Sans Coup Ferir . Блейк Пирс

Sans Coup Ferir  - Блейк Пирс


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Perséphone dans le rôle de l’héroïne plutôt que dans celui de la victime.

      Le professeur lui adressa un grand sourire.

      — Ne me remerciez pas, dit-elle. C’était l’idée de Jilly.

      Riley se précipita vers Jilly pour la prendre dans ses bras.

      — Je suis si fière de toi ! dit Riley.

      — Merci, maman, répondit Jilly en souriant.

      Maman.

      Le mot résonna dans la tête de Riley. C’était un mot qui avait plus de sens que jamais.

      *

      Plus tard dans la soirée, de retour à la maison, Riley réussit enfin à avouer aux filles qu’elle s’en allait. Elle passa la tête dans la chambre de Jilly.

      Celle-ci était endormie, épuisée par son triomphe. Il était agréable de voir un tel air de contentement sur son visage.

      Puis Riley passa la tête dans la chambre d’April. Celle-ci lisait un livre dans son lit.

      Elle leva la tête.

      — Maman ? Qu’est-ce qu’il y a ?

      Riley entra sans faire de bruit. Elle dit :

      — Ça va te paraitre bizarre, mais… Il faut que j’y aille. Tout de suite. On m’a confié une affaire en Californie.

      April sourit. Elle dit :

      — Jilly et moi, on avait deviné que c’était pour ça que tu avais une réunion à Quantico. Puis on a vu ta valise sur ton lit. On pensait que tu allais partir avant la pièce de théâtre. D’habitude, tu fais ta valise au dernier moment.

      Elle fixa sa mère du regard, un sourire jusqu’aux oreilles.

      — Mais tu es restée. Je sais que tu as repoussé ton départ pour voir la pièce. Tu sais ce que ça représente pour nous ?

      Riley sentit ses yeux se mouiller de larmes. Elle s’approcha et prit sa fille dans ses bras.

      — Ça ne te dérange pas que je m’en aille ? demanda Riley.

      — Oui, ça va. Jilly m’a dit qu’elle espérait que tu attraperais des méchants. Elle est très fière de ce que tu fais, maman. Moi aussi.

      Riley était bouleversée. Ses deux filles grandissaient si vite. Et elles devenaient des jeunes femmes extraordinaires.

      Elle embrassa April sur le front.

      — Je t’aime, ma chérie, dit-elle.

      — Je t’aime aussi, dit April.

      Riley agita son doigt sous le nez de sa fille.

      — Maintenant, qu’est-ce que c’est que ça ? dit-elle. Eteins-moi cette lumière et au lit. Il y a école demain.

      April éteignit la lumière en gloussant. Riley retourna dans sa chambre pour chercher son sac.

      Il était minuit et elle était obligée de conduire jusqu’à Washington pour attraper un vol commercial.

      La nuit allait être longue.

      CHAPITRE SIX

      Le loup était allongé sur le ventre dans le désert.

      C’était comme ça qu’il aimait s’imaginer. Une bête sauvage à l’affût de sa prochaine proie.

      Il avait une excellente vue de Fort Nash Mowat d’ici. La nuit était agréable et fraîche. Il surveillait sa proie à travers la visée de son fusil.

      Il pensa à toutes ses précédentes victimes qu’il détestait.

      Il y a trois semaines, Rolsky.

      Puis Fraser.

      Ensuite, Worthing.

      Il les avait abattus avec adresse, d’une balle dans la tête, avec tant de précision qu’ils ne s’étaient rendus compte de rien.

      Ce soir, c’était au tour de Barton.

      Le loup regardait Barton déambuler sur le chemin mal éclairé. Même si l’image à travers la visée était grise et granuleuse, sa cible était bien visible.

      Mais il ne tirerait pas. Pas tout de suite.

      Il n’était pas assez loin. Quelqu’un pourrait localiser sa position, même s’il utilisait un cache-flamme sur son fusil de précision M110. Il n’allait pas commettre cette erreur de débutant, ni sous-estimer les soldats de cette base militaire.

      Tout en suivant les mouvements de Barton à travers sa lunette, le loup prit le temps d’apprécier le poids du M110 dans ses mains. Ces jours-ci, l’armée préférait équiper ses soldats d’un autre modèle de fusil de précision, le Heckler & Koch G28. Le G28 était peut-être plus léger et plus compact, mais le loup préférait le M110. C’était un fusil plus précis, même s’il était plus difficile à cacher.

      Il avait vingt coups dans son chargeur, mais il n’avait besoin que d’une seule balle.

      Il allait abattre Barton d’un seul coup de feu, ou pas du tout.

      Il sentait presque l’énergie de sa meute, comme si elle le regardait, comme si elle le soutenait.

      Barton était arrivé à destination : un des courts de tennis de la base. D’autres joueurs le saluèrent. Il commença à sortir ses affaires de sport.

      Barton se trouvait maintenant dans une zone bien éclairée. Le loup n’avait plus besoin de sa visée nocturne. Il détacha le dispositif, puis il visa la tête de Barton. L’image n’était plus granuleuse, mais claire et vive.

      Barton était à trois cents mètres.

      A cette portée, le fusil avait une marge d’erreur de deux centimètres et demi.

      C’était au loup de rester dans cette marge.

      Il savait qu’il y arriverait.

      Il me suffit de presser la détente, pensa-t-il.

      C’était tout ce dont il avait besoin.

      Le loup savoura l’instant suspendu juste avant le tir.

      Il y avait quelque chose de religieux dans cet instant, quand il attendait de tirer, de se convaincre de presser la détente. Pendant cet instant, il avait l’impression d’avoir un pouvoir de vie et de mort entre ses mains. Le geste irrévocable arriverait dans la plénitude d’un instant.

      C’était sa décision de tirer – et en même temps, ça ne l’était pas du tout.

      A qui revenait donc la décision ?

      Il aimait croire qu’il y avait vraiment un loup en lui – une créature implacable qui prenait le commandement pendant cet instant suspendu et fatal.

      L’animal était à la fois son ami et son ennemi. Il l’aimait d’un amour étrange qu’on ne réserve qu’à un ennemi mortel. C’était son animal intérieur qui faisait ressortir ce qu’il y avait de meilleur en lui.

      Le loup attendit que l’animal frappe.

      Mais l’animal ne fit rien.

      Le loup ne pressa pas la détente.

      Il se demanda pourquoi.

      Quelque chose ne va pas, pensa-t-il.

      Il finit par comprendre assez vite.

      L’image du terrain de tennis illuminé par les spots était bien trop claire et nette.

      Le tir ne demandait aucun effort.

      Ça ne représentait pas le moindre défi.

      Ce n’était pas digne d’un


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