Les Plus Vaillants: Le Fil de l’Épée, tome 2. Морган Райс

Les Plus Vaillants: Le Fil de l’Épée, tome 2 - Морган Райс


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sa voix stable malgré la présence de la lame. Ai-je fait quelque chose pour vous offenser ?

      — Je ne sais pas, ma fille, qu’en penses-tu ? demanda-t-il, et ses yeux semblaient chercher quelque chose chez Geneviève. Un message a été envoyé, révélant les derniers mouvements du garçon qui a assassiné mon frère, pourtant ce message n’est parvenu à moi ou à quiconque que bien trop tard. Tu sais quelque chose à ce sujet ?

      Geneviève savait de quoi il s’agissait, puisque c’était elle-même qui avait retardé le message. C’était tout ce qu’elle avait été capable de faire, et pourtant, elle n’avait pas eu l’impression d’en avoir assez fait étant donné ce qu’elle ressentait pour Royce. Malgré cela, elle réussit à feindre le calme sur son visage, faisant semblant d’être innocente parce que c’était littéralement la seule défense qu’elle avait à ce moment-là.

      — Monseigneur, je ne comprends pas, dit-elle. Vous avez dit vous-même que je ne suis qu’une paysanne ; comment pourrais-je faire quoi que ce soit pour arrêter un tel message ?

      Par instinct, elle s’agenouilla, se déplaçant lentement, évitant tous risques de s’empaler sur la lame.

      — J’ai été honorée par votre famille, dit-elle. J’ai été choisie par votre neveu, le duc. Je suis devenue sa femme, et mon statut a ainsi été élevé. Je vis comme je n’aurais jamais pu l’espérer avant. Pourquoi mettrais-je cela en péril ? Si vous me croyez vraiment traître, frappez, mon seigneur. Frappez.

      Geneviève porta son innocence comme un bouclier, et elle espérait que ce bouclier de vertu lui suffise à éviter le coup d’épée qui pourrait autrement arriver. Elle l’espérait, et elle ne l’espérait pas, parce qu’à ce moment-là, peut-être qu’une lame au travers de son cœur aurait correspondu à ce qu’elle ressentait, compte tenu de la manière dont les choses avaient tourné avec Royce. Elle regarda dans les yeux de l’oncle d’Altfor, et refusa de détourner le regard, de donner le moindre signe de ce qu’elle avait fait. Il releva l’épée comme s’il allait porter ce coup fatal… puis abaissa sa lame.

      — Il semble, Altfor, que ta femme a plus d’acier en elle que toi.

      Geneviève réussit à respirer à nouveau et se releva pendant que son mari la rejoignait.

      — Mon oncle, assez joué. Je suis le duc ici, et mon père…

      — Mon frère a été assez fou pour te léguer un domaine, mais ne prétendons pas que cela fasse de toi un duc véritable, dit Alistair. Cela exige commandement, discipline et par-dessus tout le respect de tes hommes. Tu n’as rien de tout ça.

      — Je pourrais ordonner à mes hommes de vous traîner dans un donjon, dit Altfor.

      — Et je pourrais leur ordonner de faire la même chose, répliqua Alistair. Dis-moi, auquel d’entre nous penses-tu qu’ils obéiraient ? Le fils le moins aimé de mon frère, ou le frère qui a commandé des armées ? Celui qui laissé filer son assassin, ou celui qui a tenu le mur à Haldermark ? Un garçon ou un homme ?

      Geneviève pouvait deviner la réponse à cette question, et elle n’aimait pas la tournure que cela pourrait prendre. Qu’elle le veuille ou non, elle était la femme d’Altfor, et si son oncle décidait de se débarrasser de lui, elle n’avait aucune illusion sur ce qui pourrait lui arriver. Rapidement, elle s’approcha de son mari, lui mettant la main sur le bras dans ce qui ressemblait probablement à un geste de soutien, alors même qu’elle essayait de lui rappeler de se retenir.

      — Ce duché a été mené à une impasse, dit Alistair. Mon frère a fait des erreurs, et jusqu’à ce qu’elles soient corrigées, je veillerai à ce que les choses soit dirigées convenablement. Quelqu’un ici veut-il contester mon droit de le faire ?

      Geneviève ne put s’empêcher de remarquer qu’il avait toujours son épée en main, attendant évidemment que le premier homme dise quelque chose. Bien sûr, ça devait être Altfor.

      — Vous voulez que je vous jure fidélité ? dit Altfor. Vous voulez que je m’agenouille devant vous alors que mon père m’a fait duc ?

      — Deux choses peuvent faire un duc, insista Alistair. Le commandement du souverain, ou le pouvoir de le prendre. As-tu l’un ou l’autre, neveu ? Ou vas-tu t’agenouiller ?

      Geneviève s’agenouilla avant son mari, tirant sur son bras pour l’entrainer vers le bas à côté d’elle. Ce n’était pas qu’elle se souciait de la sécurité d’Altfor, pas après tout ce qu’il avait fait, mais à ce moment-là, elle savait que sa sécurité était la sienne.

      — Très bien, mon oncle, dit Altfor, à travers des dents visiblement serrées. J’obéirai. Il semble que je n’aie pas le choix.

      — Non, reconnu Lord Alistair. Tu ne l’as pas.

      Ses yeux balayèrent la pièce, et un par un, les gens s’agenouillèrent. Geneviève vit des courtisans le faire, et des serviteurs. Même Moira tomba à genoux, et une petite partie d’elle se demanda si sa prétendue amie tenterait sa chance en séduisant l’oncle d’Altfor comme elle l’avait fait avec son neveu.

      — Voilà qui est mieux, dit Lord Alistair. Maintenant, je veux plus d’hommes pour trouver le garçon qui a tué mon frère. Nous ferons de lui un exemple. Pas de spectacle cette fois, juste la fin qu’il mérite.

      Un messager entra d’un pas pressé, portant les couleurs du duché. Geneviève remarqua son hésitation en voyant son regard aller d’Altfor au Lord Alistair, essayant évidemment de décider à qui il devait livrer son message. Finalement, il fit ce que Geneviève pensait être le choix évident quand il se tourna vers l’oncle d’Altfor.

      — Monseigneur, pardonnez-moi, dit-il, mais il y a des émeutes dans les rues. Les gens se soulèvent dans les possessions de l’ancien duc. On a besoin de vous.

      — Pour abattre les paysans ? dit Lord Alistair, avec un grognement. Très bien. Rassemblez les hommes dont nous pouvons nous passer pour la recherche du fugitif, et qu’ils me rejoignent dans la cour. Nous montrerons à cette populace ce qu’un vrai duc peut faire !

      Il sortit de la pièce, s’appuyant de nouveau sur sa longue épée à nouveau dans son fourreau. Geneviève osa pousser un soupir de soulagement alors qu’il sortait, mais ce fut de courte durée. Altfor se remettait déjà debout et sa colère était palpable.

      — Sortez tous ! cria-t-il aux courtisans rassemblés. Dehors, et aidez mon oncle à réprimer cette révolte, ou aidez à la recherche du traître, mais ne soyez pas là pour que je le redemande !

      Ils sortirent tous les uns après les autres, et Geneviève commença à se lever pour aller avec eux, mais elle sentit la main d’Altfor sur son épaule, la maintenant au sol.

      — Pas toi, femme.

      Pendant que Geneviève attendait, la salle s’était vidée, ne laissant qu’elle, deux gardes et, pire encore, Moira qui observait depuis un coin de la pièce, avec quelque chose dans le regard qu’elle n’essayait même plus de travestir en sympathie.

      — Toi, dit Altfor, tu dois me dire quel rôle tu as joué dans la fuite de Royce.

      — Je… ne sais pas ce que tu veux dire, dit Geneviève. J’étais ici tout ce temps. Comment pourrais-je…

      — Tais-toi, cracha Altfor. Si cela ne me donnait pas l’air d’un homme qui ne peut pas te contrôler, je te battrais pour m’avoir cru aussi stupide. Bien sûr que tu as fait quelque chose ; personne d’autre dans les environs ne se soucie du sort de ce traître.

      — Il y a des foules entières dans les rues qui pourraient prouver le contraire, dit Geneviève en se levant. Elle ne craignait pas Altfor comme elle craignait son oncle.

      Non, ce n’était pas vrai. Elle avait peur de lui, mais c’était une peur différente. Dans le cas d’Altfor, il s’agissait d’une


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