Une Vie D'Hôtesse De L'Air. Marina Iuvara

Une Vie D'Hôtesse De L'Air - Marina Iuvara


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salles réservées commençait justement le briefing.

      On se réunissait pour connaître l’équipage, on se présentait, on discutait sur les criticités du vol, sur les conditions météréologiques, on était informés sur les aspects commerciaux, sur les types de services et sur les passagers qui auraient été à bord.

      L’encadrement était de type militaire, il existait une hiérarchie et comme telle elle devait être respectée.

      A la tête de tout équipage il y avait le commandant, puis le copilote, ensuite les assitants de vol, selon leur grade.

      Tous les assitants de vols, en ce qui concerne le service fourni et la relation avec les passagers, avaient comme point de référence le responsable de leur respectif secteur de travail qui collaborait avec le chef de cabine, celui-ci dirigeait tout le bon fonctionement du vol et maintenait les contacts avec le cockpit, la cabine de pilotage, c’est à dire les pilotes.

      A la fin du vol, chaque assistant était soumis à un jugement écrit et signé, où étaient évalués sa professionalité, ses compétences techniques, la connaissance de la langue étrangère, l’assitance donnée aux passagers et si l’aspect esthétique était conforme aux normes.

      C'est ainsi que les années passèrent, vol après vol, rencontres sur rencontres, décalages horaires et nuits d’insomnies, langues différentes entre elles, pays très chauds et continents gelés, nourritures épicées et saveurs délicates, ciels sereins et turbulences insoupçonables.

      Une vie imprévisible

       Le printemps arriva et après un rude hiver j’aurais finalement retrouvé à mes côtés ma valise sêche qui est sans défense contre les précipitations atmosphériques, en ce bref moment dont ont besoin les adeptes pour la poser dans la soute.

       On m’avait mis de “ réserve à la maison ”, j’étais dans l’attente de savoir dans quelle ville du monde j’aurai dû dormir cette nuit même.

      J’avais désormais bien compris que ma vie privée et les nécessités de tous les jours se caractérisaient par leur instabilité et leur variabilité : je devais continuellement m’adapter aux changements.

       C’était vraiment difficile, pour un navigant, de suivre tout, spécialement pour ceux qui ont une famille et des enfants, et celà arrive surtout durant les mois où apparaît l’infâme “ réserve ”

      Pendant l’année de travail, durant différentes périodes, les assitants de vols pouvaient avoir sur la pause attribuée à la fin du mois, l’attribution d’une période de cette infâme “ réserve ”, c’est à dire un remplacement imprévu du personnel pour un motif de santé, ou autre.

      Par réserve, on entend l’attente journalière de pouvoir partir pour n’importe quel trajet, pour n’importe quelle destination avec un préavis d’une heure pour pouvoir se préparer, faire sa valise et organiser une absence de chez soi, celà même pour une durée de sept jours.

      Ca n’est donc pas si agréable d’entendre sonner le téléphone à défaut des espoirs d’un déjeûner ou d’un dîner à passer en famille.

      Le bureau qui règle et organise tous les départs a

      cette tâche, et vu les différentes difficultés opérationnelles dûes à l’absence occasionelle du personnel de vol, il distribue les alternances provisoirement découvertes des personnes en services. La réserve peut même commencer à cinq heure du matin et la sonnerie du téléphone à cette heure là donne vraiment froid dans le dos, donc la valise “ base ” avec le minimum essentiel indispensable devrait déjà être prête, afin d' éviter les oublis faciles lorsque l’on est pressé d’ être prêts pour partir à temps.

      Un pull en laine et un maillot de bain seront de toute façon utiles pour n’importe quelle destination

      Le beauty case doit toujours être à disposition et il faut se rappeler de remplacer le dentifrice quand il est presque terminé.

      Très important, les chemises de rechange de l’uniforme, propres et repassées pour le vol du retour et une paire de chaussures confortables adaptes à toutes les températures, chemise de nuit et maquillage.

      Désormais je remplissais ma valise presque par coeur.

      Dans tous les cas, j’ètais – et je le suis encore aujourd’hui – convaincue de faire le plus beau métier du monde : même avec toutes les difficultés et les côtés négatifs, même avec les continuels faire et défaire ma valise, ou avec l’envie de rentrer à la maison, même avec le désir toujours présent de revoir les personnes qui me sont chères. Je ne suis pas faite pour la routine et le monde ne finit jamais de m’intriguer, le partage de point de vue avec d’autres mondes et avec des personnes toujours différentes me galvanise, en outre les retours à la maison m’offrent des soupirs et des joies inusuelles par rapport à ceux qui la fréquentent tous les jours, les petites choses quotidiennes acquèrent des valeurs immenses.

      La quotidianité, en attendant, me harcelait.

      “ Je partirai, je ne partirai pas ? ”, me demandais-je ce jour là.

      Rien, aucune comunication ni un coup de fil de la part des pauses de travail.

      “ Ils pourraient me prévenir avec un peu d’avance, c’est Pâques ! ”

      Nerveuse et un peu impatiente j’essayais de mettre dans ma valise les choses qui pouvaient me servir pour n’importe quelle destination. Je pliais mes chemises et si d’un côté j’espèrais ardemment ne pas partir, d’un autre côté j’avais le désir de découvrir immédiatement la destination, dans le cas où je n’aurais pas eu la possibilité de rester chez moi.

      A quinze heures d’un long après-midi, Valentina accouru pour m’avertir : “ le garde opérationnel a appelé, ils ont changé ta pause de travail, tu es de “ réserve sur le champ ” et tu as la présentation à dix-sept heure ! Enfin, je dirais que tu as de la chance, tu as presque deux heures pour te préparer et rejoindre l’aéroport. ”

      J’ouvris immédiatement l’oeuf en chocolat pour voir la surprise, en mangeai presque la moitié et me

      “ précipitai ” dans ma chambre avec le coeur qui commençait à battre de plus en plus fort et vite.

      Je cherchais dans le tiroir des vêtements très pratiques à mettre tous les jours, versatiles : avec la “ Réserve sur le champ ” on part directement de l’aéroport, en uniforme, et il faut faire sa valise encore même avant de connaître la destination.

      “ Des jeans, une ceinture, de la lingerie de réserve, un chemisier bleu, un tee shirt blanc, et même un noir car je porterai un sac et des chaussures noires qui vont avec tout, une écharpe gris perle et un pullover de la même couleur qui sur une jupe donne un look ordonné et sobre… et si je devais rencontrer ce beau collègue naveteur sur Milan ? ”

      Je mis également à l’intérieur le chemisier à fleurs roses et vertes qui était appuyé sur la chaise.

      Je n’avais pas le temps de me lisser les cheveux, je n’aurais pas rencontré ce type là justement aujourd’hui !

      J’étais toujours tentée de tout emporter, je pris également une petite boîte de thon, on ne sait jamais, au cas où j’arrivais trop tard et que tout est fermé, si les collègues m’abandonnent, s’il surgissait un tremblement de terre, celà me procurait plus de sécurité…

      J’arrivai haletante à l’aéroport et je réalisai qu’ils auraient pu m’occuper durant quatre jours de suite.

      Moi, dans ma course, je n’avais pris qu’une paire de pantalons, j’avais oublié jusqu’à mon chargeur pour mon téléphone portable et l’irremplaçable trench bon ton avec l’intérieur en léopard.

      “En Europe la température est déjà assez chaude?” me demandais-je.

      Dans le cas contraire


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