Douze ans de séjour dans la Haute-Éthiopie. Arnauld d' Abbadie

Douze ans de séjour dans la Haute-Éthiopie - Arnauld d' Abbadie


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       Arnauld d' Abbadie

      Douze ans de séjour dans la Haute-Éthiopie

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066085636

       DOUZE ANS

       DANS LA HAUTE-ÉTHIOPIE

       CHAPITRE PREMIER.

       CHAPITRE II

       CHAPITRE III

       CHAPITRE IV

       CHAPITRE V

       CHAPITRE VI

       CHAPITRE VII

       CHAPITRE VIII

       CHAPITRE IX

       CHAPITRE X

       CHAPITRE XI

       CHAPITRE XII

      TOME PREMIER

      PARIS

       LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Ce 77, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 77

      1868

      Droits de propriété et de traduction réservés

       Il semble qu'en un temps comme le nôtre, où tout procède si rapidement, il y ait peu d'opportunité à offrir au public, comme je le fais, la relation d'un voyage en pays presque inconnu, longtemps après que ce voyage a été accompli.

       Mais si un voyage fait dans un but purement géographique se trouve quelquefois comme frappé de péremption par des travaux géographiques plus récents, il n'en est point de même d'un voyage entrepris, comme celui-ci, dans le but d'étudier les mœurs, le caractère et les institutions d'un des peuples de l'Orient les plus intéressants et les moins connus jusqu'à ce jour.

       Parti pour l'Orient en 1836, j'en suis revenu une dernière fois en 1862, après avoir séjourné plus de douze ans dans la Haute-Éthiopie, et après y avoir été mêlé, comme témoin ou comme acteur, aux événements qui ont attiré sur ce pays l'attention de l'Europe. Dès mon retour en France, sous l'influence des impressions reçues à l'étranger, et pour complaire à un ami, j'ai donné à cette relation une forme écrite. Mais pour avoir le droit de parler d'un pays si dissemblable du nôtre, il ne suffit pas d'y avoir séjourné un long temps et de s'être dénationalisé en quelque sorte, afin de voir de plus près les hommes et les choses que l'on se propose de faire connaître; lorsque l'on est rentré dans son milieu natal, il faut encore, pour se soustraire à tout engouement et épurer ses jugements, écarter, pour un temps, les opinions et les idées dont on s'est imbu à l'étranger, et, reprenant les points de vue ses compatriotes, s'habituer de nouveau à leur manière de penser, avant de leur offrir les fruits d'une expérience acquise dans des conditions si différentes de celles qui nous régissent. Ma relation écrite, j'ai donc laissé passer un certain temps.

       Aujourd'hui, par suite du redoublement d'activité que les nations européennes mettent à étendre leurs relations avec les peuples les plus reculés de l'Orient, et par suite du retentissement qu'ont eu les derniers rapports de l'Angleterre avec Théodore, j'ai pensé que mon travail ne serait pas sans utilité. Je viens de le reprendre, et je l'offre avec la confiance que donne une tâche fidèlement remplie, et avec la réserve qui convient à celui qui, comme moi, entreprend de produire un ensemble de faits et de caractères propres à faire juger de tout un peuple.

      Paris, 2 juin 1868.

       Table des matières

      DE SÉJOUR

      DANS LA HAUTE-ÉTHIOPIE

       Table des matières

       Table des matières

      DE KÉNEH À GONDAR.

      Nous donnâmes le signal du départ à nos chameliers. Avant de quitter la rive du Nil, mon frère et moi, nous bûmes dans le creux de la main une dernière gorgée de son eau bienfaisante, en faisant le vœu de nous désaltérer un jour à ses sources mystérieuses, et nous nous éloignâmes de Kéneh, en Égypte, le 25 décembre 1837, pour nous engager dans le désert.

      Un prêtre piémontais, un Anglais et deux domestiques, Domingo et Ali, l'un Basque, l'autre Égyptien formaient, avec mon frère et moi, notre troupe aventureuse; le plus âgé d'entre nous pouvait avoir vingt-six ans, le plus jeune dix-sept.

      L'ambition de gagner le martyre avait engagé le prêtre à se mettre de notre voyage. Pendant notre court séjour au Caire, j'avais désiré, pour utiliser mon temps, prendre un maître de langue arabe, et, afin de me renseigner à ce sujet, j'étais allé un soir avec mon frère au couvent des Pères de Terre-Sainte. Le supérieur nous disait qu'il ne savait à qui nous adresser, lorsqu'on frappa discrètement à la porte du parloir.

      —Voici justement, reprit-il en nous désignant celui qui entrait, le Père Giuseppe Sapeto, de la Congrégation des Lazaristes; il a étudié l'arabe en Syrie, où il vient de séjourner comme missionnaire, et il pourra peut-être nous donner un bon conseil.


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