
Elle ne voulait plus qu’il dorme chez elle maintenant qu’il voyait une autre femme.
Et elle n’avait pas le droit de faire croire aux filles qu’ils étaient une famille.
Ça pourrait être pire, pensa-t-elle.
Ryan aurait pu rester beaucoup plus longtemps et briser ensuite les illusions de toute la famille.
Bon débarras, se dit-elle.
Ce fut alors que le téléphone de Riley vibra. C’était Blaine. Elle se rappela au bout de quelques secondes qu’elle lui avait laissé un message la nuit dernière pour lui dire qu’elle acceptait son invitation à diner. Il s’était passé tant de