L'Anti-Justine; ou, Les Delices de l'amour. Restif de La Bretonne
les avait laissés ouverts, & sa Femme troussée. Je me mis sur elle deculoté, bién bandant, & j'enfilaí sa fente, suçant tantôt ses tetons decouverts, tantôt ses lèvres entr'ouvertes. Elle me croyàit son Mari. Un bout de langue me chatouilla. J'étais entré tout caloté. Le filet, que je n'avais pas encore coupé, recourbait mon vit, & le fesait paraître gros comme celui de l'Epoux. Je poussaí. Ma Belle s'agita, & mon long vit atteignit le fond. Alors ma Soeur demi-pâmée, se trémoussa. Je dechargeaí,… & je m'évanouis….
Ce fut ce qui me fit reconaître. La Belle savoura les derniéres oscillations de mon vit. Mais dès qu'elle eút éprouvé tout le charme d'une copieuse decharge, elle se deconna en me jetant sur le côté; elle ouvrit les deux rideaux de l'alcove; & me regardant: "Hâ! Grand-Dieu! c'est Cupidonnet! Il m'a dechargé tout au fond! Il s'est évanoui de plaisir"!… Je revenais à moi. Elle me gronda, en me demandant, Qui m'avait appris cela? — Ta beauté (lui dis-je), adorable Soeur. — Mais si jeune-? Je lui racontaí alors toute ma vie: Comme j'avais patiné, léché le conin de Jenovefette: comme j'avais gamahuché, enfin enfilé le con soyeux de Madelène; foutu Mad. Lingüet, la croyant Mad. Bourgelat: comment Mamelasse s'était fait enconner par moi: comment ne pouvant me passer de Con, je léchotais le conichon de Babiche: comment j'avàis engrossé les trois Femmes que j'avàis enconnées. —Hâ-Ciel!… Mais tu es bién indiscret! — Je ne le suis avec toi, que parceque tu es ma soeur-aînée, que je t'aí foutue (le recit que je venais de débiter, les tetons de ma Soeur, sa chaussure me fesaient rebander), & que je vais, divine Marie, te foutre encore. — Mais mon Mari… — J'aí poussé le verrou-… Elle me pressa la tête contre son beau sein, en me disant tout-bas: — Petit coquin, fais-moi aussi Un Enfant-?… Je la re-enconnaí, j'émis sans m'évanouir. La belle Marie n'avait pas encore eú d'Enfans: je fus pére de Mlle Beauconin, fille Unique de mon Beaufrére de ce nom.
[Je passerai toutes les fouteries communes; ce n'est qu'à-force de volupté, de tableaux libidineux, tels que les savoureuses jouissances qui vont suivre, qu'on peut combattre avantageusement dans le coeur & l'esprit des Libertins blâsés, les goûts atroces éveillés par les abominables Productions de l'infame & cruel Dsds! Ainsi, je reserve toute ma chaleur, pour decrire des jouissances ineffables, audessus de tout ce qu'a pu inventer l'imagination esquisement bourrelle de l'Auteur de Justine.
V Chapitre.
Chap. Du bon Mari spartiate.
Il faut néanmoins, avant de passer aux tableaux que je viéns de promettre, rapporter en peu de mots, Une Avanture extraordinaire, que jeús, ruë Sainthonoré, à 20 ans accomplis, en fesant mon droit.
J'étais voisin vis-à-vis d'Un vieil Orlogér, qui avait Une Femme jeune et charmante. C'était sa troisième. La Première l'avait rendu parfaitement heureux pendant douze ans; c'était une ivresse. La seconde, durant dix-huit ans, à-l'aîde d'une Soeur plüs jeune, par laquelle la Dame se fesait remplacer au lit dans ses moindres indispositions, pour que son Mari ne foutît jamàis avec dégoût. Cette excellente Epouse ayant cessé de vivre, l'Orlogér avait épousé, âgé de soixante ans, la jolie, la delicieuse FIDELETTE, putative d'Un Architecte, ét fille-naturelle d'Un Marquis. La beauté de cette troisième Femme n'avait pas d'égale, pour le moëlleux ét le provoquant. Son Mari l'adorait; mais il n'était plus jeune! Cependant comme il était riche, il lui prodiguait tout ce qu'elle paraissait desirer. Mais il n'atteignait pas le but, ét Fidelette était chaque jour plûs triste. Enfin un-soir, ce bon Mari lui dit: "Mon Ange! je t'adore, tu le sais? Cependant tu es triste, ét je crains pour tes jours précieux? Tout ce que je fais ne te flatte en rien? Parle? c'est Un Ami tendre qui t'en conjure? Dis-moi ce que tu desires? Tout, tout ce qui sera en mon pouvoir, va t'ètre accordé? "Hô! tout (dit la jeune Femme). "Oui, tout, fût-ce… Est-ce à ton coeur? est-ce à ton divin conin, qu'il manque quelque-chose? "Tu remplis mon coeur, cher Mari! Mais j'ai des sens trop chauds, et quoique blonde-cendrée, mon Bijou a des demangeaisons… terribles! "T'est-il indifferent qui le satisfasse; ou aurais-tu un goût? "Sans aimer, j'ai un goût.. un caprice… Mais je n'aîme que toi. "Qui excite ta main, que je vois en ce moment chercher ton gentil petit Chose? "Tiéns? ce Voisin… qui me regarde… ét dont… je me suis deja plainte… "J'entens!… Tu as dû me trouver bién boûché!… Passe au bain, mon Ange adoré.. je reviéns dans l'instant". Il courut me trouver. "Jeune voisin? On dit que vous aiméz Mad. Folin l'Orlogère? "Ma-foi, On dit vrai; je l'adore. "Venéz. "Il en arrivera ce qu'il pourra. Alons". Il me prit la main, ét nous alames chéz Lui. "Deshabilléz-vous; passéz dans ce bain, que ma Femme quitte: Voila de mon linge. Regaléz-la en Nouvelle mariée- ou menagéz-vous pour differentes nuits; à votre choix ét au sién…. J'adore ma Fidelette: mais pour cette Epouse cherie: Je suis content, dès que je la vois satisfaite, heureuse. Quand vous l'auréz foutue, qúe son petit Connin aura bién dechargé, je l'enconnerai à mon tour, pour lui porter mon petit présent". Et il me fit entrer dans le lit où sa Femme était depuis le bain. Il s'en-alait. "Mon cher Mari! (s'écria cette timide Colombe), tu me laisses seule avec Un Inconnu! Hô! reste! ét si tu m'aimes, sois temoin des plaisirs que je ne devrai qu'à Toi"?… Et elle nous baisa tous-deux sur la bouche… Le Lit était vaste: Le bon Folin s'y mit avec nous… Je grimpai sur le ventre de la jeune Epouse, aux flambeaux alumés, au vu du Mari, ét j'enconnai roide… Elle repercutait avec fureur. "Courage, ma Femme! criait l'excellent Mari, en me chatouillant les bourses)… Decharge, ma Fille! hausse le cùl!.. darde ta Langue… ton Fouteur va t'inonder!… Toi, jeune Vit, plonge.. plonge!… Lime.. Lime-la"… Nous dechargeames comme deux Anges… Je la foutis six-fois dans la nuit, ét les deux Epoux furent très-contens de moi…… J'ai eü cette jouissance celeste ét plûs-qu'humaine, jusques aux coûches de Fidelette, qui perdit la vie, en la donnant au Fruit de notre Fouterie.
VI Chapitre.
Chap. De l'Epouse qui se fait enculer.
Je passerai sous silence mes conilleries avec ma Femme clandestine, puisque je n'ai jamais avoué ce mariage. Conquette-Ellès était Une jolie Grêlée, faite-au-tour, ayant Un Con tellement insatiable, que je fus obligé de lui mettre la bride sur le cou, & de la laisser foutre avec quî elle voudrait. Elle était fille d'Un Traiteur de la ruë Saintjacques, & soeur du libraire PetiteBeauté: Elle est morte syfillisée, longtemps après m'avoir donné deux Filles… Hâ! qu'elle foutait bién! jamais Femme enconnée n'a brouetté son Cavaliér comme Conquète!… Elle est la seule Créature que j'aye enculée, mais sur son invitation, quand sa santé fut douteuse. Elle me donna ensuite le cùl de sa Soeur-cadette, en me disant que c'était encore le sién. Et je le croyais. Mais la jeune Persone se fesant enconer, je m'aperçus de la tricherie, dont je ne témoignaí rién….. Cela fut delicieux! mais ce n'est que de la fouterie ordinaire… Quand ma Bellesoeur fut mariée, ma Femme seduisit sa Coîfeuse, à laquelle elle recomanda bién de se faire enculer, alléguant que j'y étais accoutumé. Mais cette Fille m'ayant averti dans la journée, je l'enconnaí la nuit, sans que Conquette s'en aperçût. J'eús ainsi successivement six Coîfeuses, toutes jolies, pendant douze ans, ma Femme, qui les payait, croyant me cacher par ce moyén, qu'elle avait la verole. Ce fut ainsi que j'attendis les Conins delicieux qui m'étaient destinés par la nature… C'est aprês la derniére Coîfeuse, que Conquette mourante ayant remarqué, qu'Un de mes Cadets courtisait ma fille-nièce-Beauconnin, qu'On ne voulait pas lui donner, & qu'il en était aimé, proposa à Mariette de se le laisser mettre par son Amant? Mais craignant que le Jeunehome ne pût la dépuceler, elle me dit, que la dernière Coîfeuse m'envoyait Une de ses Elèves, qu'il falait enconner, & sans parler, parceque ma Nièce couchant dans la chambre voisine, il y avait des raisons, pour ne pas envoyer l'Elève-coîfeuse dans la miénne… Pourvu que je foutîsse Un jeune Con, que m'importait? J'alaí nu au lit: je trouvaí des tetons naissans, Un Conin qui tressaillait. Je dépucelaí… J'avais enconné trois-fois, lorsqu'on vint me faire retirer. Je crus que c'était la convention. Mais ayant écouté, je fus très-étonné d'entendre éperonner de-nouveau ma Monture, & ma Femme instruire, en les encourageant, son Neveu & sa Nièce?… Je me remis dans mon lit tout-pensif… Le lendemain, je demandaí une explication à Conquette. — Hé-bién, quoi? (me répondit-elle), vous avéz dépucelé votre Nièce Beauconnin, avant que son Cousin le lui mît; parceque je craignais qu'il ne pût la déflorer-… Je fus enchanté! j'avais