Le trésor de la cité des dames de degré en degré et de tous estatz. Christine de Pizan
justice recapitullent en brief ce qui est dit devant. chap. xxvii.
¶ Des quatre pointz les deux bons a tenir / & les deux autres a eschever. & comment dames & damoiselles de court doyvent aymer leur maistresse & ce est le premier point. chap. xxviii.
¶ Le deuxiesme point qui est bon a tenir aux femmes de court qui est comment elles doyvent eschever trop d'acointances. chap. xxix.
¶ Le .iii. point qui est le premier des deux qui sont a eschever parlant de l'envye qui regne en court & dequoy elle vient. chap. xxx.
¶ De ce mesmes enseignement aux femmes comment se garderont entre elles d'avoir le vice d'envye. chap. xxxi
¶ Le .iiii. point qui est le deuxiesme des deux qui sont a eschever & parle comment femmes de court se doivent bien garder de mesdire et de quelle chose vient mesdit ne a quelle cause ne occasion. Chapitre. xxxii
¶ De mesmes comment femmes de court se doyvent bien garder de dire mal de leur maistresse. chap. xxxiii
¶ Comment il ne appartient a femmes de diffamer l'une l'autre ne dire mal. chap. xxxiiii.
¶ Des dames baronnesses la maniere du sçavoir qui leur appartient. chap. xxxv.
¶ Comment il appartient que les dames & damoiselles qui demeurent sur les manoirs se gouvernent au fait de mesnage. ch. xxxvi.
¶ Des dames qui sont oultrageuses en leurs habitz atours et habillemens. chap. xxxvii.
¶ Contre l'orgueil d'aucunes. chap. xxxviii
¶ Des manieres qui appartiennent a dames de religion. c. xxxix.
¶ Cy commence la tierce partie.
¶ Comment tout ce qui est dit devant peut toucher aussi bien les unes comme les autres des femmes & de la maniere & gouvernement que femme d'estat doit tenir au fait de son mesnage. Chapitre. xl.
¶ Comment femmes d'estat doivent estre ordonnees en leur habit et comment se garderont de ceulx qui tachent a les decevoir. Chapitre. xli.
¶ Des femmes des marchans. chap. xlii.
¶ Des femmes vefves vieilles & jeunes. chap. xliii.
¶ Des jeunes filles & vieilles estans en l'estat de virginité. Chapitre. xliiii.
¶ Comment anciennes femmes se doyvent maintenir vers les jeunes & des meurs que avoir doyvent. chap. xlv
¶ Comment jeunes femmes se doivent maintenir vers les anciennes. chap. xlvi.
¶ Des femmes des mestiers / comment gouverner se doyvent. Chapitre. xlvii.
¶ Des femmes servantes & chamberieres. chap. xlviii
¶ Des femmes de folle vie. chap. xlix.
¶ Des femmes honnestes & chastes. chap. l.
¶ Des femmes des laboureurs. chap. li.
¶ De l'estat des povres. chap. lii.
¶ La fin & conclusion du livre. chap. liii.
¶ Cy fine la table de ce present livre.
¶ Cy commence le livre que fist dame cristine pour toutes roynes haultes dames & princesses. Et premierement. Comment ilz doyvent aymer et craindre dieu. chap. premier.
De par nous troys seurs filles de dieu nommees raison / droicture / & justice. a toutes princesses empereys / roynes / duchesses / & haultes dames en domination regnans sur la terre crestienne & generalement a toutes femmes. Salut & dilection. Sçavoir faisons que comme amour charitable nous contraigne a desirer le bien & accroissement l'honneur & prosperité de l'université des femmes & a vouloir le decheement & destruction de toutes les choses qui y pourroyent empescher / sommes meuz a vous declairer & dire parolles de doctrine. Venes doncques toutes a l'escolle de sapience dames esleues es haultz estatz & n'ayez honte pour vous grandeurs de vous humilier & descendre aseoir bas pour ouÿr noz leçons. Car selon la parolle de dieu Qui se humiliera sera exaulcé quel chose est il en ce monde plus plaisant ne plus delectable a ceulx qui desirent richesses mondaines / que or & pierres precieuses. mais ne leur pourroient mye pourtant si embellir que font vertus aux corps qui desirent bien vivre. car de tant que vertus sont plus nobles pource que elles durent sans fin. & sont les tresors de l'ame qui est perpetuel & les autres passent comme fumee de tant ceulx qui le goust en sentent & assaveurent les desirent ardamment plus que autre chose mondaine ne pourroit estre desiree. Et doncques n'appartient il a ceulx & a celles qui sont assis par grace & bonne fortune es plus haultz estatz que ilz soyent servis de tresmeilleurs choses. Et pource que vertus sont les maitz de nostre table nous plaist il en distribuer premierement a celles a qui nous parlons. C'est assavoir ausdictes princesses se fera le fondement de nostre doctrine tout premierement sur l'amour de crainte de nostreseigneur. Car celuy point est le principe de sapience dont toutes les autres vertus yssent & dependent. Entendés doncques princesses & dames honnorees sur la terre comment tout premierement sur toutes choses vous advint amer & craindre nostreseigneur. Amer pourquoy pour son infinie bonté & les tresgrans benefices que vous en recevés. Et craindre pour sa divine & saincte justice qui riens ne laisse impugny. Et si ceste amour & crainte avés bien devant les yeulx / sans faulte vous estes au chemin qui conduyra au lieu dont nous vous preschons c'est assavoir aux vertus. Or est il ainsi & n'est nulle doubte que il convient que tout cueur qui bien ayme le demonstre par oeuvre. Sicomme il mesme dit en l'evangille. Les ouailles de mon pere me ayment / & je les garde Cest a dire que les creatures qui l'ayment suyvent les traces que sont de vertu & il les garde de tous perilz / doncques est il ainsi qui la princesse qui l'aymera le demonstrera si que pour quelconques charges ou occupations que elle ayt a cause de la magnificence de son estat ne se departira devant les yeulx la lumiere de droit chemin. Laquelle lumiere se combatra contre les temptations & tenebres de pechés & de vices & les vaincra & chassera selon la maniere que cy aprés est contenue.