Noël Pour Toujours. Софи Лав
la tête.
— J’ai réservé un vol pour rentrer chez moi, dit Patricia. Il part ce soir.
— S’il te plaît, dit Chantelle. Elle grimpa sur le canapé à côté de Patricia et lui passa les bras autour du cou. Je veux vraiment, vraiment que tu restes.
Patricia avait l’air stupéfaite par cette démonstration d’affection. Elle tapota le bras de Chantelle et leva les yeux vers Emily, debout sur le seuil. Emily sourit, touchée par la douce scène, par tout l’amour que Chantelle avait à donner, même à ceux qui s’étaient comportés d’une manière qui aurait dû l’en dissuader. Sa capacité à pardonner et sa gentillesse inspiraient toujours Emily.
— Eh bien, je ne veux pas gêner, dit Patricia en parlant à Chantelle, mais en dirigeant ses paroles vers Emily.
— Tu ne gênes pas, dit Emily. Nous avons adoré t’avoir ici. Et ce n’est pas comme si l’auberge était occupée en ce moment. C’est le moment idéal pour rester. Si tu veux.
— S’il te plaît ! supplia Chantelle.
Finalement, Patricia sourit.
— D’accord. Je vais rester et vous aider à choisir un sapin.
Emily pouvait voir que Patricia était touchée d’être invitée, d’être accueillie après tous ses mauvais comportements et les terribles disputes qu’elles avaient eues. Emily fut alors envahie par la reconnaissance, réalisant que la vie pouvait toujours changer pour le mieux. Il semblait que l’on n’était jamais trop vieux pour ressentir la joie de Noël pour la première fois !
CHAPITRE DEUX
Chantelle avait l’air ravi quand Emily et Daniel arrivèrent pour la récupérer à l’école le lendemain, avec Patricia patiemment assise sur le siège arrière. Elle n’avait pas l’air à sa place dans la camionnette dans son ensemble deux pièces et son blazer, mais Chantelle ne parut pas s’en rendre compte. Elle sauta sur le siège arrière, rayonnante, les joues roses à cause du froid.
— C’est l’heure du sapin de Noël ! déclara-t-elle.
Daniel les conduisait. Le temps n’avait pas encore complètement tourné, bien qu’il fasse beaucoup plus froid qu’avant. Il n’y avait même pas de givre, qui était pourtant courant à cette époque de l’année. Emily était reconnaissante que le temps se soit maintenu jusqu’à présent. Cela signifiait qu’Evan, Clyde et Stu avaient pu faire leur travail sur l’île sans entrave.
La pépinière de sapins de Noël était assez loin hors de Sunset Harbor. Ils pouvaient, bien sûr, simplement se rendre au dépôt d’Ellsworth, mais ce n’était pas une expérience magique pour Chantelle ! Ils allèrent donc encore plus loin, jusqu’à celui de Taunton Bay.
En descendant la petite route cahoteuse et pleine de nids-de-poule qui menait à la pépinière, Emily put constater que la distance en sus en valait la peine. La pépinière était énorme, et grâce à la pente de la colline qui s’étendait de la route jusqu’au lac, ils avaient une vue imprenable sur tous les arbres.
— C’est comme toute une forêt de Noël, dit Chantelle, émerveillée.
Daniel s’arrêta sur le parking de fortune, qui n’était en fait qu’une parcelle de terre aplatie, couverte de foin pour éviter qu’elle ne devienne trop boueuse. Il y avait une petite maison en bois sur le côté, avec une pancarte faite à la main qui annonçait : Arbres de Noël !
Emily jeta un regard à Patricia, à l’arrière à côté de Chantelle. Elle arborait son typique air snob et regardait par la fenêtre avec une expression effrayée à la vue du sol en terre battue sur lequel elle était sur le point de poser les pieds. Mais elle tint sa langue et Emily sourit en son for intérieur. Cela, en soi, ressemblait à une petite victoire.
Tout le monde sortit de la camionnette en même temps que la porte d’entrée de la maison s’ouvrait. Un homme sortit et leur fit signe. Il avait l’air très enjoué, avec un ventre rond. Emily se demandait s’il avait déjà songé à devenir un Père Noël, il en avait assurément l’apparence.
— Salut tout le monde ! dit-il en souriant. Je suis Terry. Vous êtes ici pour abattre votre propre arbre ?
— Pour sûr, dit Daniel.
Chantelle se précipita vers l’homme.
— En fait, il nous faut cinq arbres. Nous avons une auberge, vous voyez, un restaurant et un spa et ils ont tous besoin d’un arbre. La salle de bal aussi.
— Et si on commençait par un seul ? suggéra Emily, pensant au fait qu’il n’y avait pas de clients à l’auberge en ce moment pour en profiter. Si on a besoin de plus, on peut revenir pour une autre excursion.
Cela semblait plaire à Chantelle, et elle acquiesça d’un signe de tête.
Terry leur montra les outils dont ils auraient besoin, puis ils se saluèrent et se dirigèrent vers la forêt. Emily pensa à la pépinière qu’ils avaient visitée l’année précédente, qui était très animée, et qui ressemblait davantage à une foire avec des tours en tracteur et un stand de chocolat chaud. Elle aimait mieux ce retour aux sources, d’autant plus que dès qu’ils furent dans la forêt, tout devint très silencieux.
— C’est comme si nous étions les seules personnes au monde, dit-elle en berçant son ventre d’un geste protecteur.
Elle regarda en arrière pour voir comment Patricia s’en sortait. Malgré le fait qu’elle marchait sur la pointe des pieds et que son expression soit légèrement pincée, elle ne se plaignait pas du tout. Emily se demandait si elle s’amusait même, mais était trop fière pour l’admettre.
— Mamie Patty, dit Chantelle en revenant en courant pour prendre sa main. Je crois qu’il y en a des vraiment, vraiment vert foncé par ici. Allez !
Emily sourit en voyant sa fille tirer sa mère avec elle. Elle ne pouvait se souvenir d’un moment où Patricia se soit montrée si docile en participant à une activité. Chantelle déteignait clairement sur elle.
Daniel passa un bras autour des épaules d’Emily, rapprochant son corps du sien.
— C’est merveilleux, n’est-ce pas ? dit-il. J’adore la voir s’enthousiasmer pour ce genre de choses. J’ai hâte de voir à quel point elle va aimer Hanukkah.
— À quelle date ça commence cette année ? lui demanda Emily.
— Le seize.
— Alors après que Charlotte se soit jointe à nous ? demanda-t-elle en souriant, pensant au fait d’avoir un nouveau-né à la maison en cette merveilleuse période de l’année, alors que tout le monde faisait la fête.
— Peut-être même le premier jour, dit-il en souriant. Ne serait-ce pas adorable ?
Emily acquiesça d’un signe de tête. Il serait certainement ravissant pour Daniel que sa fille naisse un jour aussi important.
À ce moment-là, ils entendirent Chantelle appeler à travers les arbres.
— Maman ! Papa ! Nous l’avons !
Ils se sourirent puis se dirigèrent vers sa voix. Chantelle se tenait à côté d’un arbre magnifique, avec les aiguilles les plus sombres qu’Emily ait jamais vues. Il était merveilleusement symétrique, aussi, le genre d’arbre parfait qui aurait pu être utilisé dans les magazines. Et bien sûr, il était énorme.
— Mamie Patty l’a choisi, dit Chantelle en regardant Patricia avec fierté.
— Vraiment ? demanda Emily, ravie de voir à quel point les deux s’entendaient bien.
Même Patricia avait l’air satisfaite.
— Dans ce cas, dit Daniel, Mamie Patty devrait porter le premier coup.
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