Désir Fatal. Amy Blankenship

Désir Fatal - Amy Blankenship


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      Désir Fatal

      La Saga des Liens du Sang – Livre 12

      Amy Blankenship, RK Melton

      Traduit de l’américain au français par Virginie Eymard

      Copyright © 2013 Amy Blankenship

      Edition française publiée par Tektime

      Tous droits réservés

      Chapitre 1

      En traversant le salon de Gypsy installé au sous-sol, Ren ne pouvait s’empêcher de contempler la jeune fille qu’il était en train de porter dans ses bras pour aller jusqu’à la chambre.

      Puis il passa la barrière de rideaux perlés, et la principale chose qui attira son regard était la fine couche de saleté qu’elle avait sur le visage : un peu comme du maquillage, pour cacher son teint impeccablement lisse et sans aucune tache. Puis il s’attarda un instant sur ses lèvres parfaites et sur ses longs cils noirs qui lui frôlaient les joues. Pourtant, il en aurait fallu bien plus que toute cette saleté et que tous ces vêtements sales pour lui cacher sa douceur et sa beauté.

      Il sentait que l’épaisseur des tissus qu’elle s’était enveloppée autour de la poitrine le gênait. Ce n’était pas étonnant qu’elle se soit évanouie comme ça… il se demandait même comment elle pouvait respirer, avec toutes ces fixations qui la serraient autant. Il se demandait aussi au fond de lui-même qui avait eu l’idée brillante de l’habiller comme un garçon... heureusement pas lui !

      Ren s’arrêta à côté du lit et se pencha pour déposer Lacey sur le matelas… et c’est à ce moment précis qu’elle choisit de se réveiller d’un coup, en se redressant brusquement et en lui donnant un coup dans son élan.

      La première chose que Lacey remarqua, c’étaient ces bras robustes qui la tenaient prisonnière de manière possessive. Son cerveau divergea rapidement, laissant place au côté paranoïaque de son esprit : elle pensait sincèrement que le dangereux démon qu’elle fuyait depuis deux semaines l’avait finalement rattrapée.

      Si la fin approchait pour elle, elle devrait alors tomber sans se battre. Avant même que l’obscurité l’aide à se libérer de sa vision, elle commença à donner des coups de poing au monstre qui la retenait.

      - Maint’nant lâche moi, espèce de sale connard ! hurla-t-elle en tentant de faire perdre l’équilibre à son assaillant en lui donnant des coups de pied.

      Pris au dépourvu par ce réveil quelque peu brusque, Ren lui arracha ses lunettes de soleil des mains en les jetant en l’air, parce qu’elle avait réussi à les lui faire tomber quand il avait les mains occupées à la garder prisonnière. Frustré, il serra les dents et la laissa tomber gracieusement sur le matelas.

      Sans prendre la peine de remettre ses lunettes, il se dressa sur ses pieds en constatant que Lacey était parvenue à rebondir une fois et qu’elle avait même réussi à plier les genoux lorsqu’elle se trouvait en l’air afin de pouvoir atterrir en position agenouillée… ce mouvement était bien coordonné et rapide, pour une humaine… impressionnant !

      Lacey cligna des yeux et se sentit soulagée lorsque sa vision devint enfin plus nette. Elle réalisa que cette main était celle de ce lourdaud de garde du corps de Gypsy. Elle fronça les sourcils quand ses yeux remarquèrent l’étrange regard de l’homme. En moins d’un battement de cil, elle se dit que la couleur de ses iris lui rappelait celle du mercure, avec une pointe de bleu glacé tout autour. Bizarrement, cela venait s’ajouter à son sex-appeal.

      - Ahhhh… c’est lui, murmura-t-elle.

      Puis elle eut un mouvement de recul quand elle le vit lever un sourcil de manière très élégante en lui rétorquant :

      - Non… c’est pas moi… c’est le croquemitaine !

      Faisant glisser ses lunettes noires sur son nez, il restait encore étonné du fait qu’elle l’ait regardé droit dans les yeux sans avoir la moindre once de peur.

      Quant à elle, elle se forçait à le fixer tout en repoussant le plus loin possible l’image effrayante du démon et de tout ce qui tournait autour.

      Le cœur battant toujours la chamade, elle croisa les bras sur sa poitrine et lui rétorqua avec tout le sarcasme qu’elle put ajouter :

      - Non, le croquemitaine, c’est pas toi ! Toi, t’es qu’un sale type qui ne semble pas vouloir me lâcher !

      Ren, ricanant à moitié, la regarda droit dans les yeux en lui ripostant de manière tout aussi sarcastique :

      - Ah, ça, je suis sûr que tu adorerais !

      - Mais pas du tout…

      Elle se redressa sur le matelas, puis elle étira les bras de chaque côté et leva les poings tout en luttant contre le reste de peur qui stagnait dans sa colonne vertébrale. Elle n’avait pas de temps à perdre. Si elle ne parvenait pas à sortir d’ici au plus vite, il se pourrait qu’il soit déjà trop tard et c’est pourquoi elle étudiait ce qui pourrait lui causer du retard.

      - Bien sûr que si ! insista Ren en se demandant comment une jeune fille aussi canon pouvait rester mignonne même vêtue d’habits masculins.

      - Bon d’accord… laisse-moi te dire ce que j’adorerais… j’adorerais que tu me laisses prendre ce que je suis venue chercher pour que je puisse gentiment m’en aller d’ici, lui dit-elle en levant le menton.

      - Tiens, bah justement, parlons-en ! Tu cherchais quoi, exactement ? Et qui t’a envoyée ? s’enquit Ren en se penchant un peu plus près d’elle pour l’intimider à répondre à la seule question qui lui faisait des nœuds au cerveau. Il n’aimait pas l’idée qu’elle se mette elle-même en danger en travaillant avec des démons et résistait à l’envie de lui faire changer d’avis.

      Même si elle ne pouvait pas voir ses yeux cachés par ses lunettes de soleil, Lacey pouvait sentir son reflet argenté s’aplatir sur elle et dut étouffer un frisson. Toujours méfiante à son égard, elle recula un peu pour mettre le lit entre eux. Ensuite, elle cligna des yeux, stupéfaite en le voyant soudainement disparaître de sa vue.

      Elle ne put s’empêcher de respirer par saccades, puis elle sentit deux mains s’agripper à ses épaules. Sa main gauche ne fit que brasser de l’air au lieu de toucher la surface du matelas. Quant à lui, s’il n’avait pas bougé aussi vite, elle serait tombée du lit pour se retrouver sur le sol.

      - Pourquoi ne pas rester tranquille une minute ? poursuivit-il un peu plus durement qu’il ne l’avait prévu. Après tout, cette fille allait devoir se calmer avant de se faire du mal.

      La respiration de Lacey accéléra encore et son regard se déplaça dans la pièce à la recherche d’une arme quelconque. À son grand soulagement, elle observa ce qui faisait office de décoration sur les murs et pensa au talent de son grand-père pour réfléchir à ce genre de choses. Pourtant, ces objets n’étaient pas facilement à sa portée, et c’était dommage, vu le contexte.

      L’homme qui lui tenait les épaules avait bougé trop vite pour être humain… ce qui signifiait que c’était un démon. Si c’était le cas, alors que faisait-il dans l’abri secret de son grand-père ? Pourquoi était-elle seule avec lui ?

      Elle cligna lentement des yeux et toutes ses envies de se battre la quittèrent lorsqu’un souvenir la frappa en plein visage : son grand-père était mort. Un bruit derrière la porte la ramena dans la réalité et elle vit Gypsy et celui qui avait cassé la porte d’entrée du magasin entrer dans la chambre.

      Les épaules de Gypsy s’affaissèrent lorsque l’expression de Lacey passa lentement de la tristesse à un air accusateur tandis qu’elles se regardaient d’un côté à l’autre de la pièce.

      - Tu pourrais pas me les virer d’ici, que je puisse avoir un moment calme pour réfléchir ? exigea Lacey en colère, qui luttait contre le fait qu’elle ne reverrait plus jamais son grand-père.

      - Dois-je vous rappeler que c’est elle qui s’est faufilée ici sans avoir été invitée ? répliqua Ren en souhaitant qu’il y ait un démon sachant lire dans les pensées à proximité, afin qu’il puisse s’emparer de ce pouvoir.


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