Une fête de Noël sous Jacques Cartier. Ernest Myrand

Une fête de Noël sous Jacques Cartier - Ernest Myrand


Скачать книгу
on>

       Ernest Myrand

      Une fête de Noël sous Jacques Cartier

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066085063

       PRÉFACE

       ARGUMENT ANALYTIQUE

       PROLOGUE

       UN CAUSEUR D'AUTREFOIS.

       UNE FÊTE DE NOËL SOUS JACQUES CARTIER

       CHAPITRE PREMIER

       PROLOGUE

       UN CAUSEUR D'AUTREFOIS

       CHAPITRE DEUXIÈME

       LA GRANDE HERMINE.

       CHAPITRE TROISIÈME

       LA PETITE HERMINE

       CHAPITRE QUATRIÈME

       L'ÉMÉRILLON

       CHAPITRE CINQUIÈME

       UN NOËL BRETON

       ÉPILOGUE

       APPENDICE

       PRÉFACE

      1888

       Table des matières

      Il y a quelques années le bibliothécaire de l'Institut Canadien de Québec, donnant son rapport à l'assemblée générale des membres de cette institution littéraire, faisait cette déclaration remarquable:

      Vous me permettrez, messieurs, d'exprimer un regret; les dix-neuf vingtièmes au moins des 7,000 volumes qui ont circulé parmi nos membres durant l'année qui vient de finir (1879-80), sont des ouvrages de littérature légère. C'est un véritable événement lorsque quelqu'un demande un livre sérieux. Nous comptons pourtant sur nos rayons un beau choix d'ouvrages sur les sciences exactes, l'histoire, la philosophie, la morale, mais presque personne ne vient secouer la poussière que s'y accumule. La lecture des meilleurs ouvrages de fantaisie ne sert qu'à délasser l'esprit, elle ne saurait ni nourrir l'intelligence, ni former le coeur; c'est une simple récréation dont il ne faut pas abuser.

      Quatre ans plus tard, le bibliothécaire en exercice de la même institution confirmait le diagnostic du mal signalé par son prédécesseur.

      Dans le cours de la présente année, disait-il (1883-1884), la circulation de nos livres s'est élevée à plus de 8,130 volumes.

      Parmi ces nouveaux livres se trouvent un certain nombre d'ouvrages sur les sciences, et, si l'on en juge par la vogue qu'ils ont obtenue, on ne saurait trio engager le bureau de direction à augmenter la partie scientifique de notre bibliothèque qui a été fort négligée jusqu'aujourd'hui. Malheureusement, la circulation de nos livres fait voir que le goût des romans n'est que trop prononcé et le meilleur moyen de combattre la propagation de ces lectures, pour le moins frivoles, serait d'offrir à nos membres des ouvrages scientifiques qui les instruisent et les intéressent. N'est-ce pas là la mission de notre Institut, mêler "l'utile à l'agréable".

      De cet état de choses, alarmant pour certains esprits pessimistes plutôt que sérieux, un fait consolant se dégage. La statistique prouve avec éclat, que la jeunesse de notre ville lit. Qu'elle lise un peu légèrement, cela peut s'avouer sans trop d'alarmes, qu'elle puisse mieux lire, cela ne compromettra personne de soutenir cet avis, un peu naïf, comme toutes les vérités découvertes par La Palisse. Le mieux est toujours et partout possible. Le point essentiel existe: la jeunesse de Québec lit; elle aime passionnément à lire, et chez elle ce délassement intellectuel prime de très haut dans le choix restreint de ses amusements et de ses plaisirs. L'essentiel est obtenu, que l'essentiel demeure.

      Seulement, comme les gourmands, et les gourmets, la jeunesse préfère le dessert aux entrées du repas, la friandise et le bonbon à la soupe et au bifteck. Je connais plusieurs vieux de cet avis-là. Le moyen de faire goûter à la soupe et manger le rôti ne serait pas, à mon sens, de retrancher absolument le dessert, mais plutôt de servir une soupe excellente, un rôtit parfait.

      Ce procédé d'art culinaire a été merveilleusement appliqué aux tables de lecture par les vulgarisateurs modernes de la science dans les oeuvres essentiellement littéraires. Ains, pour n'en nommer que deux célèbres, Jules Verne et Camille Flammarion se sont bien gardés de proscrire ou d'anathématiser le Roman. Loin de là; c'est à la faveur, au prestige, à l'influence bien exploitée de ce tout puissant, qu'ils doivent la meilleure part de leurs succès. Ça été la suprême habileté de ces bons courtisans de flatter de la sorte le Maître Souverain de notre littérature contemporaine et, avec lui, l'innombrable légion de ses fidèles adorateurs. Car, de quelque nom que les passions contraires le signalent, qu'on l'idolâtre comme un fétiche, ou qu'on l'exècre et le fuie comme un épouvantail, il n'y a que les maladroits qui osent rencontrer de front la popularité irrésistible de l'ennemi, popularité qui saisit, écrase, emporte et jette à l'abîme l'imprudent contradicteur. On ne détrône pas impunément un tel monarque, et mieux vaut, pour l'ennemi, entrer en éclaireur qu'en guérilla dans son royaume.

      Jules Verne, Flammarion n'auraient pas réussi à faire accepter leurs ouvrages par une telle universalité de lecteurs si leurs cours scientifiques déguisés en romans, n'eussent revêtu l'éclatante livrée, parlé le langage charmeur, confessé le dogme infaillible de l'Imagination, cette vérité éternelle de l'éternel Roman.

      *

       * *

      J'en appelle au plus froid critique, le Tour du Monde en Quatre-vingt jours eût-il jamais valu à son auteur fortune et renommée, si Verne l'eût intitulé simplement: Géographie Universelle? De même, son fameux roman-trilogie: Enfants du capitaine Grant, Vingt mille lieus sous les mers, l'Île mystérieuse, aurait-il jamais eu chez les liseurs cet inouï succès de vogue, si l'éditeur eût sévèrement publié une Histoire naturelle en trois volumes? Et le Voyage au centre de la Terre, n'est-il rien autre chose


Скачать книгу