Le Robinson suisse ou Histoire d'une famille suisse naufragée. Johann David Wyss
CHAPITRE XXXIII—Aventure de Jack. TOME IITable des matières CHAPITRE I—Second hiver. CHAPITRE II—Première sortie après les pluies.—La baleine.—Le corail. CHAPITRE III—Dépècement de la baleine. CHAPITRE IV—L'huile de baleine.—Visite à la métairie.—La tortue géante. CHAPITRE V—Le métier à tisser.—Les vitres.—Les paniers.—Le palanquin.—Aventure d'Ernest.—Le boa. CHAPITRE VI—Mort de l'âne et du boa.—Entretien sur les serpents venimeux. CHAPITRE VII—Le boa empaillé.—La terre à foulon.—La grotte de cristal. CHAPITRE VIII—Voyage à l'écluse.—Le cabiai.—L'ondatra.—La civette et le musc.—La cannelle. CHAPITRE IX—Le champ de cannes à sucre.—Les pécaris.—Le rôti de Taïti.—Le ravensara.—Le bambou. CHAPITRE X—Arrivée à l'écluse.—Excursion dans la savane. L'autruche.—La tortue de terre. CHAPITRE XI—La prairie.—Terreur d'Ernest.—Combat contre les ours.—La terre de porcelaine.—Le condor et l'urubu. CHAPITRE XII—Préparation de la chair de l'ours.—Le poivre.—Excursion dans la savane.—Le lapin angora.—L'antilope royale.—L'oiseau aux abeilles et le verre fossile. CHAPITRE XIII—Capture d'une autruche.—La vanille.—L'euphorbe et les œufs d'autruche. CHAPITRE XIV—Éducation de l'autruche.—L'hydromel.—La tannerie et la chapellerie. CHAPITRE XV—La poterie.—Construction du caïak.—La gelée d'algues marines.—La garenne. CHAPITRE XVI—Le moulin à gruau.—Le caïak.—La vache marine. CHAPITRE XVII—L'orage.—Les clous de girofle.—Le pont-levis.—Le lèche-sel.—Le pemmikan.—Les pigeons messagers.—L'hyène. CHAPITRE XVIII—Retour du pigeon messager.—La chasse aux cygnes.—Le héron et le tapir.—La grue.—Le moenura superba.—Grande déroute des singes.—Ravage des éléphants à Zuckertop.—Arrivée à l'Écluse. CHAPITRE XIX—Le cacao.—Les bananes.—La poule sultane.—L'hippopotame.—Le thé et le câprier.—La grenouille géante.—Terreur de Jack.—L'édifice de Falken-Horst.—Le corps de garde dans l'île aux Requins. CHAPITRE XX—Coup d'œil général sur la colonie et ses dépendances.—La basse-cour.—Les arbres et le bétail.—Les machines et les magasins. CHAPITRE XXI—Nouvelles découvertes à l'occident.—Heureuse expédition de Fritz.—Les dents de veau marin.—La baie des Perles.—La loutre de mer.—L'albatros.—Retour à Felsen-Heim. CHAPITRE XXII—Les nids d'hirondelles.—Les perles fausses.—La pêche des perles.—Le sanglier d'Afrique.—Danger de Jack.—La truffe. CHAPITRE XXIII—Visite au sanglier.—Le coton de Nankin.—Le lion.—Mort de Bill.—Un nouvel hiver. CHAPITRE XXIV—Le navire européen.—Le mécanicien et sa famille.—Préparatifs de retour en Europe.—Séparation.—Conclusion.
Johann David Wyss est né à Berne en 1743. Pasteur à la collégiale de Berne, il est l'auteur du Robinson Suisse, l'un des plus célèbres romans écrits à l'imitation du Robinson Crusoé de Daniel Defoe.
Johann David Wyss conçut cette histoire pour la raconter à ses enfants. À la différence de Daniel Defoe, le naufragé de Wyss n'est pas jeté seul sur une île déserte: il parvient à sauver sa famille du naufrage. Ce sera alors l'occasion pour le père de prodiguer à ses enfants de sages conseils.
Le Robinson Suisse fut publié par le fils de Wyss, Johann Rudolph, professeur de philosophie à l'Académie de Berne. L'ouvrage fut traduit en français, en 1824, par la baronne de Montolieu.
Moins populaire que le livre de Daniel De Foe, parce qu'il n'a pas servi à l'amusement et à l'instruction d'un aussi grand nombre de générations, le Robinson suisse est destiné à prendre place à côté du Robinson anglais lorsqu'il sera mieux connu, et que la haute idée morale qui s'y trouve si dramatiquement développée aura été plus sérieusement et plus fréquemment appréciée.
Daniel De Foe n'a mis en scène qu'un homme isolé, sans expérience et sans connaissance du monde, tandis que Wyss a raconté les travaux, les efforts de toute une famille, pour se créer des moyens d'existence avec les ressources de la nature et celles que donnent au chef de cette famille les lumières de la civilisation. Les personnages eux-mêmes intéressent davantage les jeunes lecteurs auxquels ce livre est destiné. Ce sont, comme eux, des enfants de différents âges et de caractères variés, qui, par leurs dialogues naïfs, rompent agréablement la monotonie du récit individuel, défaut que l'admirable talent de l'auteur anglais n'a pas toujours pu éviter. Le style de Wyss, dans sa simplicité et dans la puérilité apparente des détails, est merveilleusement approprié à l'esprit de ses lecteurs; un enfant, dans ses premières compositions, ne penserait pas autrement. Prier Dieu, s'occuper des repas que la prévoyance de ses parents lui a préparés, se livrer à des amusements variés, n'est-ce pas tout l'emploi du temps de l'enfance? C'est là, n'en doutons pas, une des principales causes du vif plaisir que procure la lecture du Robinson suisse, même à des hommes faits qui ne s'en sont jamais rendu raison.
Il est cependant un reproche qu'on peut adresser à Wyss, et que ne mérite pas son devancier. Robinson, dans son île, ne trouve que les animaux et les plantes qui peuvent naturellement s'y rencontrer d'après sa position géographique. Wyss, au contraire, a réuni dans l'île du naufragé suisse tous les animaux, tous les arbres, toutes les richesses végétales et minérales que la nature a répandues avec profusion dans les délicieuses îles de l'océan Pacifique; et cependant chaque contrée a sa part dans cette admirable distribution des faveurs de la Providence: les plantes, les animaux de la Nouvelle-Hollande ne sont pas ceux de la Nouvelle-Zélande et de Taïti. Le but de l'auteur a été de faire passer sous nos yeux, dans un cadre de peu d'étendue,