Le journal d'une pensionnaire en vacances. Noémie Dondel Du Faouëdic

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       Noémie Dondel Du Faouëdic

      Le journal d'une pensionnaire en vacances

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066085469

      Table des matières

       SECONDE PARTIE

       LES DIX COMMANDEMENTS D'UNE PENSIONNAIRE

       PREMIER DEVOIR

       SECOND DEVOIR

       TROISIÈME DEVOIR

       QUATRIÈME DEVOIR

       COURS DES FLEUVES

       GUERRE DE CENT ANS

       CINQUIÈME DEVOIR

       SIXIÈME DEVOIR

       SEPTIÈME DEVOIR

       HUITIÈME DEVOIR

       NEUVIÈME DEVOIR

       DIXIÈME DEVOIR

       ONZIÈME DEVOIR

       DOUZIÈME DEVOIR

       TREIZIÈME DEVOIR

       QUATORZIÈME DEVOIR

       QUINZIÈME DEVOIR

       SEIZIÈME DEVOIR

       DIX-SEPTIÈME DEVOIR

       DIX-HUITIÈME DEVOIR

       II

       III

       DIX-NEUVIÈME DEVOIR

       I

       II

       III

      VANNES

      IMPRIMERIE LAFOYLE FRÈRES

      1906

      Ce sont les livres qui nous donnent nos plus grands plaisirs et les hommes qui nous causent nos plus grandes douleurs. Quelquefois même les pensées consolent des choses et les livres consolent des hommes.

      JOUBERT

       Le 1er août.

      Les vacances! que de brillantes promesses, de douces espérances ce seul mot-là renferme! Les vacances, ce sont les courses folles à travers bois et plaines, les pieds dans la rosée et le front au vent; ce sont les promenades charmantes sur la mer verte et sous le ciel bleu, ce sont les jeux bruyants dans les prairies et les interminables causeries sans cloches, à l'ombre des grands bois. On se lève avec le soleil ou seulement pour déjeuner, suivant la couleur de son esprit ou les caprices de sa volonté. Beaucoup de mouvement ou beaucoup de repos, de la paresse si le cœur vous en dit; en un mot, les vacances, c'est le règne de la liberté!

      Les chevaux piaffent, les grelots carillonnent, le fouet retentit, caisses et voyageurs remplissent l'omnibus. Nous partons, laissant l'agréable et tranquille quartier des horticulteurs d'Angers. N'a-t-on pas dit que l'Anjou, comme la Touraine, est le jardin de la France, le pays des parfums et des fleurs, la terre promise des beaux fruits? Nous entrons en gare… La locomotive, cette machine infernale et bénie, qui traverse l'espace comme le monstre de l'Apocalypse, ébranle les échos de ses mugissements auxquels le mécanicien, sans égard pour les oreilles, ajoute les coups stridents et précipités de son sifflet aigu. Tout un monde s'ébranle… Adieu, Angers! Déjà nous n'apercevons plus que ses clochers dont les flèches percent le ciel, et le panache enfumé de ses fabriques. Nous voyons fuir les pimpantes villas et les élégants châteaux qui entourent la cité de sa plus coquette ceinture. Bientôt nous allons côtoyer continuellement les belles rives de la Loire et saluer les villes et les bourgs gentiment couchés à ses pieds. Regardons-les; les plus remarquables sont: Ingrande, avec les hautes cheminées de son importante verrerie; Saint-Florent, couronné de la statue du marquis de Bonchamp; ce héros, après avoir servi en Amérique, fut choisi en 1793, avec d'Elbée, pour commander l'armée vendéenne, dont il marqua les premiers succès; mais, blessé mortellement peu de mois après devant Cholet, il mourut le 17 octobre 1793. Si son existence ne fut qu'un long acte de bravoure et de courage, sa mort est une belle page de générosité. Avant d'expirer, il fit grâce à cinq mille prisonniers républicains que la loi cruelle des représailles condamnait à une mort certaine. Voici Ancenis, qui s'honore d'avoir vu signer en ses murs un traité entre le roi de France et le duc de Bretagne, l'an 1468. Cette ville garde encore un souvenir des temps les plus reculés: une pierre druidique, connue sous le nom de la Souvretière.

      Champtoceaux, qui ne se souvient plus de ses fortifications, rasées en 1420.

      Oudon dont la grande tour carrée prend auprès des autres maisons les proportions d'un géant.

      Non loin de ces belles rives, que nous parcourons si rapidement, s'élevait jadis Champtocé, la forteresse où Gilles de Laval, maréchal de Retz, après s'être signalé par sa bravoure au siège d'Orléans et aux guerres du règne de Charles VII, vint acquérir la triste célébrité du crime. La légende, en s'emparant de ce personnage historique, en a fait un être presque fabuleux et, d'âge en âge, on racontera la terrible histoire de Barbe-Bleue qui, finalement, fut pendu et brûlé à Nantes en 1440, sous le duc Jean V de Bretagne. Champtocé, maudit et abandonné à la mort du maître, résista des siècles encore aux assauts du temps. L'empereur Joseph II, venu en France pour voir sa sœur Marie-Antoinette, en fit le croquis; mais aujourd'hui, ses tours branlantes ne sont plus qu'une masse informe de ruines, dépendant de la terre de Serrant.

      Voici Nantes, nous devons y poser le pied quelques heures. Toujours le mouvement, l'animation, le commerce enfin, qui caractérise cette grande cité. Quelle immense ruche et quel bourdonnement


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