Le petit docteur. Alfred Vogel

Le petit docteur - Alfred Vogel


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début de la saison froide est plus dangereux que l’hiver lui-même, le corps habitué à la chaleur de l’été supportant difficilement les premiers froids. Il faut donc des vêtements douillets pour suppléer au manque de chaleur. Veiller tout d’abord à avoir chaud aux pieds, en portant de préférence des bas ou des chaussettes de laine et les souliers chauds sont indispensables pour éviter de gros ennuis de santé. Pieds chauds et tête froide, nous dit l’expérience populaire, sont la base du bien-être et de la santé. Si nous avons chaud aux pieds, nous ne courons guère le risque de prendre froid : ils témoignent de l’état calorifique total du corps. Les sédentaires, qui travaillent la plupart du temps assis, souffrent facilement de pieds froids contrairement à ceux dont les occupations réclament du mouvement. Les sujets à circulation ralentie sont doublement sensibles au froid. Des locaux même surchauffés ne leur semblent jamais assez chauds. Ce sont les pieds qui souffrent de l’absence de mouvement si on ne prend pas la précaution de les chausser chaudement pour les maintenir à la bonne température. Si l’on passe en grelottant d’une pièce surchauffée à l’air frais ou brumeux de l’automne, la réaction brutale amène un affaiblissement des muqueuses et le terrain devient favorable aux microbes des maladies dites de refroidissement. Résultat : rhume de cerveau, catarrhe, inflammation, pneumonie, etc. Ce n’est pas en surchauffant les locaux qu’on remédie au manque de chaleur, mais par des vêtements chauds, des exercices et une accélération de la circulation sanguine. Une fois qu’on s’est habitué au froid, on est moins sujet aux refroidissements.

      Rien d’étonnant à ce que l’organisme soit plus sensible en début de saison, alors qu’il est encore habitué à la chaleur estivale ou aux belles journées automnales. Le matin, nous ferons un peu d’exercice avant d’entreprendre un travail sédentaire. Faire sa chambre, par exemple, contribue à se réchauffer. Au lieu de prendre le tramway, faire une partie du trajet à pied car la marche réchauffe et nous donne la plupart du temps assez de chaleur. Celui qui vit dans une contrée enneigée aura le plaisir de pelleter la neige au grand air. On apprécie ensuite d’autant plus une pièce chaude et le travail cérébral nous paraît plus aisé après avoir pris de l’exercice en respirant profondément. Circulation accélérée, poumons vivifiés, sensation de bien-être seront la récompense. Quant à ceux qui ne voient que rarement la neige, ils se replieront sur la culture physique matinale, la gymnastique respiratoire et de bons brossages du corps qui lui apporteront sa chaleur naturelle. L’expiration complète chasse les gaz usés de l’organisme qui reçoit alors de l’oxygène en suffisance et se trouve moins exposé aux refroidissements. Si vous y êtes sujet, veillez toujours à ce que votre nourriture soit riche en calcium : lorsque le taux de calcium diminue, vous êtes plus sensible aux refroidissements. Ainsi, il sera bon de prendre du calcium biologique au début de l’hiver. C’est aussi bénéfique pour les veines car la circulation est activée. Si vous suivez ces conseils, vous serez en mesure de résister aux maladies dues aux refroidissements.

      A quoi cela peut-il tenir que certaines personnes souffrent d’un refroidissement après un voyage en autocar ou dans un wagon de chemin de fer mal chauffé et exposé aux courants d’air, tandis que les autres voyageurs sont exempts de troubles ? En réponse à cette question, on dira que ces derniers ont sans doute une meilleure circulation sanguine que les autres. Mais d’autres facteurs peuvent aussi jouer un rôle, car la prédisposition aux infections est très variée. Les bactéries responsables d’un rhume ou d’un catarrhe se trouvent en général déjà dans les muqueuses, si bien qu’il ne suffit plus que d’un refroidissement pour qu’elles poursuivent leur œuvre. Les conséquences en sont les rhumes et les catarrhes.

      En général, nous considérons ces affections des muqueuses comme bénignes et bien que nous nous sentions diminués et même parfois déprimés, nous ne cessons pas le travail car nous avons acquis en Europe une certaine immunité contre cette maladie. De fait, personne chez nous ne meurt plus d’un rhume ; au contraire nous sourions à cette pensée, car personne n’est si faible pour qu’une simple irritation des muqueuses puisse avoir des conséquences aussi graves. Notre raisonnement est toutefois erroné et nous serons certes étonnés d’apprendre que les Esquimaux, qui supportent pourtant des froids considérables, tombèrent gravement malades à cause de l’agent pathogène du catarrhe que les Américains introduisirent dans le pays il y a des années, ce qui entraîna de nombreux décès. Malgré leur vigueur, ils étaient trop peu immunisés pour affronter une infection si inattendue.

      L’immunité acquise ne nous préserve pas non plus d’un refroidissement quand nous souffrons par exemple d’une carence en vitamines. Le manque de calcium, que le spécialiste appelle hypocalcémie, joue ici un rôle très important. En même temps, nous devons encore veiller aux symptômes de surmenage. Si l’on présume trop de ses forces, on consomme davantage de vitamines et de calcium. Comme nous abusons parfois de nos forces physiques, nous avons besoin d’un apport encore plus grand en vitamines et en calcium qu’au repos pour nous protéger contre les refroidissements.

       Des aliments pleins de ressources

      Pour y parvenir, ayons recours en première ligne à des aliments riches en calcium. Il faut se pourvoir chaque jour en légumes tels que les carottes. Nous emploierons les feuilles et les tiges du chou-rave aussi longtemps qu’on en trouvera. Le céleri et les navets comportent également de quoi couvrir notre besoin en calcium, mais surtout aussi certains fruits. N’oublions pas les figues, les raisins de Corinthe, les châtaignes du Brésil, les amandes et les pignons. Ceux-ci nous aideront à mieux tenir pendant les mois d’hiver, cette période étant bien plus dure que l’été où nous pouvons récolter dans nos jardins quantité de légumes frais, d’herbes aromatiques et de baies riches en vitamines. Tant que le jardin n’est pas enneigé, nous pouvons toujours cueillir du persil et peut-être même du cresson pour couvrir notre besoin en vitamines A et C. Ceux qui sont prévoyants sèmeront du cresson dans des pots ou des petites caisses et les placeront derrière des fenêtres ensoleillées où il germe rapidement et pourvoit à nos besoins de l’hiver, si nous en ressemons régulièrement. Une aide aussi minime peut être d’une grande utilité. Les aliments contenant de la vitamine A et de la vitamine C sont très importants.

       Ressources supplémentaires

      Pourtant, il est souvent nécessaire de compléter l’effet de ces aliments par un remède naturel. En pareil cas, une préparation au calcium et aux orties est un complément alimentaire qui donne de très bons résultats. Un autre remède naturel contre les refroidissements est l’usnée, c’està-dire la mousse de mélèze. Elle sert surtout à fortifier les muqueuses. Le sirop aux bourgeons de sapin et le sirop au droséra sont indiqués en cas de prédisposition au catarrhe et ils suppriment l’irritation de la toux. Pour les soins préventifs de la gorge, une préparation aux plantes fraîches d’échinacée et le concentré de petit-lait rendent de merveilleux services puisque l’échinacée a une influence antiphlogistique et que les gargarismes au petit-lait dilué purifient la bouche et la gorge. On peut aussi enduire tous les jours la poitrine d’huile essentielle de menthe japonaise. En cas d’inflammation avancée, il est bon de faire des badigeons au concentré de petit-lait non dilué. Un gros catarrhe et même une inquiétante bronchite peuvent être combattus efficacement avec l’impératoire25, qui convient aux petits et aux grands. Nous avons souvent exhorté les sportifs à mâcher des bourgeons de mélèze ou de sapin, pendant leurs randonnées hivernales à travers les régions boisées, parce que ceux-ci ont un effet prophylactique en même temps que curatif. C’est pourquoi nous le rappelons ici à nouveau.

      Les toxines qui subsistent dans le corps à la suite des maladies infectieuses doivent être éliminées radicalement car elles peuvent occasionner des maux dangereux. Après des oreillons mal guéris, par exemple, on peut avoir une pancréatite. Une scarlatine jugulée trop tôt peut déclencher une otite interne. Une angine mal soignée peut engendrer des complications multiples : myocardite ou inflammation du muscle cardiaque, endocardite ou inflammation de l’endocarde


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