Dictionnaire érotique moderne. Alfred Delvau
Membré convenablement: se dit en parlant d’un homme qui a tout ce qu’il faut pour faire jouir une femme.
La résistance est nulle, ou très légère;
Tu vois pourtant comme je suis bâti.
Parny.
Bâton. Le membre viril, à cause de ses fréquentes érections qui lui donnent la dureté du bois—dont on fait les cocus. Les femmes s’appuient si fort dessus qu’elles finissent par le casser.
Vous connaissez, j’en suis certaine,
Derrière un petit bois touffu,
Dans le département de l’Aisne,
Le village de Confoutu.
Par suite d’un ancien usage
Qui remonte au premier humain,
Tout homme y fait pèlerinage,
La gourde et le bâton en main.
Eugène Vachette.
Bâton (Faire). Bander.
Le temps... où la première guenon venue qui me mettait la main dessus me f’sait faire bâton pendant quinze jours.
Lemercier de Neuville.
J’crois ben qu’ la seul’ médecine
Qui pourrait m’ guérir tout d’ bon
Et m’empêcher d’fair’ bâton,
Ce s’rait d’ fair’ sombrer ma pine,
Capitain’, dans un pied d’ con.
G. de la Landelle.
Bâton à un bout. Le membre viril,—le seul bâton qui n’ait qu’un bout, en effet.
C’est le bâton à un bout qui me pend entre les jambes.
Rabelais.
Bâton de sucre de pomme (Le). Le membre viril,—à cause de sa forme, de sa longueur et du goût sucré qu’il a en fondant de plaisir dans la bouche de la femme qui le suce.
Fillettes, qui mourez d’ennui
Et languissez dans la retraite,
Pour mieux dormir toute la nuit,
Il faut employer ma recette:
Si vous désirez un amant,
Si tout bas votre cœur le nomme,
A vos maux il faut un calmant...
Prenez bien vite, mon enfant,
Un bâton de sucre de pomme.
Dumoulin-Darcy.
Bâton Pastoral. Le membre viril,—avec lequel nous conduisons des troupeaux de femmes au bonheur.
Le simple maniement volontaire d’une main blanche et délicate qui se promène autour de leur bâton pastoral, est suffisant pour leur expliquer tous les mouvements du cœur de leur dame.
Mililot.
Il lui montre son bâton pastoral tout rougeâtre et enflé.
Noel du Fail.
Battre le beurre. Introduire son engin dans un vagin un peu gras et l’y agiter avec énergie comme dans une baratte.
D’un moule à merde il fait un moule à pine
Et bat le beurre au milieu d’un étron.
(Parnasse satyrique XIXe siècle.)
Battre sa flème. Courir le guilledou, aller dans les quartiers où la femme donne le plus.
Eh bien! puisque je suis en train de battre ma flème, je vais connaître cette maison.
Lemercier de Neuville.
Battre son quart. Se dit des filles de bordel, qui descendent à tour de rôle, pendant un quart d’heure ou une demi-heure, sur le trottoir, où elles raccrochent les passants.
Dorante, en se promenant devant la maison au grand numéro, croise Sylvia, qui bat son quart.
Lemercier de Neuville.
Battre un ban au miché. Le préparer à la jouissance suprême par des attouchements habiles et souvent répétés.
Je sais attacher un ruban
Selon la grosseur d’une pine;
Au miché je sais battre un ban,
Je sais tortiller de l’échine.
(Parnasse satyrique.)
Baude (La). La vérole,—dans l’argot des voleurs, qui se rapproche plus qu’on ne croit du vieux langage, puisqu’on trouve dans Eutrapel: «Je cuidai avoir le baut, c’est-à-dire avoir gagné le mal padouan.»—Baude ne serait-il pas une syncope de ribaude?
Baudruche. Pellicule de boyau de mouton, que l’on neutralise pour en faire des choses très utiles:—des capotes anglaises.
V. Millan.
Baume de vie (ou de vit). La semence de l’homme,—que donne le vit et qui donne la vie.
C’était pour me procurer mille morts délicieuses, qu’il ménageait avec art ce baume précieux qui donne la vie.
(Félicia.)
Bazar. Bordel,—qui est en effet un endroit où l’on expose la femme comme marchandise.
Je suis la patronne de ce bazar, la mère de dix-huit petites dames.
Lemercier de Neuville.
Beau corps (Elle a un). Se dit de toute femme laide de visage, quand on veut s’excuser d’avoir couché avec elle une fois ou d’y coucher tous les jours.
Beauté vénale. Femme qui fait métier et marchandise de ce qu’elle devrait donner pour rien,—l’homme, après tout, ne faisant pas payer les services de sa pine, qui valent bien ceux du con.
O vous, vénales beautés
A l’humeur aventurière,
Vainement vous présentez
Le devant ou le derrière
A l’abbé
La Bédollière,
L’abbé
Qui sera flambé.
Emile de la Bédollière.
Beautés occidentales. Les fesses d’une femme, dont les tétons sont les beautés orientales.
Beautés postérieures. Les fesses.
Le grand camarade, tourmenté de ses désirs, se mettait préalablement au fait des beautés postérieures de la soubrette... et cherchait à s’établir en levrette, mais de petits coups de cul le dénichaient comme sans dessein.
(Mon noviciat.)
Bébé. Nom d’amitié que les filles donnent depuis quelques années aux hommes avec qui elles baisent,—maquereaux ou michés.
Théodore, c’est mon bébé; M. Martin, c’est mon monsieur.
Lemercier de Neuville.
Un mot dont on nous favorise,
Mot aux nourrices dérobé,
C’est, aurait-on la barbe grise:
—Comment ça va? Bonjour, bébé.
Fr. de Courcy.
Bécot (Donner un). Baiser la tête d’un vit comme on baise le bec d’une clarinette. Cette aimable action ne faisant aucun bruit, on peut aller longtemps: d’abord moderato, puis allegretto, vivace..... chaque pause vaut un soupir.
Et quand je lui donne un bécot,