Sans Coup Ferir . Блейк Пирс

Sans Coup Ferir  - Блейк Пирс


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n’était pas sûre d’aimer l’idée. Avec Bill et Lucy, elle avait construit une solide relation de travail. Une nouvelle venue ne risquait-elle pas de perturber leur équilibre ?

      Meredith répondit à sa question.

      — Je voulais que vous rencontriez l’agent Roston parce qu’elle travaille sur le dossier Shane Hatcher. Ça fait trop longtemps que ce type traine dans la nature. A partir de maintenant, ce sera notre priorité. Il faut l’arrêter. Pour ça, nous avons besoin d’un regard neuf.

      Riley se retint de se tortiller.

      Elle savait déjà que Roston travaillait sur le dossier Hatcher. En fait, c’était pour cette raison qu’elles avaient parlé au téléphone. Roston avait demandé à Riley de lui permettre d’accéder à ses dossiers sur Hatcher. Riley avait dit oui.

      Mais qu’est-ce qui se passait ?

      Meredith ne les avait pas tous fait venir pour travailler sur le même dossier. Riley ne savait pas exactement ce que Meredith devinait ou soupçonnait sur sa relation avec Hatcher. Elle aurait déjà été arrêtée si son chef savait qu’elle l’avait laissé partir en échange de son aide.

      Elle savait parfaitement que Hatcher se trouvait sans doute caché dans les montagnes, dans le chalet qu’elle avait hérité de son père. Il vivait là avec l’accord tacite de Riley.

      Comment pouvait-elle faire semblant d’essayer de le trainer devant la justice ?

      Bill demanda à Roston :

      — Comment ça se passe ?

      Roston sourit.

      — Oh, je ne fais que commencer. Je fais des recherches pour le moment.

      Puis, en regardant à nouveau Riley, Roston ajouta :

      — Je vous remercie de m’avoir permis d’accéder à vos dossiers.

      — Je suis ravie de vous aider, dit Riley.

      Roston plissa les yeux, l’air soudain curieux.

      — Ça va beaucoup m’aider, dit-elle. Vous avez réuni pas mal d’informations. Même si… je pensais qu’il y aurait plus de choses sur les transactions financières de Hatcher.

      Riley se retint de frémir en pensant à ce qu’elle avait fait sur un coup de tête juste après ce coup de téléphone.

      Avant de donner l’accès à Roston à ces dossiers sur Hatcher, elle en avait supprimé un, intitulé « IDEES » – un dossier qui contenait des idées et des observations personnelles sur Hatcher, mais également des informations d’ordre financier qui pouvaient conduire à sa capture. Ou du moins qui pouvaient conduire à lui couper les vivres.

      Qu’est-ce qui m’a pris ? pensa Riley.

      C’était fait maintenant et elle ne pouvait plus revenir dessus, même si elle l’avait voulu.

      Le regard inquisiteur de Roston la mettait mal à l’aise.

      — C’est un personnage insaisissable, dit-elle.

      — Oui, c’est ce que j’ai cru comprendre, dit Roston.

      Mais son regard resta vissé dans celui de Riley.

      Son malaise ne fit que croître.

      Est-ce qu’elle sait quelque chose ? se demanda-t-elle.

      Puis Meredith dit :

      — Ce sera tout, agent Roston. Je dois discuter d’une autre affaire avec Paige, Jeffreys et Vargas.

      Roston se leva et prit poliment congé.

      Dès qu’elle fut partie, Meredith dit :

      — On dirait que nous avons une nouvelle affaire de tueur en série dans l’état de Californie. Quelqu’un a assassiné trois sergents instructeurs à Fort Nash Mowat. Ils ont été abattus de loin par un tueur d’élite. La victime la plus récente a été tuée ce matin.

      Riley était à la fois intriguée et surprise.

      — Ce n’est pas plutôt une affaire pour la police militaire ? demanda-t-elle.

      C’était le rôle de la Division des affaires criminelles d’enquêter sur les crimes et forfaits commis au sein de l’armée des Etats-Unis.

      Meredith hocha la tête.

      — Ils sont déjà dessus, dit-il. Il y a un bureau de la Division à Fort Mowat et ils y travaillent. Mais, comme vous le savez, c’est le grand prévôt général Boyle qui est à la tête de la Division et il m’a appelé pour demander un coup de main au FBI. C’est une affaire très sérieuse. Cela peut avoir des répercussions sur la réputation de notre armée. Ça fait déjà scandale dans la presse et ils reçoivent des pressions de la part des politiques. Plus vite ce sera réglé, mieux ce sera pour tout le monde.

      Riley se demanda si c’était une bonne idée. Elle n’avait jamais entendu parler d’une affaire sur laquelle le FBI et la police militaire auraient travaillé ensemble. Ils pouvaient se gêner et cela ferait plus de tort que de bien.

      Mais elle ne souleva aucune objection. Ce n’était pas son rôle.

      — Quand est-ce qu’on commence ? demanda Bill.

      — Dès que possible, répondit Meredith. Vous avez bien vos valises à portée de main ?

      — Non, dit Riley. Je ne pensais pas repartir si tôt.

      — Alors vous partirez dès que vous aurez fait vos valises.

      Riley ressentit une pointe d’adrénaline et d’inquiétude.

      La pièce de théâtre de Jilly ! pensa-t-elle.

      Si Riley partait tout de suite, elle allait la rater.

      — Chef…, commença-t-elle.

      — Oui, agent Paige ?

      Riley se tut. Après tout, le FBI venait de lui remettre une récompense. Comment pouvait-elle demander une faveur en de telles circonstances ?

      Les ordres sont les ordres, se dit-elle fermement.

      Il n’y avait rien à faire.

      — Rien, dit-elle.

      — Bon, dans ce cas, dit Meredith et se levant. Au travail, tous les trois. Réglez-moi cette affaire. D’autres dossiers vous attendent.

      CHAPITRE QUATRE

      Le colonel Dutch Adams regardait fixement par la fenêtre de son bureau. Il avait une bonne vue de la base militaire d’ici. Il voyait même le terrain vague où le sergent Worthing avait été assassiné ce matin.

      — Bordel de merde, murmura-t-il entre ses dents.

      Moins de deux semaines plus tôt, le sergent Rolsky avait été assassiné de la même manière.

      Et une semaine avant, c’était le sergent Fraser.

      Et maintenant Worthing.

      Trois bons sergents instructeurs.

      Quel gâchis, pensa-t-il.

      Pour le moment, les agents de la Division des affaires criminelles n’avaient rien trouvé.

      Adams se demandait…

      Comment est-ce que j’ai fait pour échouer ici ?

      Il avait eu une bonne carrière. Il portait ses médailles avec fierté — la légion du mérite, trois étoiles de bronze, des médailles pour service méritoire, une citation à l’ordre de la division et quelques autres.

      En regardant par la fenêtre, il pensa à sa vie.

      De quand dataient ses meilleurs souvenirs ?

      Sûrement


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