Le lys noir. Jules de Gastyne

Le lys noir - Jules de Gastyne


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mentait … et il n'en était que plus dangereux puisqu'on se laissait tromper par ses apparences de sincérité.

      Toutefois, avant de rompre, la baronne résolut de l'observer encore. Il devait venir passer la soirée à l'hôtel…. Elle l'étudierait une dernière fois … et d'après l'observation qu'elle ferait de son caractère, de sa duplicité,—elle croyait à sa duplicité,—elle prendrait une décision, même sans prévenir sa petite-fille … car elle voulait préserver celle-ci de l'existence qu'elle avait menée elle-même.

      Cette soirée, la dernière qu'il devait passer près de Laurence … avait été fatale à Jacques de Brécourt. L'esprit prévenu par la visite qu'elle avait reçue et persuadée que Jacques de Brécourt les trompait toutes les deux, sa petite-fille et elle, madame de Frémilly interpréta toutes les paroles du jeune homme, ses plus chaleureuses protestations et ses plus sincères serments d'amour éternel, dans un sens qui lui fut défavorable.

      Elle se disait:

      —Comme il ment bien!

      Elle avait fait une ou deux allusions très discrètes à la visite reçue.

      Et Brécourt, qui n'avait pas compris, avait eu pour elle l'air de ne pas vouloir comprendre.

      Elle avait été atterrée de tant de perfection dans la dissimulation.

      Dès lors, et avant même que Laurence fût sortie, son parti était pris.

      Il fallait arracher sa petite-fille aux trahisons, aux duperies, aux lâchetés basses de cet homme.

      Il était plus redoutable peut-être que le baron de Frémilly, car il était plus perfide et plus habile. C'est du moins ce que pensa la malheureuse grand'mère, et on a vu ce qui s'ensuivit, comment elle procéda à l'exécution de l'amour le plus saint, le plus pur et le plus haut peut-être qui eût germé et se fût développé dans deux coeurs dignes l'un de l'autre, l'un pur comme la fleur épanouie au premier printemps, l'autre qu'une flamme de passion avait purifié ainsi qu'un métal souillé passé dans un feu ardent d'où il sort plus brillant et plus net.

      La femme vêtue de noir qui avait joué à madame de Frémilly l'atroce comédie que nous avons vue, et qui avait brisé peut-être pour toujours l'idéal bonheur … le bonheur violent, selon l'expression de Michelet, dont jouissaient Laurence et Jacques, cette femme descendit lentement l'escalier qui menait au vestibule de l'hôtel…. Là, elle rencontra un domestique auquel elle demanda, pour dire quelque chose, son chemin et qui lui ouvrit la porte donnant sur la petite cour précédant l'hôtel.

      Elle traversa, toujours à pas lents, cette petite cour, car elle marchait comme si elle avait senti sur ses épaules le poids de l'iniquité qu'elle venait de commettre.

      Quand elle fut dehors seulement elle se hâta vers un homme planté tout droit au coin de la rue et qui semblait l'attendre.

      Cet homme, qui n'avait pas d'âge bien défini, était de haute taille, sans barbe, et avait le visage glabre … avec de longs cheveux pendant sur ses épaules. Il avait l'air prétentieux, le regard faux.

      —Eh bien? interrogea-t-il.

      —L'affaire est dans le sac, dit la femme qui prit tout de suite un air de désinvolture pour dissimuler les regrets et peut-être les remords qui avaient assailli son âme.

      —Elle a cru?

      —Tout.

      —Et la photographie?

      —Elle l'a gardée.

      —Bien.

      —Et si elle la lui montre?

      —Il croira voir son spectre.

      —Quel spectre?

      —Le spectre de ta soeur.

      —C'est donc lui qui l'a fait mourir?

      —Oui.

      —Et tu ne me l'avais pas dit!

      —J'avais peur que tu ne laissasses échapper quelque mot imprudent….

       Comme cela tu n'as pu dire que ce que je t'avais dit de dire.

      —Exactement, et mot pour mot.

      —C'est ce qu'il fallait.

      —Tu le hais donc bien?

      —Mortellement.

      —C'est un supplice pire que la mort que tu lui infliges en brisant….

      —C'est ce qu'il faut, interrompit l'homme aux longs cheveux; et il ajouta férocement:

      —Il ne souffrira jamais assez!

      La femme ne répondit pas et suivit en silence l'homme dont elle venait de servir si utilement la vengeance.

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