Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 3. Charles Athanase Walckenaer

Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 3 - Charles Athanase Walckenaer


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du roi en sa cour du parlement de Bretagne, cousin paternel288.

      «François de Morais, chevalier, marquis de Brezolles, capitaine enseigne des gens d'armes de Monsieur, duc d'Orléans, frère unique du roi.

      «Et Charles-Nicolas de Créqui, chevalier, marquis de Ragny289, cousin.

      «Henri-François, chevalier, marquis de Vassé, cousin germain paternel290.

      «Christophle de Colanges, abbé de Livry, grand-oncle maternel291.

      «Louis de Colanges, chevalier, seigneur de Chezières, grand-oncle maternel292.

      «Charles de Colanges, chevalier, seigneur de Saint-Aubin, aussi grand-oncle maternel293.

      «Dame Henriette de Colanges, veuve de François le Hardy, chevalier, marquis de la Trousse, maréchal des camps et armées du roi, grande-tante294.

      «Philippe-Auguste le Hardy de la Trousse, chevalier, marquis dudit lieu, capitaine sous-lieutenant de gendarmes de monseigneur le Dauphin, cousin germain maternel295.

      «Philippe-Emmanuel de Colanges, chevalier, conseiller du roi en sa cour de parlement, cousin germain maternel; et dame Angélique Dugué, son épouse296.

      «Henri de Lancy Raray, chevalier, marquis dudit lieu, aussi cousin maternel.

      «Gaston-Jean-Baptiste de Lancy Raray chevalier aussi, marquis dudit lieu, cousin maternel297.

      «Charles de Lancy, seigneur de Ribecourt et Pimpré, conseiller du roi en son conseil d'État, cousin maternel.

      «Roger Duplessis, duc de la Rocheguyon, pair de France, seigneur de Liancourt, comte de Duretal; et dame Jeanne de Schomberg, son épouse.

      «Marie d'Hautefort, veuve de François de Schomberg, duc d'Alvin, pair et maréchal de France, gouverneur de Metz en pays Messin, colonel général des Suisses et Grisons298.

      «François, duc de la Rochefoucauld, pair de France, prince de Marsillac, chevalier des ordres du roi299.

      «La princesse mademoiselle Anne-Élisabeth de Lorraine.

      «Félix Vialar, évêque de Châlons, comte et pair de France.

      «Jean-Antoine de Mesmes, chevalier, comte d'Avaux, conseiller du roi en tous ses conseils, grand président en sa cour de parlement de Paris300.

      «Olivier Lefèvre d'Ormesson, chevalier, seigneur d'Amboille301.

      «Philbert-Emmanuel de Beaumanoir de Lavardin, conseiller du roi en ses conseils, évêque du Mans, commandant des ordres de Sa Majesté302.

      «Marguerite-Renée de Rostaing, veuve de Henri de Beaumanoir, chevalier, marquis de Lavardin, maréchal des camps et armées du roi303.

      «Marie-Madeleine de la Vergne, épouse du marquis de la Fayette304.

      «Dame Françoise de Montalais, veuve du comte de Marans.

      «Alliés et amis de ladite demoiselle future épouse.»

      Cette longue liste ne nous donne pas une connaissance complète de tous les membres de la famille dans laquelle la fille de madame de Sévigné allait entrer; il y manque encore:

      François Adhémar de Monteil de Grignan, archevêque d'Arles, oncle paternel de M. de Grignan305.

      Jean-Baptiste Adhémar de Monteil de Grignan, frère de M. de Grignan, coadjuteur de son oncle l'archevêque d'Arles306.

      Charles-Philippe Adhémar de Monteil, chevalier de Grignan, chevalier de Malte, autre frère de M. de Grignan307.

      Marie Adhémar de Monteil de Grignan, sœur de M. de Grignan, religieuse à Aubenas dans le Vivarais308.

      M. de Grignan avait encore deux autres sœurs, dont l'une, Marguerite de Grignan, avait épousé le marquis de Saint-Andiol309; l'autre, Thérèse de Grignan, fut mariée au comte de Rochebonne310.

      M. de Grignan avait de sa première femme Claire d'Angennes, qu'il épousa le 27 avril 1658, deux filles, toutes deux fort jeunes encore lorsqu'il se maria pour la troisième fois à mademoiselle de Sévigné, l'une nommée Louise-Catherine de Grignan311, l'autre Françoise-Julie de Grignan, plus connue sous le nom de mademoiselle d'Alérac312.

      Nous aurons, dans le cours de ces Mémoires, plus d'une occasion de parler des personnages dont les noms viennent d'être mentionnés. Ce qu'il importe pour le présent, c'est de bien faire connaître l'aîné et le chef de cette nombreuse famille des Grignan, puisqu'en l'adoptant pour gendre madame de Sévigné croyait voir réaliser toutes les espérances que sa tendresse lui avait suggérées pour le bonheur de celle qui était l'objet de ses pensées les plus chères et de ses jouissances les plus vives. Quoiqu'en épousant mademoiselle de Sévigné le comte de Grignan fût à ses troisièmes noces, cependant il n'avait alors que trente-sept ans313. Mademoiselle de Sévigné avait atteint vingt-trois ans; or, une supériorité d'âge de la part de l'époux qui n'excède pas le nombre de treize années a toujours paru propre à établir dans l'union conjugale cette similitude de goûts et d'inclinations que la différence des sexes tend à faire disparaître entre personnes de même âge, à mesure qu'elles s'avancent vers les dernières périodes de la vie. Le comte de Grignan était plutôt laid que beau de visage; mais il avait une physionomie expressive, une belle taille, un air noble et gracieux. Il possédait cette politesse exquise, ce suprême bon ton, cet art de converser agréablement qui, même à la cour élégante et polie de Louis XIV, faisaient distinguer avantageusement ceux qui, dans leur jeunesse, avaient fréquenté l'hôtel de Rambouillet. Sans être un homme remarquable par sa capacité et par son esprit, il s'était acquitté avec distinction de tous les emplois dont il avait été chargé: grand, généreux, aimant les arts, le luxe, il s'était fait de nombreux amis, et, bien vu du roi, il pouvait aspirer aux plus hautes dignités, aux plus belles fonctions de l'État314. Par ses deux premières femmes, qu'il avait rendues heureuses, il donnait à celle qu'il allait épouser des garanties de la douceur de son caractère dans les relations conjugales, garanties que bien peu d'hommes de son âge pouvaient offrir. Sa noblesse était non-seulement fort ancienne, mais illustre; il était Grignan par les femmes, Castellane par les hommes. Sa famille, par ses alliances et ses origines, se trouvait encore greffée à celles des Adhémar et des Ornano; elle réunissait tous ces beaux noms, et écartelait en quatre quartiers, sur son écusson, les insignes de ces quatre souches315. Encore florissante et nombreuse, cette famille se maintenait dans un grand éclat par les dignités ecclésiastiques et les grades militaires de plusieurs de ses membres, tous oncles ou frères de M. de Grignan; et lui, par ses prudents mariages, n'avait point terni la splendeur de sa maison. La famille des d'Angennes de Rambouillet est suffisamment connue par ce que nous avons déjà dit d'elle dans ces Mémoires. M. de Grignan avait perdu sa première femme, Angélique-Clarice d'Angennes,


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<p>288</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 2 décembre 1672.

<p>289</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 1er mai 1672 (lettre de Bussy); 13 mai, 26 août 1675; 8 décembre 1677, février 1683 (t. VII, p. 362 de l'édit. de G. de S.-G.), 14 février 1687.

<p>290</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 7 juin 1676.—TALLEMANT, Historiettes, t. IV, p. 119, édit. in-8o.—MONTPENSIER, Mémoires, t. XLI, p. 232.

<p>291</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 16 février 1671 (l'abbé), 18 mai 1672 (notre abbé), 6 octobre 1676, 2 septembre 1687. (L'acte porte toujours Colanges; c'est, dit M. Monmerqué, l'ancienne orthographe de ce nom, en faisant observer que l'abbé de Coulanges signait toujours Colanges.)—Mémoires de COULANGES, p. 346.

<p>292</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 5 et 23 août 1671, 27 mai 1672, 30 avril 1675.

<p>293</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 6 octobre 1679; 15, 17, 19 novembre 1688.—COULANGES, Mémoires, p. 49.

<p>294</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 23 août et 18 octobre 1671 (ma tante), 24 juin et 1er juillet 1672.

<p>295</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 9 juillet 1656 (de Bussy), 20 juillet 1656, 19 août et 14 septembre 1675; 31 juillet 1680, 15 novembre 1684, 22 juillet 1685, 8 octobre 1688; 3 janvier, 20 mars et 12 juin 1689; 4 janvier 1690.—DANGEAU, mss., 24 mars 1685.

<p>296</p>

Dans les lettres qui nous restent de madame de Sévigné, on en compte trente-cinq où madame de Coulanges et son mari sont mentionnés: plusieurs sont écrites par eux à madame de Sévigné ou leur sont adressées par elle.

<p>297</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 31 juillet 1680.—Conférez MONTPENSIER, Mémoires, t. XLI, p. 456, 457.

<p>298</p>

Conférez la 2e partie des Mémoires, ch. VI, p. 61-67.—SÉVIGNÉ, Lettres, du 5 janvier 1674, 30 juillet 1677.

<p>299</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 19 novembre 1652, t. I, p. 19, 67, 90, 94, 158, 167, 170, édit. de G. de S.-G. (lettres de la Rochefoucauld à de Guitaud), 22 septembre et 15 novembre 1664; 11 mai, 20 août 1667; 24 septembre 1667; 21 mars, 12 juillet 1671; 20 juin 1672 (il y a un homme dans le monde, etc.), 14 Juillet 1673, 30 juillet 1677, 21 décembre 1678 (de Bussy), 6 et 25 octobre 1679, 15 et 29 mars 1680.

<p>300</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 11 mars 1671.

<p>301</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 24, 26 et 27 novembre 1664 (le rapporteur).

<p>302</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 11 mars 1671 (je dîne tous les vendredis chez le Mans), 2 août 1671; t. I, p. 371; t. II, p. 167, édit. de G. de S.-G.—LORET, la Muse historique, t. III, p. 46; t. IX, p. 130; t. XI, p. 34.

<p>303</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 15 avril 1671 (Savardin), 9 et 12 juin 1680 10 avril 1691, avril 1694 (édit. de G. de S.-G., t. XI, p. 25).

<p>304</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 17 avril, 16 mars 1671 (princesse de Clèves), 9 février 1673, 26 mai, 30 juin 1673 (lettre de madame de la Fayette), 15 décembre 1675, 12 janvier 1676, 18 et 22 mars, 19 juin 1678 (lettre de Bussy), 17 mars 1680, juin 1693 (édit. de G. de S.-G., t. X, p. 461).—BUSSY, Lettres, t. V, p. 154, du 1er mai 1670.—DELORT, Voyage aux environs de Paris, t. I, p. 217 et 224.—COSTAR, Lettres, p. 540.—BARRIÈRE, la Cour et la Ville, p. 70.—LORET, Muse historique, t. XII, p. 142.—LA FAYETTE, Histoire d'Henriette, t. LXIV, p. 395, collect. de Petitot.

<p>305</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 19 novembre 1670, 22 septembre 1673, 21 janvier 1689 (l'oncle); 12 avril, 23 octobre 1689.—Archives de la maison de Grignan, 1844, in-8o, no 192.

<p>306</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 19 novembre 1670, 17 avril 1671 (seigneur Corbeau), 14 novembre 1671 (M. de Claudiopolis), 31 mai 1675 (l'abbé d'Aiguebeve), 5 juin, 16 et 19 août 1675 (le coadjuteur).—Madame DE GRIGNAN, Lettres à son mari (5 janvier 1688), p. 5 et 20 du tirage à part; lettre du 22 décembre 1677, t. IV, p. 320 et 333 de la Bibliothèque de l'École des chartes.—Archives de Grignan, p. 31, no 192.

<p>307</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 22 janvier et 10 février 1672.

<p>308</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 9 juin 1680.

<p>309</p>

Lettres de madame RABUTIN-CHANTAL, marquise DE SÉVIGNÉ, à madame de Grignan; la Haye, 1726, in-12, t. I, p. 39 (18 mars 1671).—SÉVIGNÉ, Lettres, 8 juillet 1675, 21 février 1735 (lettre de madame de Simiane, dans l'édit. de G. de S.-G., t. XII, p. 118). Dans les éditions modernes, le passage sur Saint-Andiol, qui se trouve dans la première édition, a été retranché. Conférez ch. XVII.

<p>310</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 16 août 1671, 27 juillet 1672, 6 novembre 1675, 18 septembre 1679, 15 mai 1689.

<p>311</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 1er mai, 25 octobre 1686.

<p>312</p>

SÉVIGNÉ, Lettres, 11 septembre 1680 (la fille terrestre de M. de Grignan), 13 décembre 1684, 14 février 1685, 1er mai 1686, 27 septembre 1687, 9 mars et 30 avril 1689.—Madame DE GRIGNAN, Lettres à son mari (22 décembre 1677 et 5 janvier 1688), t. IV, p. 321 et 333 de la Bibliothèque de l'École des chartes, 1843, in-8o, ou p. 6 et 18 du tirage à part, ou Lettre de madame DE GRIGNAN au comte de Grignan, son mari, Paris, imprimerie de Firmin Didot, décembre 1832, in-8o, p. 7 et 8. (C'est la lettre du 5 janvier 1688, publiée, d'après l'autographe, à 50 exemplaires seulement.)

<p>313</p>

SAINT-SIMON, Mémoires complets et authentiques, ch. V, t. XII, p. 59.

<p>314</p>

SAINT-SIMON, Mémoires, t. XII, p. 59.

<p>315</p>

Conférez le chevalier PERRIN, Préface des Lettres de madame de Sévigné à madame de Grignan, sa fille, p. xxviij, édit. de 1754.—MORERI, Dictionnaire, t. V, p. 375.—D'EXPILLY, Dictionnaire géographique de France, 1764, in-folio, t. II, p. 114.—Lettre de M. DE GRIGNAN-GRIGNAN à M. Grouvelle, Gazette de France du mercredi 4 juin 1806.—AUBENAS, Notice historique sur la maison de Grignan, dans l'Histoire de madame de Sévigné, 1842, in-8o, p. 521 à 528.—VALLET DE VIRIVILLE, Catalogue des Archives de la maison de Grignan, 1844, in-8o (no 1 est de l'an 1267).—Voyez, dans l'édition des Lettres de madame DE SÉVIGNÉ, 1820, in-8o, t. I, les armes des familles de Sévigné, Bussy, Grignan et Simiane.