The Life of Albert Gallatin. Adams Henry

The Life of Albert Gallatin - Adams Henry


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his sister by will repaid the principal to Mr. Gallatin, who had, with great delicacy, declined to ask for payment. But when this separation between Gallatin and Serre took place, it was intended to be temporary only; Serre was to return and to rejoin his friend, who meanwhile was to carry out their scheme of retreat by a new emigration. The sea-coast was not yet far enough removed from civilization; they were bent upon putting another month’s journey between themselves and Europe; the Ohio was now their aim. There may be a doubt whether they drew Savary in this direction, or whether Savary pointed out the path to them. In any case, Serre sailed for Jamaica in the middle of September, before the new plans were entirely settled, and nothing was ever heard from him again until repeated inquiries produced, in the autumn of 1786, a brief but apparently authentic report of his death two years before. Gallatin accepted Savary’s offers, and went with him to Richmond to assist him in the settlement of his claims. But before they left Philadelphia a larger scheme was projected. Savary and Gallatin were to become partners in a purchase of one hundred and twenty thousand acres of land in Western Virginia, Gallatin’s interest being one-fourth of the whole, and his share to be paid, until his majority, in the form of personal superintendence.

      Meanwhile, a premonitory symptom of revolution had occurred in Geneva. The two parties had come to blows; blood was shed; the adjoining governments of Switzerland, France, and Savoy had interposed, and held the city in armed occupation. The Liberals were deeply disgusted at this treatment, and to those who had already left their country the temptation to return became smaller than ever.

GALLATIN TO BADOLLETPhiladelphie, ce 1er octobre, 1783.

      Mon bon ami, je viens de recevoir ta lettre du 20 mars qui à quelques égards m’a fait le plus grand plaisir, mais qui en m’apprenant toutes les circonstances des troubles de notre malheureuse patrie a achevé de m’ôter toute espérance de jamais pouvoir m’y fixer. Non, mon ami, il est impossible à un homme de sens et vertueux, né citoyen d’un état libre, et qui est venu sucer encore l’amour de l’indépendance dans le pays le plus libre de l’univers; il est impossible, dis-je, à cet homme, quelques puissent avoir été les préjugés de son enfance, d’aller jouer nulle part le rôle de tyran ou d’esclave, et comme je ne vois pas qu’il y ait d’autre situation à choisir à Genève, je me vois forcé de renoncer pour toujours à ces murs chéris qui m’ont vu naître, à ma famille, à mes amis; à moins qu’une nouvelle révolution ne change beaucoup la situation des affaires. Tu vois par ce que je viens de te dire que la façon de penser de mes parens n’influe point sur la mienne et que j’en ai changé depuis mon départ d’Europe. Il est tout simple qu’étant entouré des gens qui pensent tous de la même manière, on s’habitue à penser comme eux; dès que l’on commence à être de leur parti, le préjugé a déjà pris possession de vous et à moins que par un heureux hasard la raison et le bon droit ne soient du côté que vous avez embrassé, vous tomberez d’écarts en écarts, de torts en torts, et vous ne verrez les excès auxquels vous vous serez abandonné que lorsque quelqu’évènement d’éclat vous aura ouvert les yeux. En voilà je crois assez pour me justifier d’avoir été Négatif à 19 ans lorsque j’abandonnai Genève. Mais à 1200 lieues de distance on juge bien plus sainement; le jugement n’étant plus embarrassé par les petites raisons, les petits préjugés, les petites vues et les petits intérêts de vos alentours, ne voit plus que le fond de la question, et peut décider hardiment. Si l’on se laisse gagner par un peu d’enthousiasme il y a mille à gager contre un que ce sera en faveur de la bonne cause. Voilà ce qui peu à peu produisit un grand changement dans mon opinion après mon arrivée en Amérique. Je fus bientôt convaincu par la comparaison des gouvernemens américains avec celui de Genève que ce dernier était fondé sur de mauvais principes; que le pouvoir judicatif tant au civil qu’au criminel, le pouvoir exécutif en entier, et ⅔ du pouvoir législatif appartenant à deux corps qui se créaient presqu’entièrement eux-mêmes, et dont les membres étaient élus à vie, il était presqu’impossible que cette formidable aristocratie ne rompît tôt ou tard l’équilibre que l’on s’imaginait pouvoir subsister à Genève. Je compris que le droit d’élire la moitié des membres de l’un de ces conseils sans avoir celui de les déplacer et le droit de déplacer annuellement la 6me partie des membres de l’autre n’étaient que de faibles barrières contre des hommes qui avaient la fortune et la vie des citoyens entre les mains, le soin de la police de la manière la plus étendue, deux négatifs sur toutes les volontés du peuple, et dont les charges étaient à vie, pour ne pas dire héréditaires. Quelle différence entre un tel gouvernement et celui d’un pays où les différents conseils à qui sont confiés les pouvoirs législatifs et exécutifs ne sont élus que pour une année, où les juges, qui ne font qu’expliquer la loi, une fois élus ne sont plus sous l’influence du souverain et ne peuvent être déplacés que juridiquement, où enfin l’on est jugé non pas même par ces juges de nom, mais par 12 citoyens pris parmi les honnêtes gens et que les parties peuvent récuser. (Tu ne seras pas étonné, mon ami, après une telle comparaison, que je me sois décidé à me fixer ici.) En voyant les défauts du gouvernement genevois, je sentis qu’il était de l’intérêt des partisans de la liberté de veiller de près les aristocrates, mais non pas de vouloir les combattre. Le parti violent qu’ont embrassé les représentans ne peut être justifié qu’en disant que les circonstances les ont entraînés, car il était impossible de n’en pas prévoir les conséquences et que la politique artificieuse des négatifs en tireroit tout le parti possible; je n’ai rien à ajouter à ce que tu dis sur la bassesse de ces derniers, et la faute des citoyens produite par l’enthousiasme de liberté n’est que trop sévèrement punie.

      La lettre que je viens de recevoir est la première qui nous soit parvenue de celles que tu nous annonces nous avoir écrites. J’ai quitté Cambridge en juillet de cette année et je suis venu ici où je n’ai encore rien trouvé à faire qui me convienne. Serre n’est pas ici; je l’ai laissé à Boston d’où il est parti pour aller à … et d’où il ne reviendra que l’année prochaine. Ce n’est pas pour toi que je cache le lieu actuel de sa résidence, mais il a des raisons pour que d’autres l’ignorent et j’ai peur que cette lettre n’éprouve des accidents. J’irai en Virginie bientôt, mais écris-moi à Philadelphie: To Albert Gallatin, citizen of Geneva, Philadelphia. Ce n’est que de peur d’équivoque que je conserve le titre de citizen of Geneva. Ecris à Serre sous mon adresse. Tu ne saurais croire le plaisir que j’ai éprouvé en apprenant que tu étais agréablement et avantageusement placé, mais tu ne m’a pas donné assez de détails sur ce qui te concerne; répare ta faute par ta première lettre.

      Tu désires sans doute savoir quelles sont mes vues pour l’avenir; les voici! Ayant pour ainsi dire renoncé à Genève, je n’ai pas dû hésiter sur la choix de la patrie que je devais choisir, et l’Amérique m’a paru le pays le plus propre à me fixer par sa constitution, son climat, et les ressources que j’y pouvais trouver. Mais il serait bien dur pour moi de me voir séparé de tous mes amis et c’était sur toi que je comptais pour me faire passer une vie agréable. Dumont, dis-tu, te retient; mais qu’est-ce qui retient Dumont? Il ne doit pas douter de tout le plaisir que j’aurais à le voir. Si toi, lui, Serre et moi étions réunis, ne formerions-nous pas une société très-agréable? Tu vois que je compte que vous seriez tous les deux aussi charmés d’être avec Serre et moi que nous deux d’être avec vous. Reste à proposer les moyens de pouvoir être passablement heureux quand nous serons réunis en ayant un honnête nécessaire et jouissant de cette médiocrité à laquelle je borne tous mes vœux. Comme la campagne est notre passion favorite, c’est de ce côté que se tournent entièrement mes projets. Dans l’espace situé entre les Apalaches et les Mississippi, sur les deux rives de l’Ohio se trouvent les meilleures terres de l’Amérique, et comme le climat en est tempéré je les préférerais à celles de Machias et de la Nouvelle-Angleterre. Celles au nord de l’Ohio appartiennent au Congrès, et celles du sud à la Virginie, aux Carolines et à la Georgie. Le Congrès n’en a encore point vendu ou donné. C’est donc de celles de Virginie dont je vais parler, quoique ce que j’en dirai puisse s’appliquer au nord de l’Ohio si les achats quand ils se feront y étaient plus avantageux. Je rejette les deux Carolines et la Georgie comme malsaines et moins avantageuses. Les terres depuis le grand Canaway qui se jette dans l’Ohio 250 milles au-dessous du Fort


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