Theater in Afrika II - Theaterpraktiken in Begegnung. Группа авторов

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      Der Text wurde im Schreibprozess komplett auf Französisch verfasst, doch schnell stellt sich bei den Proben heraus, dass sich das Nichtverstehen zwischen den Figuren nicht erklärt, wenn sowohl die Einheimischen im Stück, als auch der Deutsche und der zwischen ihnen vermittelnde Übersetzer dieselbe Sprache sprechen. Also entscheidet Ramsès, die meisten Szenen in Éwé zu spielen. Immer wieder gibt es längere Diskussionen zwischen den Spielern, wie man den ein oder anderen Satz wohl am besten formulieren kann. Die Wirkung ist jedenfalls verblüffend. Während die Szenen auf Französisch einfach nur glatt durchliefen, kringeln sich die Kollegen jetzt teilweise vor Lachen auf dem Boden. Eine Szene, die gestrichen werden sollte, bleibt nun sogar in der Inszenierung, weil sie in Éwé so gut funktioniert.

      Die bewusste sprachpolitische Entscheidung, etliche Passagen bestimmter Figuren von Französisch in Éwé zu übersetzen, machte die Figurenzeichnung und ihre unterschiedlichen (Macht-)Positionen und Motivationen noch deutlicher. In den durchaus ambivalenten Figurenkonzeptionen wurden so die deutsche Kolonialvergangenheit und die bizarren Beziehungskonstellationen der unterschiedlichen Akteur*innen verhandelt. So trifft die alte Frau aus dem Dorf, Stellvertreterin für Traditionen und lokale Interessen, auf eine junge togoische Nonne, die unter dem Deckmantel der Moral und christlicher Religiosität letztlich Akzeptanz und Förderung von Seiten der Kolonialverwaltung erwirken will. Der Dorfälteste ist traditionellerweise eine der mächtigsten Personen der Region; ihm ist daran gelegen, seinen Einfluss zu erhalten und er kooperiert dafür bereitwillig mit dem Verwalter des Kaisers. Zwischen dem Verwalter und dem Dorfältesten agiert nun noch ein Übersetzer, der auf den ersten Blick von beiden Parteien hin und her gescheucht wird. Letztlich ist er aber derjenige, der die Fäden des Ganzen in der Hand hat – nur er verfügt über das nötige Wissen, um sich einen Überblick über die Situation und die einzelnen Machtinteressen zu verschaffen. Zuletzt agiert der Oberbefehlshaber, der Befehle des Verwalters an die militärische Söldnertruppe delegiert. Er zieht mit dem deutschen Verwalter an einem Strang und behält damit das Sagen über die Lokalbevölkerung.

       Terrain d’Anome Atigan Copé (Lomé), 25. Januar 2020

      Am Ende des Stückes vertreibt die Dorfgemeinschaft alle, die mit den Deutschen kooperiert haben – den Oberbefehlshaber Garsu, den Übersetzer Agbodaze und die Nonne Sara – und macht sich mit Gesängen auf den Weg zur Hütte des Kolonialbeamten, um an ihm Rache zu üben. Doch statt mich zu lynchen, fallen mir die Kollegen hinter der Bühne in die Arme. Freude mischt sich mit Traurigkeit. Mittlerweile sind Freundschaften entstanden, sind wir fast eine kleine Familie geworden, und uns allen ist klar, dass dies vermutlich das letzte Mal gewesen sein wird, dass wir gemeinsam One Coup for Kaiser gespielt haben. Andererseits haben wir das 2016 auch gedacht. Und 2019 … Eines ist jedenfalls sicher: Ob als Schauspieler oder als Freund – zurückkehren werde ich auf jeden Fall.

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      Wiederaufnahmeproben für One Coup for Kaiser, 2019. / Répétition en vue de la reprise de One Coup for Kaiser, 2019. Foto: Elisa Elwert

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      Spielort in Assahoun vor dem Foyer des Jeunes d’Assahoun im Bühnenbild von Yasmine Yerima. / Lieu de représentation à Assahoun devant le Foyer des Jeunes d’Assahoun, scénographie de Yasmine Yerima. Foto: Moïse Pak

       Sur les traces de l’Empereur

       Un projet de recherche sur l’histoire coloniale allemande au Togo

       Elisa Elwert & Jonas Pätzold

      Depuis 2009, le Theater Konstanz collabore étroitement avec la compagnie Louxor de Lomé, au Togo. Celle-ci a été créée en 1996 sous forme d’une association, et son champ d’action s’étend à la périphérie rurale, tout en bénéficiant d’un rayonnement suprarégional.

      Au cours des dix dernières années, le Theater Konstanz et la compagnie Louxor ont coopéré à de nombreux projets en Allemagne et au Togo. Ramsès Alfa, le directeur de la compagnie, a ainsi mis en scène à Constance en 2009 Rapport pour une académie de Franz Kafka, et, plus récemment, à l’hiver 2019, la première représentation de Ngunza – Le prophète de Rafael David Kohn. À Lomé, la compagnie disposera bientôt de salles de spectacle et de répétition grâce à l’association Théâtre en Afrique qui vient d’y acquérir un terrain et construit actuellement un bâtiment à cet effet. Les collaborations entre Constance et Lomé ont toujours été nombreuses. On peut citer par exemple la mise en scène en 2010 de En attendant Godot, dont la distribution était internationale, puis en 2011 de La Croisade des enfants, qui s’inspirait de Brecht et traitait de la violence contre les enfants, mais aussi le projet One coup for Kaiser, né en 2015 et joué jusqu’en 2020, qui jetait un regard critique sur l’histoire coloniale allemande au Togo.

      One coup for Kaiser a été mise en scène au Togo en 2016 par Ramsès Alfa et jouée par des comédiens togolais et un comédien allemand. Lors des répétitions, un travail de pédagogie théâtrale a été organisé avec des enfants et des figurants. Même si la pièce comporte beaucoup de texte et que les répétitions ont eu lieu dans des conditions difficiles, les comédiens et danseurs ont su y insuffler une incroyable énergie.

      La première de la pièce a eu lieu le 10 décembre 2016, puis les représentations se sont succédé à Lomé et dans ses environs. Afin de toucher des régions plus éloignées, une tournée a suivi en mars et avril 2019. Les représentations se sont déroulées exclusivement dans les rues et sur les places publiques de grandes villes telles que Sokodé, Sotouboua, Atakpamé, Kpalimé, Assahoun et Lomé, en collaboration étroite avec des personnes résidant sur place, ce qui a permis de mobiliser la population et d’attirer l’attention sur la pièce. Le travail avec les enfants a ainsi amené les parents dans le public, les habitants et passants ont été interpellés pour les rejoindre, et en fin de représentation, on comptait souvent une centaine de spectateurs dans une ambiance très détendue, propice au rire, à l’indignation, et aux interactions avec la scène.

      Le texte de la pièce est né au cours d’un laboratoire d’écriture auquel participaient les auteurs et autrices togolais Joël Amah Ajavon, Kokouvi Dzifa Galley, Marie-José Gbegbi, Jean Kantchebe, Séli Kodjovi-Numado, Ayao Edem Modjro ainsi que l’auteur luxembourgeois associé au Theater Konstanz Rafael David Kohn. La pièce traite de l’histoire germanotogolaise au temps de la domination coloniale, et donne à voir, avec force et humour, les intérêts politiques de chacun (ceux de la population locale comme ceux de la puissance coloniale allemande). Si le texte a été rédigé en français, il a finalement été décidé de jouer la plupart des scènes en éwé. Il est intéressant de noter que ce sont les missionnaires allemands qui avaient fait renaître les langues vernaculaires, ce qui leur avait octroyé un prestige plus élevé qu’aux Français, qui avaient imposé leur langue aux Togolais. La traduction de certains rôles du français en éwé a permis de rendre les systèmes de domination en place et les motivations de chacun plus clairs encore.

      Citons par exemple l’ancien du village, traditionnellement l’une des personnes les plus puissantes de la région. Celui-ci désire conserver son autorité et coopère ainsi volontiers avec l’administrateur de l’empereur. Entre l’administrateur de l’empereur et le commandant en chef intervient un traducteur qui est, à première vue, ballotté entre les deux partis. Pourtant, c’est bien lui qui tient les rênes, disposant d’une vue d’ensemble de la situation. Le commandant en chef, quant à lui, transmet les ordres de l’administrateur et conserve ainsi son droit de regard sur la population locale.

      À la fin de la pièce, la communauté villageoise chasse tous ceux qui ont coopéré avec les Allemands. Contrairement à ce qui se passait sur scène, où le conflit entre colonialistes et Togolais finissait par éclater, la situation en coulisse était bien différente : les comédiens de la troupe se serraient dans les bras et le comédien


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