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Pendant ce séjour à Paris, Gleichen paraît avoir beaucoup vécu dans la société de Grimm, de Diderot et du baron d'Holbach, qu'il avait sans doute déjà connus lors de son premier voyage en France. Dans une des lettres de Diderot à Mlle Voland, à la date du 15 mai 1759, on lit le passage suivant où se trouve une allusion difficile à expliquer:
«Nous partîmes hier à huit heures pour Marly; nous y arrivâmes à dix heures et demie; nous ordonnâmes un grand dîner, et nous nous répandîmes dans les jardins… Je portais tout à travers les objets des pas errants et une âme mélancolique. Les autres nous devançaient à grands pas, et nous les suivions lentement, le baron de Gleichen et moi. Je me trouvais bien à côté de cet homme; c'est que nous éprouvions au dedans de nous un sentiment commun et secret. C'est une chose incroyable comme les âmes sensibles s'entendent presque sans parler. Un mot échappé, une distraction, une réflexion vague et décousue, un regret éloigné, une expression détournée, le son de la voix, la démarche, le regard, l'attention, le silence, tout les décèle l'une à l'autre. Nous nous parlions peu; nous sentions beaucoup; nous souffrions tous deux; mais il était plus à plaindre que moi. Je tournais de temps en temps mes yeux vers la ville; les siens étaient souvent attachés à la terre; il y cherchait un objet qui n'est plus… Le baron de Gleichen a beaucoup voyagé; ce fut lui qui fit les frais du retour…»