The Life of Albert Gallatin. Adams Henry

The Life of Albert Gallatin - Adams Henry


Скачать книгу
tu ne dois m’attendre qu’au milieu de juin. Tâche de faire planter bien abondamment des patates, afin qu’il y en ait pour toi et pour moi. J’aurais bien à cœur que la maison se finît, mais si tu ne veux pas t’en mêler, fais-moi le plaisir de prier Clare de pousser Weibel. Je ne te parle point de nos arrangemens futurs, parceque je n’y vois encore rien de clair et qu’il faut que préalablement je finisse avec Savary. Rien de nouveau ici. Tu auras sans doute su que le roi d’Angleterre était devenu fou et que le Prince de Galles avait été nommé Régent. Par les dernières nouvelles il est rétabli et va reprendre les rênes du gouvernement, à la grande satisfaction de la nation, qui avec raison préfère Pitt à Fox. Il y a apparence que la guerre continuera en Europe et que la Prusse prendra ouvertement le parti de la Suède contre le Danemark. Embrasse Peggy pour moi; je pense souvent à elle et après ne l’avoir aimée pendant longtems que par rapport à toi, je commence à l’aimer pour elle-même. Je compte trouver Albert sur ses jambes si je reste aussi longtems ici. Fais mes complimens à Clare et à la famille Philips. Dis à Pauly que son frère se porte bien à un rhumatisme près; son frère Joseph va revenir pour le joindre et prendre la tann-yard que Maesh quittera. Mme. Pauly, la sœur de Sophie, m’a aidé autant qu’elle a pu auprès de sa mère, mais elle dissuade sa sœur d’un mariage contre son consentement. Au reste, la mère dit à tout le monde qu’elle voit autant de mal qu’elle peut de moi et se fait par là plus de tort qu’à moi-même. Adieu, mon bon ami; je pense à toi tout le tems que je ne suis pas occupé de Sophie; j’espère que lorsque nous ne serons plus liés à un tiers, nos jours seront encore heureux. Crois mon pronostic et ne perds pas courage. Tout à toi.

      The records of Henrico County Court contain the marriage bond, dated May 14, 1789, declaring that “We, Albert Gallatin and Savary de Valcoulon, are held and firmly bound unto Beverly Randolph, Esq., Governor of the Commonwealth of Virginia, in the sum of fifty pounds, current money,” the condition being “a marriage shortly to be solemnized between the above-bound Albert Gallatin and Sophia Allegre.” In a little account-book of that date are some significant entries: “Ruban de queue, ⅕. Veste blanche 9/. Tailleur, £2.16. Souliers de satin, gants, bague, £1.11.6. License, ministre, £4.4. Perruquier, nègre, £0.2.0.” Finally, many years afterwards, the following letter was printed as a historical curiosity in “The Staunton Vindicator”:

SOPHIA ALLEGRE TO HER MOTHERNew Kent, May 16, 1789.

      My dear Mama, – Shall I venture to write you a few lines in apology for my late conduct? and dare I flatter myself that you will attend to them? If so, and you can feel a motherly tenderness for your child who never before wilfully offended you, forgive, dear mother, and generously accept again your poor Sophia, who feels for the uneasiness she is sure she has occasioned you. She deceived you, but it was for her own happiness. Could you then form a wish to destroy the future peace of your child and prevent her being united to the man of her choice? He is perhaps not a very handsome man, but he is possessed of more essential qualities, which I shall not pretend to enumerate; as coming from me, they might be supposed partial. If, mama, your heart is inclinable to forgive, or if it is not, let me beg you to write to me, as my only anxiety is to know whether I have lost your affection or not. Forgive me, dear mama, as it is all that is wanting to complete the happiness of her who wishes for your happiness and desires to be considered again your dutiful daughter,

Sophia.1790.

      No trace of Sophia Allegre now remains except this letter and a nameless gravestone within the grounds of Friendship Hill. Gallatin took her home with him to George’s Creek; for a few months they were happy together, and then suddenly, in October, she died; no one knows, perhaps no one ever knew, the cause of her death, for medical science was not common at George’s Creek. Gallatin himself left no account of it that has been preserved. He suffered intensely for the time; but he was fortunately still young, and the only effect of his wretchedness was to drive him headlong into politics for distraction.

GALLATIN TO BADOLLETPhiladelphia, 8 mars, 1790.

      Mon cher Badollet… Tu sens sûrement comme moi que le séjour du comté de Fayette ne peut pas m’être bien agréable, et tu sais que je désirerais m’éloigner même de l’Amérique. J’ai fait mes efforts pour réaliser ce projet, mais j’y trouve tous les jours de nouvelles difficultés. Il m’est absolument impossible de vendre mes terres de Virginie à quel prix que ce soit, et je ne sais comment je trouverais à vivre à Genève. Sans parler de mon âge et de mes habitudes et de ma paresse, qui seraient autant d’obstacles aux occupations quelconques que je serais obligé d’embrasser en Europe, il s’en rencontre un autre dans les circonstances actuelles de notre patrie. Les révolutions dans la politique et surtout les finances de la France out opéré si fortement sur Genève que les marchands y sont sans crédit et sans affaires, les artisans sans ouvrage et dans la misère, et tout le monde dans l’embarras. Non-seulement les gazettes en ont fait mention, mais j’en ai reçu quelques détails dans une lettre de M. Trembley, qui quoiqu’antérieure aux derniers avis reçus par plusieurs Suisses ici, et écrite dans un tems où les calamités publiques n’étaient pas au point où elles sont à présent, m’apprenait que les difficultés et les dangers étaient tels qu’il avait déposé le peu d’argent qu’il avait à moi dans la caisse de l’hôpital. Tous les étrangers établis ici s’accordent à dire que les ressources pour se tirer d’affaires en Europe sont presqu’anéanties, au moins pour ceux qui n’en ont d’autre que leur industrie, et ces faits sont confirmés par nombre d’émigrants de toutes les nations et de tous les états. Dans ces circonstances la petite rente que j’ai en France étant très-précaire tant à cause de la tournure incertaine que prendront les affaires que parcequ’elle est sur d’autres têtes et sur des têtes plus âgées que la mienne, il est bien clair que je n’aurais d’autres ressources que celles que je pourrais tirer des dons de ma famille, vu que leurs efforts seraient probablement inutiles quant à me procurer quelqu’occupation à laquelle je fusse propre. Cette circonstance de recevoir serait non-seulement désagréable, mais l’espérance en serait fort incertaine; mon oncle Rolas, le cadet, le seul qui n’ait pas d’enfans, passe pour être généreux, mais il dépense beaucoup, plus, je crois, que ses revenus; sa fortune qui est en partie en France et en Hollande recevra probablement quelqu’échec dans ce moment de crise, et la seule occupation que je pourrais suivre en Europe serait celle de courtiser un héritage que je ne serais ni fâché ni honteux de recevoir s’il ne me coûtait aucunes bassesses, pour lequel je me serais cru peut-être obligé de faire quelques démarches si une épouse chérie avait vécu, mais qui dans mes circonstances actuelles ne saurait m’engager seul à retourner à Genève pour y vivre dans une totale indépendance. Ce que je dois à ma digne mère est la seule raison qui en pourrait contrebalancer d’aussi fortes; et si je puis entrevoir seulement la possibilité de vivre dans ma patrie pauvrement mais sans être à charge à personne, cette raison seule me décidera, mais jusqu’alors je ne vois que trop la nécessité de rester ici. Ce n’est pas que je me fasse illusion et que je crois pouvoir faire beaucoup mieux en Amérique, mais si j’y puis seulement vivre indépendant, c’est toujours plus que je ne peux espérer en Europe, du moins à présent, et je crois qu’un an d’application à l’étude des lois me suffira non pas pour faire une fortune ou une figure brillante, mais pour m’assurer du pain quelques puissent être les évènemens. Je t’ai parlé bien longuement de moi seul, et la seule apologie que je te donnerai c’est de ne l’avoir pas fait plus tôt. Ne crois pas cependant que dans mes incertitudes et les différentes idées qui m’ont agité, je n’aie pas pensé à toi. Je te déclarerai d’abord franchement que je n’aurais pas balancé entre Mlle. Pictet et toi, et que si je voyais possibilité d’aller la joindre, elle l’emporterait sûrement; l’idée de devoir et de reconnaissance est si intimement liée chez moi avec l’affection que j’ai pour cette respectable personne que quelques regrets que j’eusse de te quitter, j’éprouverais même du plaisir en le faisant dans l’intention de contribuer à son bonheur; mais ce seul objet excepté, il n’y a rien que je ne te sacrifiasse; je ne te sacrifierais même rien en te préférant au reste de mes amis et parens à Genève, et si le temps pouvait effacer le souvenir de mes chagrins, j’aimerais mieux vivre près de toi en Amérique que sans toi dans ma patrie, et même dans ce moment je


Скачать книгу