Glossaire du patois normand. Du Bois Louis François
(s. f.): mauvaise bruyère, mauvais terrain. L.
BRÊLE (s. f.): bricole pour les bêtes à cornes. Voyez BREULE.
BRELETTE (s. f.): rosse. Val.
BREMAN: porte-faix faisant partie d'une association, sur laquelle M. de Formeville a écrit un mémoire curieux. De l'islandais ber, porter, et man, homme.
BRENÈCHE (s. f.): petite ordure. De bren ou bran. A.
BRENÉE. Voyez BRANNÉE.
BRÈNES ou BRANNES: mamelles de la truie. Du celtique-breton brennid.
BRESI ou BRESIL: bois de Fernambouc. Sec comme bresil. Dans cette locution, sec s'est changé en salé, et l'on dit souvent: salé comme bresi. Dans le Jura, on donne ce nom à de la «viande de vache que l'on fait boucaner pour la conserver», dit M. Monnier, dans le Vocabulaire de la langue rustique et populaire du Jura.
BRESILLER (v. a.): mettre en pièces, écraser, pulvériser comme du bois de Brésil. En picard, bersiller; en languedocien, brésilla.
BREUIL: nom de plusieurs communes de Normandie. De l'ancien français broil (broilum, dans la basse latinité), qui signifie bois, broussaille. Le vieux poète Alexandre de Bernai disait, dans le XIIe siècle:
Thibaut, roi de Navarre, emploie dans ses Chansons le mot broil. En roman, breuil et ses synonymes signifient un bois, un buisson. Brogilus est employé dans un Capitulaire de Charlemagne (De villis, cap. 46) dans le sens de bois ou bocage.
BREUILLE (s. f.): duvet des oiseaux nouvellement éclos. Expression métaphorique tirée de breuil. B.
BREUILLER: rôder dans les bois, les breuils. A.
BREULE: bricole. Voyez BRÊLE.
BREUME: obscurité. De bruma. C'est eu pour u, comme preune pour prune, eune pour une, etc.
BRICHE (s. f.): ordure, excréments, être ou objet de nulle valeur et méprisable. Roman.
BRICHET; BRUCHET: creux de l'estomac, le sternum. En roman, brechet.
BRICOLI: brocoli, jets de choux montés en fleurs. Du celtique-breton caul ou col, chou.
BRICOLIQUE: ramas d'objets divers. Corruption du mot bucoliques.
BRICON: mauvais sujet. En italien, bricone. Dès le XIIe siècle, Wace avait employé ce mot dans son Roman de Rou (v. 4184):
BRIDESAVIAU (s. m.): ruban étroit de fil écru. Nicot définit par nugæ, bagatelles, le vieux mot brides-à-veaux, dont Piron s'est servi dans une de ses épigrammes.
BRIE: machine de bois pour broyer la pâte.
BRIÉ (Pain): pain de pâte ferme, briée (broyée) et fortement maniée. Brieu en patois Bourguignon. Dans le patois du Jura, brier signifie presser en foulant aux pieds. En effet, pour brier le pain dont il s'agit, un homme en presse dans le pétrin la pâte sous ses pieds couverts d'un sac de toile.
BRIÈRE: bruyère (erica), lande.
BRIFFONNIER: marchand de volailles et de menues denrées. Du celtique dibrif, manger, ou de brifa, manger avec avidité; mots d'où l'on a tiré briffer, briffaud, débrider. Ainsi le briffonnier est un marchand de comestibles, tels que volailles, œufs, etc.
BRIGANDINE (s. f.): planches minces dont on fait ordinairement les cercueils. B.
BRIGANT: hanneton, mans. Manche.
BRIMBALLER: traîner çà et là. Du vieux mot baller, danser, sauter. Voyez TRIMBALLER.
BRIMBORIONNER: écrire ou parler sans raison. S. – I.
BRIN (s. m.): petite quantité, un petit brin; donnez-m'en un brin.
BRIN (adv.): rien, pas du tout. Je ne vous en donnerai brin.
BRINCANDER: remuer minutieusement brin à brin. Orne.
BRINDELLE: brindille, menue branche.
BRINDESINGUES: ivresse gaie.
BRINGE: petite branche. L.
BRINGÉ: même signification que BRANGÉ. B.
BRINGÉE: bon nombre de coups de bringe. L.
BRINGER: fouetter avec des bringes. Ce verbe est roman, ainsi que le substantif bringe.
BRINGUE (s. f.): brebis. A. Voyez BIRINGUE.
BRINGUES: morceaux, pièces brisées menu. Mettre en bringues: mettre en pièces. Id. en patois Lorrain.
BRINGUET: bœuf de couleur bringée. Voyez BRANGÉ.
BRINOTTER: mâcher lentement, brin à brin.
BRISAS: qui brise tout, maladroit. L.
BRISCOT: canard. Mortain.
BRISÉ (s. m.): jachère récemment brisée par le labourage. B.
BRISION (s. f.): grand bruit.
BRISTONNER: divulguer, ébruiter.
BRIT: bruit. L.
BROCHE: aiguille à tricoter.
BROCHER: se faire jour, pénétrer à travers une haie ou des broussailles. De l'ancien français brocer, parcourir les bois, les broussailles. Roman. En patois Walon, broki signifie fondre sur, foncer.
BROCHON: bourgeon, bouts de jeunes branches garnis de leur feuillage, qui tombent brisés sous les coups de gaules, lorsqu'on cueille les fruits.
BROCSON (s. f.): femme grossière et malpropre. Voyez TOCSON.
BRODER: tricoter. A.
BRODURE: broderie. M.
BROE; BROUE (s. f.): écume de la bouche.
BROIL. Voyez BREUIL.
BROILLE (s. f.): gros ventre. Hydropisie chez les animaux, surtout chez les lapins domestiques. Voyez BOILLE.
BROILLU: qui a un gros ventre.
BRONBRON: rouet. Onomatopée. A.
BRONCHAS; BRONCHIOUS: hanneton. Onomatopée, à cause du bruit que cet insecte fait en volant.
BRONDIR: brandir; faire bruire une pierre qu'on lance avec la fronde.
BRONFIOUS: hanneton. De brou, feuilles, – parce qu'il dévore le feuillage des arbres.
BROQUE: broche.
BROQUETTE: pénis d'enfant. M.
BROTER: écumer, jeter de la broue.
BROTILLON: broutille.
BROU: feuillages que l'on donne à brouter aux bestiaux; jeunes feuillages des arbres.
BROUBIQUET: chèvre-feuille. C'est la même idée, puisque brou signifie feuille, et biquet, chevreau.
BROUE: écume à la bouche.
BROUÉE: brouillard épais. A.
BROUER: écumer de la bouche, jeter de la broue.
BROUER; BROUIR: roussir, brûler. En patois Walon, brouler: brûler, havir.
BROUETTEUX (s. m.): mésange à longue queue. B.
BROUSSE (s. f.): terrain inculte, couvert de broussailles.
BROUSSETILLES ou BROUSTILLES: menues branches brisées. Roman. Du celtique broust, hallier, buisson.
BRUCHET. Voyez BRICHET.
BRULE-BOUT; BRULE-TOUT: binet sur lequel on brûle les bouts de bougie ou de chandelle.
BRULIN: brûlé. Sentir le brûlin, avoir goût de brûlin.
BRUMAN: nouveau marié. En roman, ce mot signifie gendre. Étymologiquement, c'est l'homme de la bru.
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