Theater in Afrika II - Theaterpraktiken in Begegnung. Группа авторов
Länder waren deutsche Kolonien. Auch wenn nicht immer explizit thematisiert, bleibt die koloniale Vergangenheit (ob reflektiert oder unreflektiert) ein verbindendes Element in diesem Buch. Der Austausch ermöglicht uns in diesem Kontext, Netzwerke zu bilden und Kompliz*innen zu gewinnen, er kann politisches Werkzeug werden und ermöglichen, soziale, finanzielle und politische Ressourcen umzuverteilen.
Wir danken allen Autor*innen für ihre Beiträge zu diesem Buch, ihre Inspiration und ihre Muße. Für ihre großartige Unterstützung und Mitarbeit danken wir den Übersetzerinnen, Verlagsmitarbeiter*innen, Fotograf*innen und aus vollem Herzen unseren Kolleg*innen für ihre Geduld, Unterstützung und ihre kritischen Kommentare. Ein herzlicher Dank gilt außerdem allen, die das internationale Zusammenarbeiten des Theater Konstanz in den letzten Jahren mitgestaltet und mitgetragen haben.
1Ein erstes Buch beschrieb 2013 ein Kooperationsprojekt mit malawischen Künstler*innen: Keller, Nadja/Nix, Christoph/Spieckermann, Thomas (Hg.): Theater in Afrika. Zwischen Kunst und Entwicklungszusammenarbeit.
Geschichten einer deutsch-malawischen Kooperation.
Theater der Zeit, Berlin 2013.
Introduction
Si loin, si proche. Des continents en mouvement
Ramsès Alfa, Elisa Elwert, Christoph Nix
Un jour, dans l’histoire de l’humanité, un être s’est levé tandis que les autres partaient chasser, un jour, dans l’histoire de ce monde, un être s’est levé tandis que les autres mangeaient, il a dansé et raconté, chanté et fredonné, l’« homme joueur » était né : l’homo ludens était forcément africain. Pourtant, les Européens n’ont cessé d’afficher une posture distante vis-à-vis de ce continent. Et qu’en est-il des Africains de leur côté ? Nous, femmes et hommes joueurs, avons ainsi décidé de nous rencontrer, et de sans cesse recommencer.
Qu’est-ce que le théâtre en Afrique ? Un terrain d’apprentissage, une promesse de salut, un impérialisme culturel, une coopération au développement ? Les projets de théâtre mettant en lien pays du Nord globalisés et pays d’Afrique sont, par définition, empreints du passé colonial, en même temps qu’ils se trouvent sous le joug de contraintes structurelles et financières. Vouloir se rencontrer d’égal à égal relève de l’utopie. Alors comment agir dans cet espace préstructuré ? Comment se positionner, comment trouver un moyen d’y faire face ? Un des outils les plus importants pour favoriser cette rencontre demeure bel et bien la commune remise en question des configurations existantes.
Ce recueil1 de textes vise à repenser les pratiques théâtrales, dans un contexte de coopérations internationales, de manière innovante et en faisant varier les perspectives. Quelles sont les spécificités des méthodes de travail des hommes et femmes de théâtre au Togo, au Burundi et en Tanzanie ? Quelles sont leurs visions ? Qui crée quel théâtre ? Avec qui ? Et dans quel contexte ?
Cela fait douze ans que le Theater Konstanz met régulièrement sur pied des partenariats avec diverses troupes et compagnies issues de villes africaines comme Lomé, Bujumbura et Bagamoyo. À Lomé, sept projets de théâtre bilatéraux ont par exemple vu le jour, tandis qu’un grand projet long de plusieurs années a été mis en place avec Bujumbura.
Ces partenariats, caractérisés par des échanges féconds, ont transformé de manière durable la relation de l’ensemble des participant·es aux pratiques théâtrales dans leur diversité. Réunissant différents retours d’expérience sur les collaborations passées, ce recueil dresse un état des lieux des pratiques du théâtre en Tanzanie, au Burundi et au Togo et permettra aux lecteurs et lectrices de découvrir des perspectives théâtrales toutes très différentes.
Cette publication se compose de deux parties. La première réunit comptes rendus et états des lieux de différentes coopérations ayant marqué ces dernières années, en plus de faire le point sur la situation actuelle de la production théâtrale dans les différents pays d’Afrique. Dans cette partie, Elisa Elwert, Jonas Pätzold et Georg Melich, qui travaillent tous trois au Theater Konstanz et ont participé à des mises en scène internationales, font part de leurs témoignages. Le comédien et professeur Nkwabi Elias Ng’hangasamala, ancien directeur de l’Institut des arts TaSUBa, présente différentes méthodes utilisées dans le domaine de la performance artistique en Tanzanie, tandis qu’Ayayi Togoata Apédo-Amah, professeur à l’université de Lomé, traite de la question de la professionnalisation du théâtre togolais – celui-ci se trouvant dans une situation financière précaire due à la dépendance coloniale et au manque de soutien gouvernemental. Rodrigue Yao Norman propose quant à lui un regard critique sur les conséquences du sous-financement du théâtre au Togo. Enfin, Gaëtan Noussouglo retrace la création des différentes compagnies de théâtre togolaises et analyse leurs pratiques esthétiques, influencées par le théâtre européen mais aussi par un conflit latent entre formes théâtrales traditionnelles et formes contemporaines.
La seconde partie présente différentes approches, méthodes de travail et particularités stylistiques directement issues de la pratique du théâtre elle-même. Le metteur en scène Ramsès Alfa s’interroge ainsi sur les liens possibles entre l’œuvre de Brecht et le continent africain. Christoph Nix, lui, rend compte d’un espace mêlant rires, sentiment de nostalgie et dimension hallucinogène, créé par la mise en scène togolaise du texte de Beckett En attendant Godot. Johannes Nix, de son côté, ancre le travail théâtral au Togo, au Burundi et en Tanzanie entre utopies inhérentes aux systèmes répressifs et héritage colonial. Qu’en estil de la place de la femme dans le domaine du théâtre au Togo ? C’est la question que se sont posée les comédiennes et metteuses en scène Hanifatou Salifou Dobila et Félicité Notson Kodjo-Atsou, qui constatent finalement qu’il est très difficile pour les femmes de théâtre de s’imposer et de se professionnaliser. La situation du théâtre jeune public est également mise en lumière grâce au dramaturge Kokouvi Dzifa Galley qui en livre un aperçu. Joël Amah Ajavon propose quant à lui une analyse des espaces d’expression artistique togolais. Les lieux de représentation sont variés, le cadre influençant de manière déterminante la pratique théâtrale et sa réception. Allassane Sidibé, spécialiste du conte théâtralisé, nous familiarise avec cette forme de récit artistique togolaise qui s’appuie sur des techniques théâtrales. Simone Thon et Vicky Tsikplonou, toutes deux marionnettistes, livrent dans leur texte leurs réflexions sur le développement du théâtre de marionnettes togolais. Le metteur en scène et comédien Arthur Bānshāyekó, spécialiste du théâtre d’Augusto Boal, nous en apprend plus sur la méthode du théâtre forum et ses potentialités. Enfin, le psychologue Désiré Tuyishemeze explique en quoi le théâtre, au Burundi, vient aider les populations à surmonter les traumatismes liés à la guerre civile.
Le Theater Konstanz a su mettre en place une grande variété de coopérations avec des artistes toutes et tous très différents. Le point commun à ces coopérations : l’histoire coloniale – tous ces pays étaient autrefois des colonies allemandes. Même s’il n’est pas toujours explicitement abordé, le passé colonial (conscientisé ou non) sous-tend l’ensemble de ces textes. Échanger les uns avec les autres nous permet, dans ce contexte, de tisser des réseaux et de gagner une complicité artistique. L’échange en tant que tel peut alors devenir un outil politique et permettre de redistribuer les ressources sociales, financières et politiques.
Nous tenons à remercier ici l’ensemble des auteurs et autrices pour leur contribution à ce livre, leur inspiration et leur disponibilité. Nous remercions également les traductrices, éditeur·ices et photographes pour leur travail et leur soutien sans faille. Un immense merci à nos collègues pour leur patience, leur aide et leurs précieux retours. Enfin, merci à toutes celles et ceux qui ont organisé et soutenu les différents projets de coopération internationale entrepris par le Theater Konstanz au cours de ces dernières années.