Choisie par le mâle Alpha Coffret. Kayla Gabriel

Choisie par le mâle Alpha Coffret - Kayla Gabriel


Скачать книгу
et se redressa. Aurélia remarqua qu’il portait un jean noir simple et un t-shirt ajusté du groupe « The Magnetic Fields ». Elle était fan en plus !

      — …peux directement changer les chaînes avec mon téléphone, expliquait-il et agitant son smartphone devant le gigantesque écran de télé. Il s’alluma et Ben bascula sur Bravo.

      — Oh, regarde, il y a Millionaire Matchmaker, dit-il en lui souriant.

      — Tu connais cette émission ? demanda-t-elle en essayant de ne pas paraître trop surprise.

      — Bien sûr, j’aime la mauvaise télé réalité comme tout le monde. Il haussa les épaules. Il faut bien que je m’occupe pendant que mon code compile.

      — C’est vrai, répondit-elle. De manière générale, les mâles loups-garous étaient à 90% des poseurs bourrés de testostérone. Avec eux, tout n’était que démonstration de force, domination et maintien des autres à distance. Elle n’avait encore jamais rencontré un mâle qui admette avec autant de facilité ses petits défauts.

      Le silence s’étira entre eux et Aurélia réalisa qu’elle devrait y mettre un peu du sien. Ben était gentil, mignon et ça ne lui ferait pas de mal d’avoir un allié supplémentaire dans cette maison, en plus de Lucas.

      — Tu veux un cupcake ? proposa-t-elle en lui tendant le plat. Je viens juste de les faire.

      Le visage de Ben s’illumina instantanément. Avec ses cheveux un peu trop longs et ses grands yeux bleus, sa joie simple le faisait paraître encore plus jeune que l’âge qu’elle savait qu’il avait. Sa louve sentait qu’il était tout juste trentenaire, mais à le voir comme ça, on aurait pu le croire tout juste sorti de l’adolescence. C’était attendrissant.

      — Oh là là, oui, je les sens depuis une heure et ça me fait saliver, mais je ne voulais pas m’imposer.

      — Attends, tu savais que j’étais là ? couina-t-elle.

      — Et bien, oui. Tu n’étais pas vraiment discrète, tu dansais en préparant de la nourriture qui sentait délicieusement bon. J’aurais été un loup bien pourri si je n’avais rien remarqué, dit-il avec un sourire.

      — Oh non, dit-elle en fronçant le nez, j’avais au moins espéré que tu ne m’aurais pas vue danser.

      — Il n’y a pas beaucoup de femmes qui dansent en culotte par ici. C’est d’habitude un endroit parfait pour travailler sans être dérangé, mais ce n’est pas très animé. Je suis content que tu sois là, continua-t-il, le désir finissant par se lire dans ses yeux.

      — C’est grand, vide et ça résonne un peu ici, hein ? dit-elle en saisissant un cupcake avant d’enlever la caissette en papier.

      Ben hocha la tête, la bouche déjà pleine. Ils mangèrent en silence pendant quelques minutes, les yeux rivés sur la TV. Le silence entre eux était moins tendu désormais. Plus confortable.

      — Et donc, tu travailles sur quoi ? demanda-t-elle, en dirigeant ses yeux sur son ordinateur portable.

      — Hum… je démarre un nouveau projet de logiciel. C’est un genre de renseignement sur Internet, de l’intelligence web. Je sais pas, ça doit probablement te paraître barbant. Ben se gratta l’oreille, mal à l’aise.

      — Quel genre de web intelligence ? Plutôt collecte à la source ou analyse de données ? demanda Aurélia, la curiosité piquée.

      Ben cligna des yeux, surpris.

      — Euh, les deux en fait, répondit-il en secouant la tête. Je veux développer un système tout en un. Quelque chose qui puisse générer des données de surveillance de masse, mais avec des fonctionnalités anonymisant complètement les sources. Et avec ça, on pourrait facilement empêcher la NSA de collecter toutes les informations des gens, si on leur offrait un moyen de faire leur boulot plus efficacement.

      — Sans parler du profit que pourrait générer ce genre de programme respectueux de la vie privée des citoyens, ajouta Aurélia impressionnée.

      — Ouais, dit-il en lui jetant un autre coup d’œil. C’est tout à fait ça. Lucas pense qu’il y a un gros coup à jouer.

      — Je trouve moi aussi que c’est une très bonne idée. Comment récoltez-vous les données par contre ?

      — De toutes les manières possibles et imaginables. Par des robots d’indexation principalement. Mais aussi grâce aux sites internet, réseaux sociaux, tout ce à quoi nous pouvons avoir accès. Nous faisons passer des milliards de résultats par jour à travers le système que j’ai mis en place et nous les analysons principalement pour détecter des anomalies. Le système note quand il y a des changements de comportements. Quand certains modèles apparaissent, le système crée une liste de présomptions. On règle les paramètres et ça travaille tout seul.

      — En quoi est-il différent du système actuel alors ? le défia Aurélia. Elle aimait la lueur qui s’allumait dans ses yeux quand il parlait de son travail. Ça lui allait bien, décida-t-elle.

      — Nous enlevons les marqueurs d’identification des données à mesure qu’elles entrent dans notre système. Nous sommes impartiaux, parce que les données sont impartiales, continua-t-il en s’allongeant et en posant la tête dans sa main. Les muscles épais de son avant-bras se contractèrent, la distrayant à nouveau.

      — Euh… dit-elle en essayant de ne pas perdre le fil de ses pensées. Et tu en es où de ce projet exactement ?

      — J’ai fini de mettre sur pied un modèle à petite échelle. C’est sur ça que je travaille depuis environ un mois. C’est presque terminé, j’ai juste besoin d’y faire passer une tonne de données pour vérifier les filtres et ajuster les paramètres. J’ai passé la nuit dessus, ajouta-t-il tout penaud.

      — Je crois… je crois que c’est le projet pour lequel Lucas m’a recrutée, dit-elle, de l’excitation dans la voix.

      — Attends, t’es informaticienne ? demanda-t-il interloqué.

      — C’est un peu vexant cette surprise continuelle, dit-elle en le regardant sévèrement.

      — Désolé, pardon, c’est juste que, tu sais…, il laissa sa phrase en suspens.

      — Non, je ne sais pas non. C’est quoi ? demanda-t-elle en plissant les yeux.

      — Regarde-toi. Les femelles dans ton genre ne passent généralement pas leur temps rivées derrière un écran d’ordinateur, dit-il.

      — Les femelles comme moi, répéta-t-elle. Et qu’est-ce que c’est censé vouloir dire ça, Ben ?

      Elle commença à se lever du canapé, décidée à quitter la pièce et celui qui s’y trouvait.

      De la chaleur lui toucha le coude et la grande main de Ben se referma sur son poignet. Aurélia s’arrêta en frissonnant. Il s’était levé et la surplombait de toute sa hauteur. Le duvet de ses bras et de son cou se dressa, mais elle ne savait pas si c’était dû à la peur ou à l’excitation.

      — Comme toi, c’est à dire belle, dit-il. C’est ce que j’ai essayé de dire sans y parvenir. Je ne sous-entendais rien d’autre, je le jure.

      Aurélia avala sa salive savourant la chaleur qui irradiait de son corps et pénétrait sa peau nue. Sa bouche était sèche, son visage en feu et son souffle court. Pourtant, elle ne tenta pas de fuir le contact.

      — Viens voir, lui dit-il doucement en la tirant pour qu’elle se rassoit sur le canapé où il était jusqu’à présent affalé. Il lâcha son poignet et elle fut soulagée. Un peu déçue peut-être, mais surtout soulagée se dit-elle.

      Ben ouvrit son ordinateur portable et la première chose qu’elle vit sur l’écran fut une image de chaton. Entourée de texte, un jeu de mot pas bien malin. Mais elle se mit à rire malgré elle quand Ben rougit.

      —


Скачать книгу