Tombé Pour Elle. A. C. Meyer
Elles me sont dédiées, car ce que nous sommes en train de vivre défie toute explication. Je suis bien incapable d'en donner une.
Sa bouche explore mon oreille et descend le long de mon cou. Son baiser est doux, mais provoque les sensations les plus fortes que j'aie jamais ressenties. Sa bouche dépose de petits baisers sur la trace laissée par sa barbe.
Les heures passent sans que je m'en rende compte. Je ne sors du brouillard que quand Lais m'appelle pour me dire qu'il est temps de rentrer.
"Bébé, je vais te ramener chez toi." lui dit le gars qu'elle embrassait, mais elle secoue la tête et sourit.
“Pas besoin. C'est vraiment loin, et de toutes façons, j'ai déjà demandé au chauffeur de taxi de venir nous chercher."
Ils continuent leur discussion et Cadu me tourne à nouveau vers lui.
"Reste avec moi, Mari." dit-il.
"Rester avec toi ? Je ne suis pas... Je ne suis pas du genre à..." J'essaie de lui expliquer que je ne suis pas une femme facile comme celles avec qui il sort habituellement, mais il m'interrompt.
"Non, ma belle. Nous ne ferons rien d'autre que ce que nous venons de faire. Je veux juste t'avoir dans mes bras un peu plus longtemps. Je ne suis pas prêt à te voir partir." Sa voix est encore plus basse et il me regarde dans les yeux, anxieux de me voir accepter.
"Mais alors... Comment vais-je rentrer chez moi ?" demandé-je, et il m'interrompt à nouveau.
"Je te déposerai."
"J'habite loin, Cadu." expliqué-je, mais il secoue la tête,
"Pas en voiture, non. Et encore moins à moto. S'il te plaît ?" demande-t-il, et je suis incapable de refuser.
"Lais, vas-y." dis-je à mon amie.
"Oh mon Dieu ! Quoi ?! Tu es sûre, ma chérie ?" demande-t-elle, surprise par mon comportement inattendu.
“Non... Mais je ne peux pas refuser... Je ne sais même pas pourquoi." ajouté-je, et elle sourit. "J'ai juste besoin d'être avec lui un peu plus longtemps." Elle me regarde d'un air surpris, puis acquiesce et me serre dans ses bras.
"Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit." me dit-elle avant de lui dire : "Je ne la laisserais pas avec toi si elle ne te connaissait pas ; mais ce n'est pas le cas... "
"Ne t'inquiète pas, j'appellerai." Nous nous disons au revoir et elle sort prendre le taxi, accompagnée de son gars, dont j'apprendrai le prénom plus tard : Rodrigo. Je me tourne vers Cadu qui sourit, toutes fossettes apparentes. "Et maintenant ? Le bar va fermer." dis-je en essayant de deviner où il pourrait bien m'emmener à trois heures du matin.
"Tu as faim ?" demande-t-il et je souris en signe d'acquiescement. Il sourit en retour, me serre dans ses bras et me dit à l'oreille : "Viens, allons chercher quelque chose à manger." Il prend ma main et m'entraîne vers la sortie. Je me sens légère à ses côtés, comme si je pouvais voler.
C'est sans aucun doute le moment le plus incroyable que j'ai jamais partagé avec quelqu'un. Cadu me fait ressentir un kaléidoscope d'émotions, et je sens que je l'accompagnerais n'importe où s'il me le demandait.
Cadu
Je suis un homme expérimenté ; j'ai fréquenté des actrices, des mannequins, des femmes d'affaires accomplies. Mais je n'ai jamais ressenti ce que je ressens à cet instant avec Mari, avec aucune d'elles. Je me répète sans doute, mais elle est spéciale. Elle est adorable et amusante, et je n'ai jamais fréquenté quelqu'un qui me traite comme elle le fait, comme si j'étais un gars ordinaire.
Pas que je sois une célébrité. Mais la plupart des gens font très attention avec moi, parce que je suis le rédacteur en chef de l'un des magazines les plus vendus du pays. Mais pas elle. Mari me traite comme elle traiterait n'importe quel autre gars.
Nous quittons Barzinho main dans la main. Il fait un peu froid à cette heure tardive, et je la sens frissonner à mes côtés. Je la prends contre moi pour la protéger du froid avec mon corps. Nous marchons vers le parking, enlacés, et je me maudis d'avoir choisi de venir en moto. Dieu merci, nous ne devons parcourir qu'une courte distance.
On s'arrête près de ma moto et elle lui jette un regard effrayé. Je m'attendais à un compliment mais elle me surprend une fois de plus.
"On va rouler avec ça ?" demande-t-elle, et je suis choqué de l'entendre appeler ma Harley "ça".
"C'est une Harley, et oui, on va rouler avec." lui dis-je, en lui tendant le casque. Elle me regarde puis le casque, comme si elle ne savait pas comment procéder. "Tu le mets sur ta tête, ma jolie." plaisanté-je en lui pinçant le nez.
Elle rit et dit : "Je sais, c'est juste que je n'en ai jamais porté avant. Je ne sais pas comment le mettre." Elle baisse les yeux, ses joues rougissantes, et je sens mon cœur se serrer.
"Viens là, je vais t'aider." lui dis-je avant qu'elle s'approche. Je lui prends le casque et le mets sur sa tête, tout en souriant. Quand elle est prête, j'attends qu'elle s'installe à l'arrière de la moto. Je sens ses mains douces sur ma taille et avant de démarrer, je dis : "Tu dois me serrer plus fort ou tu vas tomber." Elle se rapproche un peu plus et je souris. "Plus près, ma jolie. Sers-moi comme si j'étais ton ours en peluche.” plaisanté-je, et elle rit.
“Tu es trop imposant pour un ours en peluche, et pas assez doux.” répond-elle, et je frisonne au contact de son corps collé au mien.
“Je suis un ours en peluche musclé.” lui dis-je, et elle rit à nouveau.
“Justement. Je n'ai jamais eu d'ours en peluche musclé.” dit-elle, et cette fois, c'est moi qui ris.
“Et pourquoi pas ?”
“Regarde-moi. Je ne suis pas du genre à faire de l'exercice, Cadu. Je déteste aller à la salle de sport.” dit-elle, et je perçois une trace d'insécurité dans sa voix.
“Et tu n'en as pas besoin. Tu es belle telle que tu es.” lui dis-je en lui prenant la main. Je démarre et prends la direction de Leblon, le deuxième endroit que je préfère au monde.
Chez moi.
On longe la lagune Rodrigo de Freitas, et bien que j'apprécie la magnifique vue, je suis incapable de penser à autre chose qu'au corps chaud auquel je m'agrippe. Je suis nerveuse et les papillons que j'ai dans le ventre s'affolent. Je n'ai aucune idée de l'endroit où il m'emmène mais, tout comme lui, je ne suis pas prête à lui dire au revoir. Alors que je sens la moto vrombir sous moi, je pense à ce qu'il va se passer à partir de ce moment. Je suis sur un petit nuage, mais je suis également effrayée. Après tout c'est mon patron, et je n'ai aucune idée de la façon dont nous allons interagir désormais.
Nous roulons jusqu'à Leblon. Il se gare dans le garage d'un immeuble chic près de la plage. Il coupe le moteur, nous descendons de la moto et il m'aide à enlever le casque. J'essaie de remettre mes cheveux en place, probablement en désordre, pendant qu'il range le casque. Un accès de nervosité me fait frissonner, mais quand il se retourne et me regarde dans les yeux, je m'y perds. Son regard est intense. C'est la première fois que quelqu'un me regarde de cette façon. J'ai l'impression qu'il essaie de découvrir tous mes secrets. Ses yeux se posent sur ma bouche et quand je crois qu'il va enfin m'embrasser, il humidifie ses lèvres, sourit et m'invite à le suivre. Je suis confuse, attirée, ensorcelée. Aucun de mes autres compagnons n'a jamais agi de la sorte, et je me sens... Séduite.
Main dans la main, nous allons à l'ascenseur,