La maison d'un artiste, Tome 2. Edmond de Goncourt

La maison d'un artiste, Tome 2 - Edmond de Goncourt


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moquant les effarouchements de pudeur des vertus de la Comédie-Française: «Quelle humiliante rivalité pour la demoiselle Gaussin! L'innocence de ses mœurs n'aurait-elle pas dû la soustraire à de pareils accidents?» Et la brochurette rappelle l'humaine parole qu'elle avait souvent à la bouche: «Et comment en effet est-il possible de refuser un galant homme, qui se présente de bonne grâce et nous presse avec instance!»

      – Histoire de mademoiselle Cronel, dite Fretillon, actrice de la Comédie de Rouen, écrite par elle-même. La Haye, 1758.

      Roman allusif aux commencements de la tragédienne.

      – «Mémoires de mademoiselle Clairon, actrice du Théâtre-Français, publiés par elle-même, 1822.»

      Mademoiselle Dangeville. – «Lycée des arts. Éloge de la citoyenne Dangeville, ancienne artiste du Théâtre-Français. Fait et prononcé par le citoyen Molé, artiste du même théâtre, et membre du Directoire du Lycée des Arts, le 20 fructidor an II de la République Française une et indivisible. De l'imprimerie de Lenormant.»

      Mademoiselle de la Motte. – «Éloge de mademoiselle de la Motte, de la Comédie-Française.» (Tiré du Nécrologe.)

      Mademoiselle Duclos. – «Mémoire pour Marie-Anne de Chasteauneuf-Duclos. Demanderesse. Contre Pierre Chemin, tuteur de Pierre-Jacques Chemin, son fils, défendeur.»

      C'est une pièce du procès de la vieille Duclos, demandant la nullité de son mariage avec un jeune mari de dix-sept ans, tombé, un jour d'incendie, dans sa chambre, en chemise.

      – «Réponse au mémoire intitulé: Accusation de bigamie par une seconde femme contre un mari, dont la première femme a esté enlevée et déguisée pendant sept ans sous l'habillement d'homme, et est morte chez demoiselle Duclos, comédienne, et a été inhumée à Saint-Sulpice sous le nom de Chevalier de Morsan. Paris, 1734.»

      Trouble et mystérieux procès, qui laisse indécise la question du sexe de l'individu mâle ou femelle, qui se cachait sous le lit ou dans la ruelle de la comédienne, quand quelqu'un entrait.

      Mademoiselle Dumesnil. – «Lettre d'un négociant de Marseille à un de ses amis de Paris.»

      A propos des représentations de la Dumesnil, au mois d'août 1753, à Marseille, pendant lesquelles le duc de Villars, gouverneur de la province, avait fait doubler les places, au profit de la tragédienne.

      – «Mémoires de mademoiselle Dumesnil en réponse aux Mémoires d'Hippolyte Clairon par Dussault. Paris, 1829.»

      Mademoiselle Durancy. – «Notice sur Mademoiselle Durancy.» (Tirée du Nécrologe.)

      Mademoiselle Gaussin. – «Éloge de mademoiselle Gaussem», qui serait le vrai nom de l'actrice. (Tiré du Nécrologe.)

      – «Réponse pour mademoiselle Gaussin à Mademoiselle d'Arimath, de l'Opéra-Comique, en forme d'une lettre, adressée à M. Fagon, sur sa nouvelle pièce, intitulée «l'Heureux Retour».

      Madame Joly. – «Aux Mânes de Marie-Élisabeth Joly, artiste célèbre du Théâtre-Français, par Dulomboy, ancien capitaine de cavalerie, Paris, an VII de la République.»

      Joli petit monument typographique, avec les deux figures dessinées par Dugoure, et la musique gravée de ses tristes romances, par l'ami, l'amant, l'époux de l'actrice.

      Mademoiselle Lange. – Lettre autographe signée de son nom de femme mariée: Simon.

De Meudon, 18 fructidor.

      Combien vous devez m'en vouloir! et combien vous avez raison. Je n'ai pas d'excuses à mes yeux, jugez aux vôtres. Je ne conçois pas ma négligence; elle ne vient pas cependant de mon cœur, je puis vous l'assurer.

      Papa se porte à merveille, il est d'une égalité tout à fait aimable, pas un moment d'humeur, grâces vous soient rendues! Il me parle beaucoup de vous, ce n'est pas le moment où, à mon avis, il parle le moins bien. Je comptois beaucoup sur le plaisir de vous voir cette année, je n'y ai pas encore renoncé, mais je crains que ce ne soit pas tout de suite. Les plaisirs de Paris sont bien monotones: quelques concerts donnés dans des cafés en plein air, exécutés par de malheureux artistes si honteux ou si tristes d'en être réduits là, qu'ils se sont faits mettre en cage pour n'être pas vus. Plus de société, tout le monde est retiré à la campagne. Moi je suis triste, mais je ne m'ennuie pas, je travaille, je chante, Michel m'aime, je le lui rends, et le temps passe. Envoyez-moi donc, en parlant chanson, une petite romance dont l'accompagnement soit bien facile, afin que je vous montre, quand j'aurai le plaisir de vous voir, combien je suis savante. Parlez de moi à Pierre, et faites-moi le plaisir de lui dire pour moi mille choses. Adieu, Jules. Je ne vous recommande pas de ne pas m'en vouloir. Je connais votre cœur et je suis sûre que l'exorde serait inutile. Je vous embrasse de toute mon âme.

F. Simon.

      Mademoiselle Lecouvreur. – «Lettre à mylord D*** sur Baron et la demoiselle Lecouvreur où l'on trouve plusieurs particularités théâtrales, par Georges Wink. Paris, 1730.»

      – Notice sur Adrienne Lecouvreur, par Lemontey, in-4o, sans date; composée pour la Galerie française.

      Mademoiselle Mezeray. – Lettre d'amour autographe de Mezeray avec son original cachet l'annonçant ainsi: C'est de moi.

      Si je ne réponds pas à votre lettre aussi bien que je le voudrois, c'est à mon esprit qu'il faut le reprocher et non à mon cœur qui, je vous jure, n'en mérite aucun. Il ne recèle rien que je ne puisse vous ouvrir avec plaisir et franchise, et cela dans tous les temps de ma vie.

      Votre lettre m'afflige, je vous dirai en quoi. Je remets à jeudi à vous dire ce que j'en pense. J'ai trop d'amitié pour vous, pour me plaindre du peu de justice que vous rendez à votre amie.

      Bonjour, je ne puis vous en dire plus, ce qui me fâche… Mais à jeudi à dîner, peut-être vous verrai-je avant, je l'espère et le désire toujours.

      Mademoiselle Quinault. – Lettre autographe (sans date) à madame de Graffigny, qui commence ainsi: Je ne sais pas si c'est de trop manger, mais j'ai la valeur de quatre indigestions, et elle termine en disant: Mes chats et moi nous vous baisons les pattes.

      Mademoiselle Raucourt18. – «La Liberté, ou mademoiselle Raucourt. A toute la secte anandrine assemblée au foyer de la Comédie-Française. Se trouve dans les coulisses de tous les théâtres, 1791», avec une figure libre. Texte différent de celui publié dans «l'Espion anglais» sous le titre: «Apologie de la secte anandryne, ou Exhortation à une jeune tribade par mademoiselle de Raucourt, prononcée le 28 mars 1778»19.

      Mademoiselle Sainval cadette. – «Lettres de madame la comtesse de Mal… à madame la marquise d'A… Paris, 10 mai 1779.»

      – «Lettre de mademoiselle Sainval cadette à la Comédie-Françoise, du 14 janvier 1784.»

      Deux brochures concernant la querelle de mademoiselle Sainval, soutenue par le public contre madame Vestris, protégée par le maréchal duc de Duras et les gentilshommes de la chambre.

      – Lettre autographe signée, à la date du 11 août 1785, relative au duel entre les deux femmes qui dure jusqu'à la Révolution.

      Monseigneur,

      Je suis si touchée, si pénétrée de la manière pleine de bonté dont vous m'avez reçue que je ne puis taire tout le plaisir que j'ai eu, que j'ai encore, et que je dis à tout le monde.

      Si les personnes, Monseigneur, qui vous indisposoient sans cesse contre moi, qui grossissoient mes torts, m'en donnoient toujours et mettoient un voile épais sur mes foibles qualités, m'avoient abandonné à votre bonté naturelle, les méchants qu'ils sont, m'auroient épargné bien des chagrins: puissent-ils être les derniers, et je leur pardonne de bon cœur.

      Vous avez daigné, Monseigneur, écouter des détails, que j'ai abrégés, parce que je ne les faisois pas pour vous apprendre les torts de mes ennemis, mais


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<p>18</p>

La notice la plus complète sur Mlle Raucourt se trouve dans un recueil bien inconnu. Ce sont les Dix Mélanges, ou Mémoires secrets, par A. Châteauneuf. Premier cahier. Paris, chez Ponthieu, 1809.

<p>19</p>

Mlle Raucourt n'a point été calomniée. Vignères a vendu, il y a une quinzaine d'années, une collection de lettres de la Raucourt adressées à des femmes, qui avaient la tendresse et la passion des lettres d'un amant.