Le vieux muet, ou, Un héros de Châteauguay. J. B. Caouette
Ah! depuis quelques mois, Victor avait, baissé l'esprit de son père et de sa mère! Ils se reprochaient d'avoir eu pour lui trop d'indulgence et pour Jean-Charles trop de sévérité.
Quand Jean-Charles et. Victor furent sortis, le père et la mère Lormier échangèrent un triste et long regard.
Le père prit le premier la parole:
—Quelle leçon le bon Dieu nous donne tous les jours dans la conduite si différente de nos deux garçons! Jean-Charles—toujours méconnu et sacrifié,—n'a eu pour nous que de la tendresse et du respect, tandis que Victor,—sans cesse choyé et préféré,—ne nous a témoigné que de l'ingratitude!
—Hélas! soupira la mère Lormier, nous avons peut-être gâté Victor en le choyant trop...
—C'est justement ce que me disait l'autre jour le curé de Saint-Denis, reprit le père Lormier.
Comment! tu as osé te plaindre de Victor au curé de Saint-Denis?...
—Non. Sans mentionner le nom de notre fils, je plaignais les familles qui ont dans leur sein des enfants gâtés, et ma remarque a inspiré au prêtre les réflexions suivantes:
—L'enfant gâté devient souvent un être paresseux, ingrat, orgueilleux et méchant. Il ne peut en être autrement, puisque ses parents, sans le vouloir, flattent ses passions et ses vices... Ils prennent ses mauvaises actions pour des espiègleries et, ses vices pour des caprices passagers... Ce cher enfant! disent-ils, parfois, il est trop jeune pour comprendre qu'il fait mal; l'âge et la raison lui feront, bien discerner plus tard le bien du mal! Et, l'enfant marche, s'avance, s'enfonce dans cette voie tortueuse qui le mène, où? à l'inévitable perdition... Habitué, dès l'enfance, à agir selon ses caprices et sa volonté, il se moque bientôt des conseils de ses parents et, n'écoute que la voix de ses passions!
—Mais, interrompit la mère Lormier, Victor, heureusement, ne ressemble pas à l'enfant que tu viens de peindre!
—Au contraire, je trouve entre les deux bien des traits de ressemblance! Et c'est notre oeuvre... Nous sommes d'autant plus à blâmer, ajouta le père Lormier, que nous connaissions, par les sermons de M. l'abbé Faguy, les devoirs des parents envers les enfants; et d'autant plus à plaindre que nous avions la légitime ambition de donner à la société des enfants modèles...
-La mère Lormier ne répondit pas.
—Mieux vaut tard que jamais, s'écria énergiquement le père Lormier. en se levant de table; je vais, dès ce jour, recommencer l'éducation de Victor; je serai aussi sévère pour lui, dans l'avenir, que j'ai été tendre dans le passé!
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