Le petit docteur. Alfred Vogel

Le petit docteur - Alfred Vogel


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sur des taches rouges de 2 à 3 millimètres, un ou deux jours avant l’éruption externe. C’est l’énanthème de Koplik, qui est de courte durée.

      La maladie débute environ quinze jours après la contamination, ce qui explique l’apparition d’autres cas dans la famille ou dans le voisinage au bout de dix ou douze jours.

      Les premiers symptômes peuvent varier. Le plus souvent, la maladie s’annonce par un rhume avec éternuements, saignements de nez, pharyngite, conjonctivite avec hypersensibilité à la lumière, brûlures des yeux et larmoiement.

      Survient alors la fièvre qui peut monter jusqu’à 39°, puis retomber pour remonter jusqu’à 40,5° le quatrième jour. Elle ne diminuera normalement qu’après l’éruption cutanée. Si elle se maintient encore plus de trois ou quatre jours après l’éruption, il faudra prévenir énergiquement la complication qui s’annonce. Sans tarder, on administrera Lachesis D10 qui empêchera toute complication septicémique. On dérivera cette menace vers la peau par des enveloppements chauds de serpolet ou de thym sauvage qu’on renouvellera sans arrêt. On aura avantage à appliquer ces compresses chaudes même si la maladie se déroule normalement, pour favoriser une éruption forte et franche. Tant que la fièvre se maintient, on ne donnera aux enfants que des jus de fruits, orange, raisin ou du jus de carottes qui a un effet bénéfique sur le foie. A défaut de jus de fruits, on leur fera boire de légères infusions sucrées au miel. Comme dans toutes les maladies infectieuses, on surveillera l’hygiène buccale. Pour les tout-petits, enveloppez votre index d’une fine compresse et trempez-le dans du concentré de petit-lait dilué pour désinfecter les gencives, les muqueuses buccales et la langue, toujours chargée en pareil cas. Chez les plus grands, on pourra utiliser à cet effet une petite brosse à dents.

      Les remèdes sont administrés comme suit :

      Aconitum D4 5 gouttes toutes les demi-heures. Après sudation et baisse de la température, espacer les intervalles.

      Ferrum phos. D6 (pour les tout petits D12) 1 comprimé toutes les heures.

      Belladonna D4 en cas de congestion de la tête, de toux rauque, de conjonctivite ou d’otite, 5 gouttes toutes les heures.

      Antimonium sulf. aureum D4 ou D6. Dès que la fièvre est tombée, on ne donnera plus que ce remède jusqu’à guérison complète si aucune complication n’intervient. Les 3 premiers jours, 1 comprimé toutes les 2 heures. Au bout de 3 jours, 2 comprimés 3 fois par jour.

      Gouttes phytothérapeutiques pour les reins, 5 gouttes ajoutées aux jus de fruits. Ce médicament hâtera l’évacuation des toxines par les reins.

      Cuprum aceticum D4 et Antimonium sulf. D4 seront donnés alternativement s’il y a danger de coqueluche.

      Coccus cacti D4 agit rapidement sur un début de coqueluche consécutive à une rougeole, si on l’administre dès l’apparition des premiers symptômes. On parvient souvent à juguler le processus avec ce produit sans le moindre inconvénient.

      Chez les enfants délicats, héréditairement prédisposés à la tuberculose et qui ont souvent les ganglions enflés, on adoptera le traitement préventif suivant :

      Calc. phosphoricum D4 en alternance avec D6 : 2 comprimés 3 fois par jour.

      La préparation au calcium et aux orties, administrée pendant des mois, est un remède plus puissant que le précédent et peut accomplir des miracles.

      Arsenicum jodatum D4 sera donné aux enfants maigres à croissance rapide, pendant des mois, en alternance avec un produit au calcium et aux orties.

      Kalium phos. D6 est recommandé en cas de complications bronchiques et pulmonaires.

      Sulfur D4 sera pris lorsque l’éruption ne se déclare pas malgré les enveloppements.

      Après la normale rémission de la maladie, les enfants éviteront de sortir trop tôt à l’air froid. En hiver, on les gardera encore huit jours au chaud, sinon au lit, dans une chambre bien aérée. Ces précautions concernent surtout les enfants délicats afin d’éviter les séquelles et les éventuelles complications.

      Cette affection courante est également l’une des plus inoffensives parmi les maladies infantiles. Elle atteint essentiellement les parotides, soit les deux glandes salivaires situées près des oreilles. Chez les garçons, elle peut entraîner une inflammation des testicules. Chez l’homme adulte, cette orchite peut avoir des suites redoutables aboutissant à l’atrophie testiculaire et à l’impuissance définitive.

      Le remède le plus actif en cas d’oreillons est Mercurius solubilis D10. On en prescrit 2 ou 3 gouttes ou 1 comprimé toutes les 2 ou 3 heures. Aconitum D4 et Belladonna D4 sont ensuite administrés en alternance toutes les demi-heures, également 2 ou 3 gouttes. Les enveloppements des mollets, préparés avec du concentré de petit-lait, ont une forte action dérivative à condition de les appliquer seulement si les pieds sont bien chauds. Les bains de siège dont on augmentera la température de 36 à 44°, suivis d’un enveloppement sec, sont également très bons. Si les fonctions intestinales laissent à désirer, on administrera un lavement. Pour calmer la douleur, on fera des compresses chaudes à l’eau additionnée de quelques gouttes de teinture d’arnica ou de Calendula. Les enfants se gargariseront d’autre part avec du concentré de petit-lait fortement dilué. L’huile de millepertuis chaude est un remède du bon vieux temps, toujours apprécié. Le cataplasme suivant est encore plus efficace : on prépare une bouillie d’argile avec de l’huile et on pose une bouillotte bien chaude sur ce cataplasme, qui calme la douleur et guérit le mal. Silicea D12 sera administré à raison d’1 comprimé 3 fois par jour jusqu’à guérison complète.

      On considère souvent la coqueluche comme un mal anodin et on n’attache pas d’importance aux quintes de toux profondes et spasmodiques des enfants. Cette affection, pourtant, ne doit pas être prise à la légère. Mal soignée, elle peut avoir de fâcheuses séquelles qui engendrent à leur tour des dommages durables. L’homéopathie et la phytothérapie nous offrent des médications simples. Les parents doivent absolument se donner la peine d’appliquer cette méthode naturelle. On ne pourra certes pas enrayer complètement la coqueluche avec un tel remède, mais on atténuera les gros accès de toux et on en raccourcira la durée, à condition d’éliminer les toxines qui se forment comme dans toute maladie infectieuse, rougeole, scarlatine, grippe, etc. On luttera contre la faiblesse physique qui pourrait amener de nouvelles maladies. En règle générale, la coqueluche est toujours suivie d’une autre affection d’où l’importance de fortifier l’état général pour parer à toute nouvelle attaque. Dans certains cas bénins, les accès de toux disparaissent complètement au bout de quelques jours. Dans d’autres, il est nécessaire d’administrer au petit coquelucheux une préparation de calcium biologique. Il faut aussi soigner les reins afin d’éliminer les substances toxiques du métabolisme. Ipecacuanha D4 et Coccus cacti D4 sont des remèdes homéopathiques efficaces. On arrêtera progressivement le traitement dès que la toux aura cessé. On donnera encore pendant un certain temps du sirop aux bourgeons de sapin car la médication ne doit jamais être interrompue brusquement. En cours de maladie, on n’oubliera pas les enveloppements de la poitrine qui se préparent avec une infusion de fleurs de foin ou, dans des cas plus graves, avec des oignons. Plus énergiques encore seront les sinapismes au raifort ou à la moutarde. En cas de bronchiolite des nourrissons (inflammation et obstruction progressive des bronchioles, les voies les plus fines des poumons) les bains ou les enveloppements sinapisés (à la moutarde) seront parfois l’unique moyen de sauver l’enfant qui suffoque, déjà bleui par le manque d’oxygène. Veiller à ne pas laisser trop longtemps la peau en contact avec la farine de moutarde. Elle doit seulement rougir au maximum, sans formation de vésicules. Bien appliqué, ce traitement préservera les enfants de complications graves.


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