Sa Princesse Vierge. Grace Goodwin

Sa Princesse Vierge - Grace Goodwin


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que, comme dans le Magicien d’Oz, nous n’étions plus au Kansas.

      Et lorsque Bryn avait tendu à Gage un bâton bleu luisant qui guérissait apparemment toutes sortes de blessures quand il était agité, j’avais fait une overdose de technologies. Mais quand Gage s’était accroupi devant moi et l’avait passée au-dessus de ma cheville, et que ma douleur s’était réduite, puis avait disparu, j’avais été émerveillée. Et agacée. Il avait été torturé et laissé pour mort, et il voulait soigner ma cheville ? Quel imbécile ! J’avais fini par le convaincre que j’allais bien, et il avait enfin utilisé la baguette sur lui. Avec toutes ses entailles, ses bleus et son sang séché, il était difficile de déterminer s’il était guéri, mais son visage s’était détendu, et les plis d’amertume autour de ses lèvres s’étaient lissés.

      Et à présent que nous étions installés dans la maison de Bryn ‒ une demeure étonnamment spacieuse ‒, nous étions seuls. Bryn nous avait montré où séjourneraient Von et Lexi, et Von avait hissé sa compagne sur son épaule pour l’emmener avec lui. Je ne pensais pas les entendre de sitôt, sauf si leurs cris de plaisir me parvenaient à travers les longs couloirs.

      Quand nous fûmes seuls dans notre suite ‒ il n’y avait pas qu’une pièce, mais trois, en plus de la salle de bains avec son énorme baignoire ‒, je devins pudique. Nous n’étions pas en train de partager un rêve. Gage n’était pas en danger. Il était guéri et en un seul morceau, juste devant moi.

      D’après son regard, cela faisait un moment qu’il voulait me toucher, m’embrasser, et bien plus encore. Reprendre là où nous nous étions arrêtés dans le rêve, avant que ma maudite cheville me réveille. Mais il était hors de question que je le laisse m’approcher avant que j’aie pris une douche. J’étais partante pour une partie de jambes en l’air spontanée et passionnée, mais je n’avais pas envie de sentir le bouc quand je me déshabillerais enfin dans le monde réel. Je ne voulais pas qu’il me voie avec des cheveux gras et des aisselles puantes pour notre premier véritable baiser.

      Il avait allumé le robinet de la baignoire pour la laisser se remplir pendant que je me lavais sous la douche en premier. Je pourrais me détendre dans l’eau profonde ensuite. Je n’allais pas dire non à ça, alors j’avais hoché la tête. Il était sorti et m’avait laissée seule... jusqu’à une minute après que j’avais éteint la douche. Puis, il avait frappé à la porte et était entré. Mon corps était masqué grâce à la profondeur de la baignoire, et quand il m’avait regardée, si grand, beau et ténébreux, mon cœur avait fondu. Pas seulement mon cœur, d’ailleurs.

      J’avais pensé qu’il voudrait que je me retourne, mais non. Un petit sourire s’était étalé sur son visage alors qu’il se débarrassait de ses vêtements sales, exposant chaque magnifique centimètre carré de son corps musclé. Il était peut-être un peu plus mince qu’à l’ordinaire, comme il avait été laissé pour mort, mais il restait superbe. Des épaules larges, une peau olivâtre et ferme. Il avait des poils noirs sur le torse, qui traçaient un chemin jusqu’à son nombril ‒ rentré ‒ puis continuaient en fine ligne jusque sous son pantalon. Lorsqu’il le retira, je découvris qu’il ne portait pas de sous-vêtement. Il était également en érection, et lorsqu’il me vit l’admirer, elle devint encore plus forte. Elle s’allongea, et son gland bulbeux s’incurva vers son ventre, et... Ouah, est-ce que ça allait entrer ? Partout ? Ce n’était pas parce que je l’avais sucé en rêves que je parviendrais forcément à le faire passer dans ma gorge. Ou entre mes fesses.

      Mes tétons durcirent, et mes parois intérieures se contractèrent à cette idée.

      Ce n’est que quand je réalisai que je le reluquais, les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, que je détournai le regard. Mes joues étaient aussi chaudes que l’eau du bain. Il se tourna, entra dans la cabine de lavage, et commença à se frictionner. Et la vue de dos n’était pas mal non plus.

      À présent, je le regardais savonner ses pectoraux musclés et ses cuisses puissantes, et mes ovaires bondissaient de joie.

      — Ta famille ne risque pas de s’inquiéter pour toi ? lui demandai-je.

      Ses mains se figèrent sur son ventre, et j’eus envie de me glisser dans la cabine pour le nettoyer moi-même, pour passer les paumes sur chaque centimètre carré de sa peau. J’étais persuadée que cela ne le dérangerait pas, mais je n’étais pas encore assez sûre de moi. Je ne savais pas ce que je faisais et je ne voulais pas me ridiculiser. En tout cas, pas avant notre premier baiser.

      — Ma mère est morte quand j’avais deux ans. Je ne me souviens pas d’elle.

      — Et ton père ?

      — Il est décédé depuis près d’un an. La cérémonie de l’ascension est censée se dérouler le jour de l’anniversaire de sa mort.

      — Je suis désolée.

      Et je l’étais. Je sentais pratiquement la douleur irradier de lui. Un corps si fort. Un esprit puissant, guerrier. Le voir souffrir était pire que de ressentir la douleur moi-même.

      — Comment était-il ?

      — Il était fort. Honorable. Un membre des Sept. Un vrai prince. Je ne peux qu’espérer être à sa hauteur.

      — Comme prince ?

      Par ce terme, voulait-il dire « je suis membre de la famille royale », ou était-ce simplement un titre donné aux politiciens les plus hauts gradés d’Everis ? Je l’ignorais. Mais je n’étais pas une princesse. J’étais plus à l’aise avec des chaussures de marche qu’avec une tiare.

      — Comme homme.

      Il se tenait fièrement et me regardait, la faim dans ses yeux si intense que j’aurais juré pouvoir sentir son contact à travers la pièce. L’eau coulait sur son corps guéri, gouttant sur chaque courbe. Chaque ombre. Plus bas. Seigneur, il était sublime. Bien bâti. De partout. Je jetai un coup d’œil vers son visage pour voir si mon inspection lui plaisait. Visiblement, je n’étais pas douée pour cacher l’intérêt que je portais à son corps parfait.

      — Et les autres membres de ta famille ?

      — Mes parents n’étaient pas des Compagnons Marqués, alors mon père s’est accouplé une seconde fois. Toujours pas une Compagne Marquée.

      — J’ai entendu dire que trouver son Compagnon Marqué était rare.

      Je passai la main sur la surface de l’eau, jouant avec les quelques bulles, tentant de ne pas prêter attention à la chaleur dégagée par mon compagnon, et pas au sens propre. Je n’avais encore jamais désiré d’homme comme je le désirais lui, et l’attente me mettait sur les nerfs, me rendait plus attentive que d’habitude à mon environnement. La fraîcheur de l’eau sur mes épaules, la chaleur de l’eau, les bulles qui éclataient sur mes tétons sensibles.

      — C’est vrai. Très rare. Mon père est mort il y a près d’un an. Comment s’appelle la compagne ou le compagnon d’un parent, sur Terre ? Et leurs enfants ?

      — Une belle-mère ou un beau-père. Un demi-frère ou une demi-sœur.

      — Alors j’ai une belle-mère, Mauve, et une demi-sœur, Rayla, qui a trois ans de moins que moi. Rayla est née de la première union de Mauve, avec un Chasseur tué alors qu’il traquait un criminel prillon.

      — Pas d’autres frères et sœurs ? Des oncles ? Des cousins ?

      Il secoua la tête, puis se tourna et pencha la tête en arrière pour se laver les cheveux. Ils étaient touffus, et sa barbe de trois jours lui donnait un air ténébreux, redoutable et sexy. Tellement sexy. Je le dévorais des yeux.

      — Non. Aucun. Je suis l’héritier du siège de mon père au Conseil des Sept. Ma famille descend des familles dirigeantes originelles. Je suis un prince pour mon peuple, et toi, Danielle, tu seras leur princesse.

      Une princesse ? Moi ? Dani, de Floride.


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