Désir Fatal. Amy Blankenship

Désir Fatal - Amy Blankenship


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des plus hauts gradés des ventes aux enchères clandestines avaient faits certaines allusions au cours de ces dernières années. Elle se contentait d’hocher la tête poliment et de sourire, puis elle balayait vite ces ragots de son esprit car elle ne voulait pas y croire.

      Puis elle soupira en concédant :

      - Je ne faisais que hausser les épaules en pensant qu’ils s’en prenaient à moi parce que je mettais souvent la main sur des choses que les autres voulaient vraiment.

      - En même temps, ils pouvaient être jaloux. Grand-Père était un cambrioleur notoire dans la fleur de l’âge. Il a été en mesure de mettre la main sur beaucoup d’objets de valeur ces dernières années, lui confirma Lacey avec beaucoup de fierté dans la voix. Il était spécialisé dans les objets surnaturels… des vieux livres d’orthographe, des journaux, des peintures et toutes sortes d’objets magiques. On dit même qu’il aurait trouvé le Saint Graal et qu’il l’aurait caché à l’homme qui l’a engagé pour le trouver. Personnellement, j’en doute fort, mais cela ne fait que s’ajouter au mythe qui entoure notre grand-père.

      Gypsy prit la parole à son tour :

      - Comment est-il resté en vie tout ce temps, à chercher des objets aussi dangereux ?

      Lacey répondit en haussant les épaules :

      - Qui sait ? Grand-Père s’est fait beaucoup d’ennemis avant de laisser tomber son passe-temps préféré. Personne ne pouvait prouver que c’était lui parce qu’il maîtrisait l’art du vol. Une des premières choses qu’il avait volées était un dispositif de camouflage qui l’a rendu complètement indétectable. Ce qui le protégeait de la plupart de ses ennemis qui le soupçonnaient était le fait que beaucoup de choses qu’ils pensaient qu’il aurait pu voler étaient assez puissantes pour être utilisées contre eux s’ils se vengeaient.

      - Un peu comme un dispositif lui permettant de se cacher, répéta Gypsy les yeux écarquillés. Comme la cape d’invisibilité d’Harry Potter ?

      - Je ne sais pas... je ne l’ai jamais vu depuis, vu qu’il a disparu avant nos naissances, répondit Lacey. Je suppose que quelqu’un d’autre devait être un voleur encore meilleur que Grand-Père.

      - Pas étonnant que ce qui reste de notre famille ait quitté la ville et nous ait prévenus de ne pas traîner avec lui. Je pensais que c’était simplement parce qu’ils croyaient qu’il était fou de croire au surnaturel et de gérer un magasin comme celui-ci.

      Gypsy secoua la tête en se rappelant toutes les fois où elle l’avait défendu. Elle ne le regrettait toujours pas. Elle l’avait aimé et c’était tout ce qui comptait pour elle.

      - Mais pas du tout ! la contredit Lacey. La famille n’était pas au courant de tout ça, et d’ailleurs, c’était son souhait. Il faisait exprès d’agir bizarrement quand il était avec eux… pour que comme ça, ils lui collent l’étiquette du paria bizarre et qu’ils décident de ne pas être trop proches de lui. De son côté, il ne voulait pas les mettre en danger si quelqu’un le poursuivait.

      Les lèvres de Lacey laissaient entrevoir un triste froncement de sourcils tout en pensant au moment où elle avait emménagé avec lui… ici même, dans ce magasin. Ses parents sont morts dans un accident quand elle avait neuf ans, et c’est son grand-père qui est venu la chercher au bout de quelques heures. Il se demandait si cet « accident » en était vraiment un ; il lui avait même avoué son inquiétude une fois qu’elle eut appris la vérité le concernant.

      Et la théorie disait que ses parents auraient pu être assassinés à cause d’une babiole paranormale et qu’elle avait été poussée à vouloir se venger. Du coup, évoluer dans un tel milieu lui aurait peut-être permis de tomber sur le ou la coupable. Mais rien ne s’était jamais présenté, et elle était très vite devenue accro à son travail. Il y avait ça… et l’argent qu’elle gagnait, aussi !

      - En fait, c’est moi qui voulais le suivre dans cette aventure. Mais lui, il a toujours été contre, se rappela-t-elle. Au bout d’un moment, je l’ai accablé… en partant voler toute seule. Un jour, j’ai tout fait pour qu’il me surprenne en train de le faire, afin qu’il n’ait pas d’autre choix que de m’apprendre comment entrer et sortir sans être vue. Ce n’était pas son idée… et je ne lui ai pas laissé le choix. En fait, il avait deux options : soit de me laisser y aller toute seule et de me faire tuer, soit de m’apprendre ses combines et de croiser les doigts pour que tout fonctionne.

      - Je vois, dit Gypsy en hochant la tête, se sentant presque désolée pour son grand-père. Le pauvre, il n’a pas eu de chance par rapport à ça.

      - Bon, eh bien… pour être franche, c’est plus ma dernière mission qui m’a complètement dépassée, avoua Lacey. C’était ma faute et Grand-Père n’aurait pas dû autant se reprocher tout ça. Il savait très bien à quel point j’étais têtue et qu’il avait fait de son mieux.

      - Oh non, chuchota sa cousine en grimaçant. Mais là, tu es partie pendant plus d’un an. Qu’as-tu fait pendant tout ce temps ? Elle tendit la main pour lui essuyer une tache de poussière avec son pouce. Est-ce pour cela que tu t’es habillée de cette manière et que tu t’es introduite ici comme une voleuse ? Tu essaierais pas de fuir quelque chose ? Ou quelqu’un ?

      - Un peu des deux… je ne devrais même pas être ici maintenant, et moins tu en sauras, mieux cela vaudra pour toi. Elle tourna les yeux du côté de la porte en se disant que le mieux pour elle serait de suivre l’exemple de son grand-père et de protéger sa famille en gardant ses distances. J’étais censée venir ici sans me faire attraper, mais ton garde du corps a tout gâché.

      Gypsy remarqua que Lacey commençait à perdre patience et la manière dont elle regardait la porte lui disait qu’elle était pressée de partir. Voulant la retenir auprès d’elle, elle poursuivit rapidement :

      - Il y a une clause dans le testament de Grand-Père à ton égard… il a toujours eu l’espoir de te voir revenir.

      Lacey sourit affectueusement :

      - Il s’est toujours bien occupé de nous.

      Gypsy hocha la tête en confirmant :

      - En effet, et c’est pour ça qu’il t’a laissé la moitié du magasin dans son testament. Et oui, le Brouet de la Sorcière est à moitié à toi, et à moitié à moi. En ton absence, je me suis débrouillée pour que l’acte soit fait exactement comme Grand-Père l’a voulu. Nous sommes associées, et nous allons gérer cet endroit ensemble, dans la mesure où tu décides de rester, évidemment !

      - Je ne sais pas, murmura Lacey.

      Ses jours étaient comptés. Et même si elle avait eu recours à cette formule magique et qu’elle avait soigné sa marque de démon… tout finirait un jour par la rattraper et ce serait la fin. Elle tenta de retirer la main de Gypsy mais sa cousine ne la laissa pas faire. Elle poursuivit : tu ne sais pas ce que tu me demandes. Si je reste… ça risque d’être dangereux pour nous deux… pas seulement pour moi.

      - J’ai maintenant des amis puissants qui pourront t’aider si besoin… comme par exemple à te protéger… lui expliqua Gypsy en levant le menton. Après tout ce qu’il s’est passé ici… et je suis maintenant plus forte que dans tes souvenirs. Je pourrai moi aussi faire face à pas mal de choses.

      Lacey ferma les yeux en inspirant profondément. Cette boutique qu’elle aimait tellement était à moitié à elle… « Merci, Grand-Père », dit-elle en elle-même. Il lui a toujours dit combien elle lui rappelait lui-même lorsqu’il était plus jeune, chose dont elle a toujours été fière. Elle se souvenait aussi de ses longues leçons de morale sur le fait qu’elle pouvait se faire tuer n’importe quand. Et oui… et s’il la voyait maintenant, la première chose qui sortirait de sa bouche serait : « Je te l’avais bien dit ! »

      Gypsy voyait qu’elle était en train de gagner et ajouta :

      -


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