Dictionnaire érotique moderne. Alfred Delvau

Dictionnaire érotique moderne - Alfred Delvau


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l’aze pète: dit Colas,

       Parsanguié! que l’aze te foute!

      Piron.

      Babines (Les). Les grandes lèvres de la nature de la femme.

      Les deux babines un peu retroussées et colorées d’un rouge attrayant qui passe un peu au dehors entre les cuisses.

      Mililot.

       Badigeonner une femme. La baiser,—en employant le blaireau et la peinture à la colle que l’on sait.

      Je veux qu’on me paye, moi! je veux qu’on me badigeonne, moi! et que l’on me donne des gants.

      Lemercier de Neuville.

      Badinage (que l’on peut prononcer à l’allemande: patinage.) Ce n’est pas autre chose que la préface de la fouterie elle-même:

      Cessez ce badinage, Henri, ou je sonne pour appeler mes gens, et vous faire jeter à la porte.

      Ponson.

      Rions, plaisantons, badinons, mais n’allons pas plus loin.

      Henri Monnier.

      On fut obligé de la marier plus tôt qu’on ne pensait, parce qu’en badinant avec son accordé, elle devint grosse.

      Tallemant des Réaux.

      Nanon surtout, et c’était grand dommage,

       N’avait encor tâté du badinage.

      Grécourt.

      Il se servit de l’heure du berger,

       Et commençait l’amoureux badinage.

      La Fontaine.

      De notre amoureux badinage

       Ne gardez pas le témoignage,

       Vous me feriez trop de jaloux.

      Parny.

      Bagasse. Vieux mot pour désigner une putain:

      ...La plus grande bagasse de la ville.

      Brantôme.

      O Dieu! que l’homme est malheureux qui épouse de telles chiennes et bagasses.

      Tournebu.

      Bagatelle (La). Le plaisir vénérien, la plus sérieuse des occupations de l’espèce humaine.—L’expression appartient à l’argot des filles qui, elles, n’attachent aucune importance à l’amour.

      Si j’effleure, dit-elle,

       L’asphalte du trottoir,

       C’est pour la bagatelle:

       Entrez dans mon boudoir.

      A. Montémont.

       Bague. On se sert quelquefois de ce mot pour désigner les parties naturelles de la femme.

      Il s’en alla chercher une place éloignée

       Pour enfiler la bague et rembourrer le bas

       De celle qu’il avait choisie pour ses ébats.

      Théophile.

      Carvel, j’ai pitié de ton cas.

       Tiens cette bague et ne la lâches;

       Car tandis qu’au doigt tu l’auras,

       Ce que tu crains point ne sera.

      La Fontaine.

      ... Du chevalier s’est accusée, qui, comme l’autre, l’avait bien baguée.

      (Les Cent Nouvelles nouvelles.)

      Baguette. Le membre viril, avec lequel on mène les femmes qui ne sont pas sages en frappant sur leur ventre comme sur un tambour.

      Dans un coin ell’ tient les baguettes

       Des deux tambours du régiment

      Béranger.

      Bahut. La nature de la femme, dans laquelle l’homme serre—pour un instant—sa pine, comme chose précieuse.

      Dans son bahut je flottais bien au large.

      (Chanson anonyme moderne.)

      Bahuter la pine (Se). Masturber, ou bander fortement.

      Car nos coursiers, par l’odeur excités,

       Au grand galop se bahutaient la pine

       Et tour à tour inondaient les pavés.

      Anonyme.

      Baiser. Verbe excessivement actif, que l’humanité passe son temps à conjuguer depuis le premier jour du monde, et qu’Adam et Ève savaient dans tous ses modes avant les conseils libertins du serpent. C’est le to leacher des Anglais, le far l’atto venereo des Italiens et le basiare des latins.—Quant à son étymologie, elle est d’une clarté éblouissante même pour un aveugle. Agnès la devinerait. Baiser, verbe, vient de Baiser, substantif, car la conjonction d’en haut précède toujours la conjonction d’en bas, et il est impossible à une femme dont les petites lèvres ont été touchées par une bouche, de ne pas laisser toucher ses grandes lèvres par une pine. De ceci vient cela, dirait Hugo.

      ...Et l’homme marié

       Baise tout simplement, quand il peut, sa moitié.

      Protat.

      ...Le galant, en effet,

       Crut que par là baiserait la commère.

      La Fontaine.

      Parbleu, qu’un autre la baise.

       J’aime mieux baiser mes sœurs.

      Collé.

      Chaud de boisson, certain docteur en droit,

       Voulant un jour baiser sa chambrière,

       Fourbit très bien d’abord le bon endroit.

      Piron.

      Baiser à blanc. Se branler,—ce qui est une façon de baiser sans femme, quand on est homme, sans homme quand on est femme.

      Baiser à la florentine. Se dit de deux amants qui, en se donnant l’un à l’autre des baisers sur la bouche, se lancent tour à tour de petits coups de langue, pour s’émoustiller mutuellement et jouir en avancement d’hoirie.

      Baiser à la papa. Bourgeoisement, patriarcalement, comme M. Joseph Prudhomme baise madame Prudhomme, elle sur le dos, et lui sur elle.

      Baiser à l’œil. Ne rien payer pour jouir d’une femme galante, comme font les greluchons.

      Quand on est jeune on doit baiser à l’œil;

       A soixante ans la chose est chère et rare;

       Aux pauvres vieux l’amour devient avare.

      (Chanson d’étudiants.)

      Baiser à vit sec. Ne pas décharger dans la matrice de la femme, qui, à cause des enfants ou seulement par goût particulier, préfère manger le poisson sans la sauce.

      Ainsi, femme qui dit que le vit sec est bon

       Voudrait ôter la sauce et le sel au jambon,

       Ce qu’il est de plus doux en toute la nature

       Et qui donne la vie à toute créature.

      Mililot.

      Baiser en épicier. Faire l’amour purement et simplement, comme un devoir, comme une presque corvée,—et non pas en levrette, non pas à la paresseuse, non pas de cette façon ou de cette autre, inventée par les savants et surtout par les savantes, mais à la mode patriarcale: la femme dessous et l’homme


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