Noël Pour Toujours. Софи Лав
très longtemps pour apprendre toutes tes répliques, dit Daniel à Chantelle. Trois semaines ?
— Je sais, lui dit-elle, l’air soudain très sérieux. Mais je peux le faire.
— Bien sûr que tu le peux, lui dit Emily.
Ils montèrent tous dans la camionnette et Daniel mit le contact. Il démarra dans un grondement.
— Quand je rentrerai, je pourrai commencer à décorer l’auberge pour Noël ? demanda Chantelle depuis le siège arrière.
Emily rit et lui jeta un coup d’œil par-dessus son épaule.
— On vient juste de célébrer Thanksgiving.
— Je sais, répondit Chantelle. Mais j’aime tellement Noël. J’ai hâte de troquer les feuilles d’automne contre des flocons de neige.
Daniel se mit à rire. Son regard se posa vers Chantelle dans le rétroviseur.
— Tu pourras décorer l’auberge comme tu veux, dit-il.
En son for intérieur, Emily sourit. Elle aimait la créativité de Chantelle, et elle aimait la façon dont sa maison était transformée pour chaque fête, chaque saison, par les mains de l’enfant. Elle ne troquerait cela pour rien au monde – ni les araignées d’Halloween en plastique qu’elle n’arrêtait pas de trouver derrière des meubles, ni les petits drapeaux américains du 4 juillet entre les planches. Sa vie était parfaite. Elle croisait les doigts pour que les choses restent ainsi.
*
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent chez eux et Daniel se gara devant l’auberge. Le vaste parking était complètement vide maintenant. Comme aucune voiture de client n’occupait l’espace extérieur, l’allée semblait soudain énorme.
Ils montèrent les marches du porche et entrèrent par la grande porte de l’auberge. Lorsqu’ils entrèrent, Emily découvrit, à sa grande surprise, que les décorations d’automne avaient déjà disparu. Elle n’était sortie que quelques heures, mais quelqu’un avait transformé l’auberge en une toile blanche. Qui avait pu le faire ?
Elle pensa que Lois et Marnie avaient employé une partie de leur temps libre pendant leur service assez calme pour ranger, ou peut-être Vanessa l’avait-elle fait pendant son nettoyage. Mais elle entendit alors des voix venant du salon et réalisa instantanément qui était à l’origine du rangement.
Elle se rendit dans le salon, et trouva la coupable assise là : Amy. Celle-ci était tellement organisée qu’il n’était pas surprenant qu’elle ait immédiatement remballé leurs décorations de Thanksgiving.
Mais elle n’était pas seule. Assise sur le canapé à côté d’elle, près de la cheminée allumée, la tête de Mogsy sur ses genoux, et en train de boire ce qui ressemblait à un chocolat avec des guimauves, se trouvait Patricia. Non seulement la mère d’Emily avait pris goût aux guimauves depuis sa première expérience des s’mores, mais elle avait aussi appris à apprécier l’amour d’un chien odorant et en train de perdre ses poils. Et, plus important encore, elle était restée tout le week-end de Thanksgiving. C’était un miracle, aux yeux d’Emily, qu’elle et sa mère aient passé trois jours entiers ensemble sans s’entretuer. Les choses semblaient vraiment changer pour le mieux. En fait, Emily était un peu triste que sa mère parte aujourd’hui.
— Amy ! s’exclama Chantelle quand elle vit l’amie d’Emily assise sur le canapé. On a le droit de décorer l’auberge pour Noël. T’as pris les affaires ?
Emily fronça les sourcils et regarda Daniel, perplexe. À son expression, elle pouvait voir qu’il était tout aussi curieusement amusé qu’elle.
— Bien sûr que oui, répondit Amy en souriant.
Elle attrapa un grand sac sur le côté du canapé, là où il était resté dissimulé à la vue. Emily pouvait voir du tissu argenté étincelant, des flocons de neige scintillants et des stalactites en plastique qui sortaient du sac plein à craquer.
— C’est quoi tout ça ? s’exclama-t-elle. Vous avez comploté ! Toutes les deux !
Elle chatouilla Chantelle dans les côtes et la petite fille gloussa. Puis elle se dégagea en se tortillant des doigts d’Emily et se précipita vers Amy. Elle attrapa le sac et regarda à l’intérieur.
— C’est trop cool, dit-elle à Amy. On peut commencer maintenant ?
Amy regarda Emily comme pour avoir son approbation.
— Ne me regarde pas, dit Emily en riant et en levant les mains en l’air. Vous avez clairement des projets toutes les deux !
Elles se précipitèrent dans le couloir et commencèrent à accrocher des guirlandes lumineuses au plafond et à répandre de la fausse neige sur les vitres des fenêtres. Emily les observait depuis le seuil, l’épaule appuyée contre le chambranle. La gaieté de Noël l’envahissait.
— J’ai mal au dos, dit alors Daniel en apparaissant derrière elle. Je vais prendre un bon long bain.
— Bonne idée, dit-elle. Repose-toi.
Daniel travaillait si dur en ce moment, essayant de subvenir aux besoins de la famille. Elle ne voulait pas qu’il se blesse comme son patron Jack l’avait fait récemment. Ce serait un désastre. Il fallait qu’il prenne soin de lui.
Il l’embrassa sur la joue, puis monta, passant Amy et Chantelle en chemin.
— Allez, maman ! gémit Chantelle. Tu dois aider aussi !
Emily avait commencé à se sentir très fatiguée à ce stade avancé de sa grossesse. Mais elle ne voulait pas décevoir Chantelle. Elle regarda Patricia, qui feuilletait un magazine de design tout en sirotant son chocolat.
— Maman ? Tu veux aider aussi ?
Patricia eut l’air surpris.
— Oh. Eh bien. J’imagine que je pourrais.
Emily souriait, silencieusement très contente que sa mère se joigne à elles. Elle se tourna vers Chantelle.
— On arrive !
Puis elle et Patricia sortirent dans le couloir et fouillèrent dans le sac d’Amy. Emily en sortit quelques guirlandes scintillantes et commença à les enrouler autour de la rampe de l’escalier, tandis que Patricia choisissait quelques matériaux étincelants et les drapait artistiquement autour des cadres des tableaux. C’était un moment si merveilleux pour Emily, plein de paix et de bonheur.
— Quand est-ce que tu vas te marier, Amy ? demanda Chantelle en collant des flocons de neige sur les murs avec de la Patafix.
— Je n’ai pas encore fixé la date, lui dit Amy en souriant. Je ne sais pas en quelle saison je veux que mon mariage ait lieu. Ni même dans quel pays.
Les yeux de Chantelle s’écarquillèrent comme si l’idée d’un mariage à l’étranger ne lui avait jamais traversé l’esprit.
— Tu pourrais te marier en Laponie ! Avec des rennes et de la neige blanche !
Amy rit.
— Je pensais plutôt aux Bahamas. Avec des tortues… et une plage blanche.
— Ça aussi, ça a l’air sympa, avoua Chantelle.
— Si tu as besoin d’aide pour l’organiser, dit Emily. Je serais très heureuse de vous aider. Tu as été si géniale avec mon mariage que j’adorerais te rendre la pareille.
Amy eut l’air touchée.
— Vraiment, Em ? Ce serait génial. Mais honnêtement, c’est toi qui as une tonne de choses à organiser avant même que je sois prête à me marier. Tu dois accoucher, pour commencer ! Et pour la lune de miel prénatale ? Vous manquez de temps.
Emily rit et secoua la tête.
— Pas toi aussi