Dictionnaire érotique moderne. Alfred Delvau

Dictionnaire érotique moderne - Alfred Delvau


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Le membre viril, avec lequel on mène les femmes qui ne sont pas sages en frappant sur leur ventre comme sur un tambour.

      Dans un coin ell’ tient les baguettes

      Des deux tambours du régiment

Béranger.

      Bahut. La nature de la femme, dans laquelle l’homme serre – pour un instant – sa pine, comme chose précieuse.

      Dans son bahut je flottais bien au large.

(Chanson anonyme moderne.)

      Bahuter la pine (Se). Masturber, ou bander fortement.

      Car nos coursiers, par l’odeur excités,

      Au grand galop se bahutaient la pine

      Et tour à tour inondaient les pavés.

Anonyme.

Baiser. Verbe excessivement actif, que l’humanité passe son temps à conjuguer depuis le premier jour du monde, et qu’Adam et Ève savaient dans tous ses modes avant les conseils libertins du serpent. C’est le to leacher des Anglais, le far l’atto venereo des Italiens et le basiare des latins. – Quant à son étymologie, elle est d’une clarté éblouissante même pour un aveugle. Agnès la devinerait. Baiser, verbe, vient de Baiser, substantif, car la conjonction d’en haut précède toujours la conjonction d’en bas, et il est impossible à une femme dont les petites lèvres ont été touchées par une bouche, de ne pas laisser toucher ses grandes lèvres par une pine. De ceci vient cela, dirait Hugo.

      …Et l’homme marié

      Baise tout simplement, quand il peut, sa moitié.

Protat.

      …Le galant, en effet,

      Crut que par là baiserait la commère.

La Fontaine.

      Parbleu, qu’un autre la baise.

      J’aime mieux baiser mes sœurs.

Collé.

      Chaud de boisson, certain docteur en droit,

      Voulant un jour baiser sa chambrière,

      Fourbit très bien d’abord le bon endroit.

Piron.

      Baiser à blanc. Se branler, – ce qui est une façon de baiser sans femme, quand on est homme, sans homme quand on est femme.

      Baiser à la florentine. Se dit de deux amants qui, en se donnant l’un à l’autre des baisers sur la bouche, se lancent tour à tour de petits coups de langue, pour s’émoustiller mutuellement et jouir en avancement d’hoirie.

      Baiser à la papa. Bourgeoisement, patriarcalement, comme M. Joseph Prudhomme baise madame Prudhomme, elle sur le dos, et lui sur elle.

      Baiser à l’œil. Ne rien payer pour jouir d’une femme galante, comme font les greluchons.

      Quand on est jeune on doit baiser à l’œil;

      A soixante ans la chose est chère et rare;

      Aux pauvres vieux l’amour devient avare.

(Chanson d’étudiants.)

      Baiser à vit sec. Ne pas décharger dans la matrice de la femme, qui, à cause des enfants ou seulement par goût particulier, préfère manger le poisson sans la sauce.

      Ainsi, femme qui dit que le vit sec est bon

      Voudrait ôter la sauce et le sel au jambon,

      Ce qu’il est de plus doux en toute la nature

      Et qui donne la vie à toute créature.

Mililot.

      Baiser en épicier. Faire l’amour purement et simplement, comme un devoir, comme une presque corvée, – et non pas en levrette, non pas à la paresseuse, non pas de cette façon ou de cette autre, inventée par les savants et surtout par les savantes, mais à la mode patriarcale: la femme dessous et l’homme dessus.

      Quel moyen puis-je employer

      Pour plaire à mon Antoinette?

      Je la baise en épicier…

      Le bougre lui fait minette.

Gustave Nadaud.

      Baiser en pigeon. Faire une langue, comme fut baisée – d’abord – la Vierge Marie.

      Elle me baisa en pigeonne, la langue en bouche.

Brantôme.

      Baiser ou Foutre à couillons rabattus, ou comme un dieu. Avec énergie, sans songer au mari que l’on cocufie ni aux enfants que l’on procrée, – comme tous les hommes voudraient bien pouvoir foutre, et comme toutes les femmes voudraient bien être foutues.

      Et maintenant, gonzesse, que je t’ai foutue à couillons rabattus, comme tu n’es pas foutue d’être foutue jamais de ta garce de vie…

Lemercier de Neuville.

      Les hommes, lorsqu’ils ont foutu

      A double couillon rabattu,

      Se lavent dans une terrine.

Dumoulin-Darcy.

      Madame Durut, sentant les approches du suprême bonheur, se livre au transport, et s’agitant à l’avenant, s’écrie: Foutre! c’est trop de plaisir! il fout comme un Dieu!

A. de Nerciat.

      Baiser ou Foutre à la dragonne ou en maçon. Jouir d’une femme immédiatement, monter sur elle brutalement, sans préliminaires d’aucune sorte, ni caresses, ni langues, ni pelotage.

      Baiser ou Foutre à la paresseuse. Se placer derrière une femme que l’on veut baiser, couché sur le côté comme elle, entrecroiser mutuellement les cuisses, insinuer doucement l’outil dans le trou qui l’attend, et besogner sans effort.

      Celui dont la pine est mollasse, filandreuse,

      Et lente à décharger, fout à la paresseuse.

Louis Protat.

      Baiser ou Foutre en aisselle. Tirer un coup dans le pli formé par le dessous du bras et de l’épaule.

      En aisselle, en tétons, le Turc met son braqmard.

Louis Protat.

      Baiser ou Foutre en cygne. Baiser une femme à la façon de Jupiter Léda, à genoux et ses jambes sur les épaules.

      Baiser ou Foutre en levrette. Baiser une femme in more– du prince de Canino.

      En levrette est encore un moyen fort joli

      Quand on a sous son ventre un cul ferme et poli.

Louis Protat.

      Baiser ou Foutre en tétons. Décharger dans cette petite vallée formée par les deux tétons et qu’on peut rendre aussi étroite qu’on veut en les rapprochant avec les mains.

      Baiser sur le pouce. Tirer un coup précipitamment, là où l’on se trouve, sur une chaise, sur un meuble, sur une botte de paille, etc.

      Je t’ai baisée sur le pouce, ça ne compte pas: nous recommencerons sur le lit, quand ton mari sera à son bureau.

Seigneurgens.

      Baiseur, baiseuse. Synonyme presque décent de Fouteur, fouteuse.

      Je ne suis rien qu’un ivrogne,

      Quoiqu’on m’estime baiseur.

(Parnasse des Muses.)

      Point d’éloges incomplets,

      S’écriera cette brunette,

      A


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