Les enfants des Tuileries. Olga de Pitray

Les enfants des Tuileries - Olga de Pitray


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été si impertinents à leur égard: Anna leur fit acheter des plaisirs, cela les consola un peu, et, leur goûter fini, ils reprirent le chemin de la maison, pressés qu'ils étaient de raconter à leur mère leurs tristes aventures.

       Table des matières

      RENDEZ LE BIEN POUR LE MAL.

      A leur grande joie, les enfants trouvèrent Mme de Kermadio seule dans le salon.

      «Eh bien! mes enfants, quel air consterné, leur dit-elle, vous est-il arrivé quelque accident?

      ÉLISABETH.

      Non, maman: pas d'accident; mais nous avons eu du chagrin....»

      Et en achevant ces mots, le coeur de la pauvre Élisabeth lui manquant, elle fondit en larmes.

      «Qu'y a-t-il donc, chère enfant? reprit la mère, en attirant sa fille à ses côtés. Voyons, Armand, toi qui es plus calme, explique-moi ce qui est arrivé, car cela m'inquiète! Élisabeth ne pleure jamais sans motif grave, et toi, mon pauvre enfant, je vois que tu as les larmes aux yeux. Assieds-toi là, et parle.»

      Armand ne se le fit pas dire deux fois: il raconta tout d'une haleine ce qui s'était passé aux Tuileries; la froideur d'Irène, l'impertinence de ses amis, la grossièreté de Julien, tout fut dépeint en traits de feu. Élisabeth, qui s'était calmée, compléta le récit.

      «Hein, maman, que pensez-vous de ces gens-là?» dit Armand en finissant.

      Et il se croisa les bras en regardant sa mère d'un air si formidable, que celle-ci ne put s'empêcher de sourire.

      MADAME DE KERMADIO.

      Je vais probablement te choquer, Armand, si je dis franchement ce que je pense de ces gens-là?

      ARMAND.

      Me choquer, vous maman? oh non, jamais, vous le savez bien!

      MADAME DE KERMADIO.

      Eh bien, Armand, pour te dire toute ma pensée, je les plains, oh! mais de toute mon âme.

      Armand resta interdit.

      «Je vous comprends, chère maman, s'écria Élisabeth, et je veux faire comme vous.

      --Dame! moi aussi, dit Armand en se grattant l'oreille, quoique ce soit très-difficile; car je leur en veux terriblement, savez-vous, maman!

      MADAME DE KERMADIO.

      Non, mon ami.

      ARMAND, surpris.

      Comment, non, maman! vous avez mal entendu mes derniers mots; j'ai dit que....

      --J'ai très-bien entendu, très-bien compris, dit Mme de Kermadio en souriant, mais je te connais trop bien, mon cher Armand, pour ne pas savoir que tu leur pardonnes du fond du coeur, quoi que tu dises. Voyons, si Julien souffrait et t'appelait à son secours maintenant, irais-tu?

      ARMAND, avec élan.

      Oh oui! maman, sans hésiter.

      MADAME DE KERMADIO.

      Tu vois bien, cher petit, que ton coeur pardonne déjà sans se douter de sa générosité. Ne pense plus à cela, crois-moi, et accepte cette petite humiliation comme un bon coeur chrétien doit le faire. Élisabeth a déjà pris son parti là-dessus. Regarde-la plutôt.»

      Élisabeth s'était peu à peu consolée pendant que sa mère parlait; elle n'avait pu remarquer sans sourire, l'attitude rageuse, puis repentante de son brave petit frère. Les sourcils d'Armand étaient encore froncés, mais il avait la tête basse et semblait si drôle à voir, partagé entre la colère, la bonté et le regret, que sa soeur n'y put tenir et cacha sa figure dans son mouchoir pour rire tout bas à son aise.

      En la regardant, Armand éclata de rire, ce qui permit à Élisabeth d'en faire autant, sans se gêner.

      Leur conversation finit gaiement. Le frère et la soeur consolés, organisèrent immédiatement des promenades instructives et amusantes, destinées à leur faire bien connaître Paris. Ils visitèrent les nouvelles magnificences qu'ils n'avaient pas vues, les nouveaux boulevards, le parc Monceaux, le bois de Vincennes, Notre-Dame restaurée, la Sainte-Chapelle: toutes ces intéressantes excursions les menèrent jusqu'au moment où leurs cousins de Marsy arrivèrent à Paris, et un beau matin, ils virent, à leur grande joie, Jacques, Paul, Jeanne et Françoise de Marsy se précipiter dans leurs bras. Cousins et cousines étaient enchantés de se revoir: ils organisèrent des promenades en commun et projetèrent des parties admirables aux Tuileries.

      Dès le lendemain, en effet, tous se rendirent à l'allée de Diane, et là on se mit à jouer à cache-cache. C'était d'autant plus amusant qu'il y avait peu de monde ce jour-là: aussi les enfants couraient-ils de tout leur coeur et de toutes leurs forces. Dans une de ses courses, Élisabeth heurta une petite fille qui était assise toute seule à l'écart.

      ÉLISABETH.

      Pardon, mad... Oh! Irène....

      On se mit à jouer à cache-cache... (Page 60.)

      IRÈNE, embarrassée.

      Ce n'est rien, Élisabeth, vous ne m'avez pas fait mal.

      Élisabeth sembla hésiter, rougit un peu, puis se rapprochant d'Irène, elle reprit:

      «Pourquoi ne jouez-vous pas, Irène?

      --Parce que je suis toute seule! répondit tristement l'élégante.

      --Cela vous amuserait-il de jouer avec nous? dit Élisabeth, d'un ton affectueux.

      --Oh oui! dit Irène, en baissant la tête, mais je ne sais pas... ce ne serait pas agréable pour....

      --Pour qui? dit Élisabeth en souriant.

      --Pour vous, dit Irène à voix basse. J'ai été si froide, si impolie pour vous, pauvre Élisabeth, il y a trois semaines; vous devez certainement m'en vouloir.

      --Irène, dit Élisabeth, d'un ton sérieux, il y a dans le Pater: «pardonnez-nous nos offenses comme nous les pardonnons à ceux qui nous ont offensés;» je vous en voulais d'abord, mais maintenant je vous pardonne, et de toute mon âme.

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