De complete werken van Joost van Vondel. Het Pascha. Joost van den Vondel

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      A MONSEIGNEUR

      IEAN MICHIELS VAERLAER 21,

MON SINGULIER AMY

      L'encensoir odoreux de l'Arabie heureuse,

      L'Attique miel sucré, la mine precieuse

      De la riche Peru, les perles, les tresors

      Que l'Inde Orientale a sur ses riches bords,

      Ne pouvant presenter à vostre Seigneurie,

      Ie vien l'Avant-coureur de mienne Poësie

      Sacrer à ton honneur, en toute humilité,

      La printaniere fleur de mon aage doré.

      Ma Muse rit desia, se voyant amiable

      Dessoubs l'ombre d'vn tel Mecæne favorable,

      Qui, fuyant le pavé des ruës, va les champs

      Presser de ses talons: qui l'aage de son temps

      Loing, loing hors l'emmuré d'vne Cité redouble,

      Laissant des Citadins la peupuleuse trouble:

      Qui pour les bords du Leck et son bord verdissant

      Quitta le bleu Triton de l'Amstel ondoyant,

      Et estant petit Roy de Iaersveldt, ne desire

      Changer son libre estat pour vn plus grand Empire.

      O trois fois bienheureux (a autre fois chanté

      Horace et le Gascon Du Bartas renommé)

      O mille fois heureux! qui voit tousiours Nature

      Fleurir parmy les champs en eternel verdure!

      Le maniement joyeux d'vn verd sion enté

      Le lustre passe d'vn royal sceptre emperlé,

      Les feuilles ombrageux d'vn florissant boscage,

      Les doux tirelirants Rossignols en ramage,

      Surpassent l'orgueilleux couronnement royal,

      Et le chant mesuré des Chantres musical.

      Si tost que le Soleil va peindre de dix milles

      Couleurs le gay Printemps, par les pleines fertiles,

      Le champestre Bourgeois voyt ores sur les fleurs

      Aurore distiller les agreables pleurs,

      Il voit les fleurs ployer soubs vn mignard Zephire,

      Il oyt le doux Echo qui par le ciel souspire,

      Il voyt les aime-fleurs d'Hymette bancquetter,

      Le sueux Laboureur la terre cultiver,

      Et richement semer la nouvelle semence,

      Pour moissonner apres les fruicts en abondance.

      Le chaleureux Esté (qui brusle tout vermeil)

      Luy monstre les espics, la vertu du Soleil

      Luy monstre le coral des cramoisins cerises,

      Et l'Automne a couvert de mille friandises

      Son table, riche en fruict, en bled, en grain, en vin,

      Verssant le bon Bacchus dedans vn crystalin.

      Or estant de tous biens richement couronnée

      Il sent desia en l'air les aisles de Borée.

      He Dieu! qu'est-ce vn plaisir ainsi en liberté

      Parmy les champs feconds, en toute seureté,

      De talonner les pas de nostres premiers Peres,

      Loing, loing laissant à dos les passions severes,

      Fuyant le bruict mondain l ô, doux et sainct repos!

      Qui de cupiditez n'as point chargé le dos,

      Qui ne crains le malheur d'vne gauche fortune,

      Ni l'azur ondoyant du barbare Neptune,

      Qui portes dans ton coeur ta richesse et thresor,

      Et ton bien souverain: qui pour argent ni or

      Ne passeras la mer, ne tendras tant de toiles,

      Pour borner tes desirs soubs l'ombre de tes voiles,

      Qui d'vn Balaine fier ne crains d'estre englouti,

      Mais qui dans ton berceau veux estre enseveli.

      Durant l'aage doré que nos premiers Ancestres

      Faisoint profession des ouvrages champestres,

      Astrée florissoit, et la terre à chascun

      Estoit avec ses fruicts en partage commun,

      Les fifres ni tambours n'esveillerent l'orage

      D'vn sanglant eschaffaut, ne Mars aime-carnage

      N'exhortoit ses Souldats, on ne trouva Citez,

      Chasteaux, ni tours pierreux, ni Remparts terrassez,

      Neptune n'eust le dos ni ses ondes salées

      Chargées de cent vaisseaux, car du fruict des vallées

      Chascun se contentoit, et vivoit à Cerès,

      Laquelle abondamment leur provida assez.

      O celeste labeur! qui dans ton front empraincte

      Portez la saincte loy, la justice, et la craincte

      Du grand Dieu Zebaoth, comme Abel vertueux,

      Noë, Moyse, Abram, et celuy qui les Cieux

      Semble oreillier au son de sa harpe dorée,

      Et triomphant se voyt vainceur d'vn Briarée.

      Combien d'années les Romains sont sagement

      Gouvernez soubs ceux ci, qui du coutre trenchant

      La terre ont cultivé, je laisse vn Tite Live

      Historier dessus de Tyberique rive.

      Ie ne veux, ni ne puis mettre en jeu tous les Roys,

      Porte-sceptres dorez, Demy-dieux, Donne-loyx,

      Qui ont abandonnez leur Couronne invincible,

      Pour vivre bien contents parmy le champ paisible;

      Loing, loing des vanitez et troubles de l'esprit,

      Pour laquelle ses pleurs Heraclite espandit.

      La plus part qui cerchoynt les immortelles vivres,

      Et qui diligemment ont feuilletté les livres

      Du trois-fois sainct Esprit, sout aussi retiré,

      Laissant arriere loing l'humaine vanité.

      Car le vray Helicon, et Pernasse des Muses

      Se plaist d'entre le son des douces cornemuses

      Du haubois pastoral, soubs l'arbres ombrageux

      Lesquels tous-jours croissant vont menaçant les Cieux.

      Toy qui d'vn mesme feu et d'vne mesme flame

      Bruslez divinement, c'est vers toy que je rame

      Avec mon foible esquif, puis qu'vn vif jugement

      Accompaigne tous-jours ton hault entendement,

      Souffrez que soubs ton nom je vien le vieil Theatre

      Icy renouveller, et Pharon l'Idolatre

      Presenter obstiné, qui ses derniers sanglots

      Et derniers pleurs noya dedans les rouges flots:

      Souffrez que je despein icy la delivrance

      Des enfans d'Israël, d'Abram juste semence,

      Afin que par Zoyle au visage effronté

      Les fleurs de mon printemps ne soyent violé.

      C'est la cause pourquoy, Mecene tres-fidelle!

      Que ma Muse dessoubs l'ombrage de ton aisle

      Se


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J. Mz. Vaer (d. i. van der) Laer was een rijk Amsterdamsch lakenkooper, en van 1608-1616 Heer van Jaarsveld.