The Life of Albert Gallatin. Adams Henry

The Life of Albert Gallatin - Adams Henry


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Celles qui sont situées près de la chute de l’Ohio, le seul établissement qu’il y ait dans cet espace, sont les plus chères. On peut en avoir d’excellentes partout ailleurs pour 50 sols ou 3 francs. Je vais actuellement en Virginie et d’après mes informations j’en achèterai 2 à 3 mille acres dans une situation avantageuse. Si tu te détermines à venir te fixer avec moi, je tournerai sur-le-champ toutes mes vues de ce côté-là. Je ne te demanderais pas de quitter immédiatement la place avantageuse que tu as, mais seulement de me donner une réponse décisive. Aussitôt que ma majorité, qui sera le 29 janvier, 1786, sera arrivée, j’emploierai ma petite fortune à fixer un certain nombre de familles de fermiers irlandais, américains, &c., autour de moi, parcequ’ils m’enrichiront en se rendant heureux (enrichir veut dire une médiocrité aisée). Tu sens bien que si c’est mon avantage de faire des avances à des indifférents, ce sera me rendre service que de venir te joindre à nous, et que le peu que tu pourras apporter, joint à ce qu’il sera de mon propre intérêt de t’avancer, te mettra en état de te former une habitation par toi-même, car depuis ton paragraphe des deux louis je n’ose plus te dire que ce que j’ai t’appartient comme à moi-même. Quant à moi j’accepterais, je ne dis pas un prêt mais an don de toi comme si je prenais dans ma bourse, et je suis tellement identifié avec toi et Serre que toutes les fois que je dis Je en parlant ou en pensant à quelque plan de vie ou à quelque établissement, j’entends toujours Badollet, Serre et Moi. Je ne suis pas tout-à-fait aussi lié avec Dumont, mais je le suis autant avec lui qu’avec qui que ce soit excepté Serre et toi, et comme depuis mon départ de Genève je me suis beaucoup rapproché de sa façon de penser à bien des égards, comme il réunit les qualités du cœur et de l’esprit, il n’y a personne que je désirasse voir venir avec toi plus que lui, et à qui, si je le pouvais, je fusse de quelque utilité avec plus de plaisir. J’espère qu’en voilà assez pour l’engager à nous joindre s’il n’est pas retenu à Genève par des liens bien forts, et si ses goûts sont les mêmes que les nôtres. Je n’ai pas besoin de te dire qu’en s’établissant dans un bois loin des villes et n’ayant que peu d’habitans autour de soi, l’on doit s’attendre dans les commencements à bien des privations et surtout ne compter sur aucune des jouissances raffinées des villes. Je me sens assez de courage pour cela, mais je ne conseillerais à personne de prendre ce parti sans s’être bien consulté. Comme je suis très-gueux dans ce moment-ci, comme plus tu restes dans ta place actuelle et plus tu te prépares de moyens de réussite pour l’avenir, et comme il vaut mieux perdre un an que de s’apprêter des regrets, attends des nouvelles plus positives pour partir à moins que tu n’aies rien de mieux à faire. Mais surtout ne prends point d’engagemens en Europe qui pussent t’empêcher de venir nous joindre dans l’année prochaine ou au plus tard dans la suivante.

      Si parmi les personnes que les malheurs de notre patrie en chassent, il s’en trouvait quelques-unes qui désirassent réunir leurs petites fortunes pour former un établissement un peu plus considérable, je désirerais que tu me le fisses savoir. Je pourrai depuis la Virginie leur proposer un plan plus déterminé et plus sûr. Je ne crois pas ce pays bien propre à établir des manufactures; je ne parle que de petits capitalistes comme moi, et de fermiers ou ouvriers, ces derniers (les ouvriers) en petit nombre. S’il y avait un nombre suffisant de gens qui voulussent s’expatrier, peut-être le Congrès leur accorderait des terres. Je serais charmé de pouvoir être utile à tous ceux de mes compatriotes que leur amour pour la liberté a forcés de quitter Genève, et s’ils tournaient leur vue sur les États-Unis ils pourraient compter sur mon zèle à leur donner tous les renseignemens et à faire toutes les démarches qui pourraient leur être de quelque utilité. Les citoyens américains sont très-bien intentionnés à leur égard et il y a eu beaucoup de refroidissemens entre eux et les Français à leur sujet. Il y a environ un mois qu’un homme d’un rang et d’un mérite distingué de Philadelphie demandait à l’Ambassadeur français pourquoi sa Majesté Très-Chrétienne s’était mêlée des divisions des Genevois. C’était pour leur bien, répondit Mr. de Marbois, consul de France. J’espère, répliqua l’Américain, que le roi ne prendra jamais notre bien assez à cœur pour se mêler de nos brouilleries intestines. On ne lui fit aucune réponse. Quelque haine que je puisse avoir contre le Ministère français qui nous a perdus, elle ne s’étend point jusque sur toute leur nation; je fais le plus grand cas d’un grand nombre de ses individus et il y en a quelques-uns à qui personnellement j’ai des obligations essentielles.

      Je souhaiterais que cette lettre ne fût pas vue de mes parens à Genève, non pas que je veuille qu’ils ignorent ma façon de penser politique, ou que des vues intéressées me fassent désirer que mes oncles ne sussent pas que je veux me fixer en Amérique, ce qui est renoncer à toutes mes espérances de ce côté-là, mais parceque cette résolution, si elle était connue, ferait trop de peine à ma tendre mère Mlle. Pictet, qui est le seul chaînon subsistant des liens qui me retenaient à Genève. Je ne veux pas dire par là qu’elle soit la seule personne qui m’y attire; j’y ai des amis et surtout une amie qu’il me serait bien dur de quitter; mais tu me connais assez pour comprendre quels doivent être mes sentimens à l’égard de la personne à qui je dois tout et que j’ai bien mal récompensée de son amitié et de ses soins.

      Mille amitiés à Dumont. Fais faire mes complimens à d’Ivernois; la manière dont il s’est comporté lui fait beaucoup d’honneur. Ecris-moi promptement et longuement. Je te donnerai des nouvelles plus positives dans deux mois. Si tu changes de demeure, prie M^e. de Vivens de t’envoyer les lettres qui te parviendront, et indique-moi ton adresse. J’espère que tu viendras bientôt tirer parti de ton Anglais. Tout homme qui a des terres ici devient citoyen et a droit de donner sa voix pour envoyer son représentant ou député à l’Assemblée Générale, et celui d’être élu soi-même s’il en est digne. Adieu, mon bon ami. Tout à toi.

      Cette lettre est mise abord du brig Le Comte du Duras, Capitaine Fournier, allant à Bordeaux, et adressée à Messrs. Archer, Baix & Cie.

12 novembre, 1783.

      Mon bon ami, le sus-dit vaisseau a fait naufrage à l’entrée de la Delaware. L’équipage s’est sauvé et ma lettre m’est revenue. Je me porte toujours bien. Je pars demain matin pour Virginie d’où je reviendrai dans deux mois. Adresse toujours à Philadelphie. Je suis entré pour ¼ dans une spéculation de 120,000 acres de terre en Virginie. Cela de toi à moi. Tout à toi.

      Clearly young Gallatin now thought that he had found the destiny so long imagined, and, modest as his sketch of their future prospects may appear, his acts show that the original scheme of bettering his fortune was by no means abandoned, but rather entertained on a vaster scale. He had solved the difficulty of speculating without capital and without debt; for certainly that modest retreat which he imagined for himself, Serre, and Badollet, did not require operations on the scale of a hundred thousand acres, and the element of speculation must have absorbed four-fifths of his thoughts. At this time, indeed, and for many years afterwards, all America was engaged in these speculations. General Washington was deep in them, and, as will be seen, jostled against Gallatin in the very act of opening up his lands. Robert Morris was a wild speculator, and closed his public career a bankrupt and in prison for that reason. Promising as the prospect was and certain as the ultimate profits seemed, it would be difficult to prove that any one was ever really enriched by these investments; certainly in Gallatin’s case, as in the case of Washington and Robert Morris, the result was trouble, disappointment, and loss. It was for Gallatin something worse; it was another false start.

      For the moment, however, he was with Savary at Richmond, attending to Savary’s claims and making preparations for his Western expedition. No more complaints of ennui are heard. Richmond has far other fascinations than Boston. To the end of his life Mr. Gallatin always recalled with pleasure his experiences at this city, where he first began to feel his own powers and to see them recognized by the world. In a letter written in 1848, a few months before his death, to the Virginia Historical Society, he expressed this feeling with all the warmth that age gives to its recollections of youth.6

      “I cannot complain of the world. I have been treated with kindness in every part of the United States where I have resided. But it was at Richmond, where I spent


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<p>6</p>

See Writings, vol. ii., p. 659.