La cathédrale de Strasbourg pendant la Révolution. (1789-1802). Rodolphe Reuss
des gardes nationales de Schiltigheim, Westhoffen, Wasselonne, et autres communes patriotiques, mettant leurs bayonnettes à la disposition des autorités municipales.
Les adversaires de la Constitution civile du clergé ne se tinrent pas néanmoins pour battus. Le soir même du 20 janvier, une députation de la „Société romaine-catholique-apostolique” présentait au bureau municipal une pétition nouvelle pour obtenir le droit de se réunir, offrant de réviser les adresses incriminées et d'en effacer tout ce qui pouvait leur donner une apparence de révolte. Ce motif, allégué fort habilement, ne put convaincre la municipalité. Elle répondit que la loi ne connaissait pas de Société romaine-catholique-apostolique, mais seulement des citoyens, sans distinction de culte, et qu'elle ne pourrait répondre qu'à une association qui n'afficherait pas ainsi ses tendances confessionnelles. „Qu'à cela ne tienne, répondirent les catholiques; nous changerons de nom.” Et dès le 22 janvier, douze citoyens déposaient à la mairie une notification, portant qu'ils „sont dans l'intention de former une société paisible et tranquille, que la loi autorise qu'ils verront avec plaisir MM. les officiers municipaux honorer les séances de leur surveillance, et qu'ils ont fait choix du Poêle des Charpentiers pour y tenir leurs assemblées sous le nom d'Amis de l'Union, le mardi et le samedi de chaque semaine.”
Le même jour encore, le Conseil général leur donnait acte de leur déclaration; il ne leur refusait pas la permission d'user d'une liberté constitutionnelle, „mais, attendu le dommage dont a menacé récemment la chose publique une société, qui, après avoir invoqué la loi pour se former, s'est bientôt permis d'attaquer la loi-même”, il rendait personnellement responsables les signataires de tous les événements qui pourraient arriver de leur réunion, et enjoignait au corps municipal de faire surveiller la nouvelle société de très près.
Le tribunal du district, saisi par réquisitoire de M. François-Joseph Krauss, accusateur public, ne se montra pas fort sévère non plus contre MM. Mainoni et Wilhelm, accusés, „d'un mépris trop marqué pour la loi.” Sur le rapport du juge, M. Louis Spielmann, le tribunal, considérant l'imprimé Avis au public „comme une démarche illégale, d'autant plus répréhensible qu'elle peut compromettre la tranquillité publique”, déclarait que cet écrit serait et demeurerait supprimé comme dangereux, et que tous les citoyens seraient tenus de rapporter au greffe les exemplaires déjà distribués. Défense était faite d'en colporter ou vendre aucun exemplaire. Pour le surplus, M. Louis Zaepffel, juge, est chargé d'en informer et de faire plus tard le rapport qu'il appartiendra.
Mais la Société des Amis de l'Union n'était pas destinée à vivre plus longtemps que son aînée. Le 24 janvier, au moment où le Conseil général de la commune allait lever la séance, on introduisit dans son sein le procureur-syndic du district qui venait l'alarmer par la perspective de dangers nouveaux. Il avait reçu la visite des sieurs Belling et Widenloecher, maire et procureur de la commune de Molsheim, arrivés en toute hâte pour lui faire part de l'état d'esprit de leurs administrés. Des instigateurs, envoyés „par les gens du Séminaire, renaissant de leurs cendres sous le nom captieux de Société de l'Union”, avaient provoqué à Molsheim une véritable levée de boucliers contre les décrets de l'Assemblée Nationale. Les ultras de la vieille ville épiscopale avaient forcé par leurs menaces les officiers municipaux eux-mêmes à signer les protestations envoyées de Strasbourg, etc.[27].
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