Choisie par le mâle Alpha Coffret. Kayla Gabriel

Choisie par le mâle Alpha Coffret - Kayla Gabriel


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de son lit si confortable et se traîna jusqu’à l’immense baie vitrée qui montait jusqu’au plafond de sa chambre personnelle. Elle donnait sur un mur de pins majestueux et Aurélia admira, emplie d’une grande satisfaction, les premiers rayons du soleil avancer leurs doigts vers la maison.

      Elle s’étira et fit courir ses mains sur ses côtes et ses hanches nues. Elle avait encore mal partout, une douleur bien agréable qui lui rappelait qu’elle s’était lancée dans de nombreuses courses et randonnées tout autour de la propriété ces deux derniers jours. Depuis que Lucas était parti, la maison semblait comme abandonnée et elle avait seulement eu envie de faire du sport et de se cuisiner de bons petits plats. Elle avait parlé à son frère encore une fois et rit aux jeux de mots stupides qu’il continuait toujours de faire.

      Ajoutez à ça de longues siestes et de bons bains chauds et Aurélia n’avait pas vu le temps passer. Si elle était honnête avec elle-même, Lucas n’avait même pas eu le temps de lui manquer avant ce moment précis. Alors qu’elle parcourait sa chambre magnifique et regardait le lit de princesse qui l’ornait, elle se dit que c’était vraiment un luxe bien agréable… et pourtant, elle se réveillait encore seule dans ce grand lit.

      Pour ce qui était de ressentir de la solitude seulement maintenant, après plusieurs années de cavale à ne voir ses connaissances du milieu des hackers qu’en de très rares occasions et absolument jamais sa famille proche, elle en était venue à la conclusion que c’était parce qu’elle avait été bien trop occupée à surveiller ses arrières pour avoir le temps de s’apitoyer sur son sort. Elle avait dû se débarrasser du sentiment de solitude en même temps que de son abonnement au câble, ses jus d’herbes et ses coupes de cheveux stylées. Elle n’en avait simplement plus eu le temps, ni l’opportunité.

      Aurélia secoua la tête et se détourna de la fenêtre pour se rendre à son bureau. Après avoir vérifié quelques-unes de ses adresses mail anonymes et ses comptes en banque intraçables, elle décida qu’il était temps de transformer cette grande maison vide et triste en un véritable paradis.

      Elle avait cette immense maison pour elle toute seule et elle pouvait y faire ce qu’elle voulait. Et ce qu’elle voulait le plus à ce moment précis, c’était faire des cupcakes à la vanille et les déguster affalée sur les gros canapés du salon en regardant un épisode de Real Housewives of Atlanta. Et pour se mettre encore plus à l’aise, elle décida de ne pas porter de pantalons de la journée.

      En gloussant toute seule, Aurélia enfila un shorty blanc, un long débardeur noir et attacha sa crinière flamboyante en un chignon ébouriffé sur le sommet de son crâne. Prête à exécuter son plan, elle se saisit de son nouvel iPhone et descendit vers le rez-de-chaussée.

      En vérifiant encore une fois ses messages, pour voir si Lucas n’avait pas essayé de la contacter, elle entra dans la cuisine. Elle essaya de se retenir de faire la moue quand elle vit qu’elle n’avait pas reçu de nouveau message depuis le matin du jour précédent. Elle ne lui en avait pas envoyé non plus, donc il n’y avait rien d’étonnant à cela.

      Posant son téléphone, elle regarda la cuisine. Elle était conçue en granit et inox, entièrement sur mesure. Elle était grande et ouverte, un grand bar en cuivre en clôturait deux côtés et offrait un espace parfait pour les déjeuners sur le pouce. Des enceintes sans fil étaient intégrées au bar et Aurélia synchronisa son téléphone dessus pour y diffuser sa musique préférée. Katy Perry était parfaite pour son humeur du jour, coquine et douce à la fois.

      Ayant déjà pris ses marques dans la grande cuisine les deux jours précédents, Aurélia cuisina ses cupcakes en deux temps trois mouvements. Elle avait mis au point sa recette et l’avait perfectionnée de longues années auparavant, pendant la période où elle avait été obsédée par la pâtisserie, au début de la vingtaine et elle pouvait désormais les cuisiner les yeux fermés. Elle fredonnait en cuisinant, l’esprit zen et détendu. Avec le glaçage terminé, attendant sagement son tour dans un bol et les cupcakes se faisant dorer au four, elle tourna ses pensées vers la télévision.

      Devrait-elle commencer avec quelque chose de simple mais de divertissant, comme RuPaul’s Drag Race ? Ou plutôt un programme avec plus de substance, comme Mad Men par exemple ? Elle n’avait vu que la première saison de la série, mais savait que la suite avait été saluée par la critique et qu’elle passerait un bon moment. Elle dansait tout en travaillant, au rythme de sa musique et perdue dans ses pensées. Qui n’aimait pas danser en sous-vêtements, hein ?

      Elle n’en finissait pas de tergiverser et en sortant les cupcakes du four, elle se décida finalement pour Dr. Who, c’était un bon compromis. Un peu kitsch, mais avec une bonne histoire. Un docteur mignon, des aventures palpitantes, des extra-terrestres étranges… ouais, c’était parfait.

      Vérifiant son téléphone une fois de plus, elle réprima un grand soupir. Quand elle eut fini d’étaler le glaçage sur les cupcakes, elle en posa deux sur un plateau et se servit un grand verre de lait. Satisfaite, elle éteignit la musique et souleva son plateau. Après avoir fait le tour du comptoir, elle se dirigea en ligne droite vers le salon.

      … et faillit renverser son verre de lait et ses cupcakes. Une grande forme noire était étalée sur l’un des canapés. Elle s’arrêta net, pétrifiée sur place. La masse de cheveux noir onyx, la silhouette dégingandée et les Converses rouges jetées au bas du canapé indiquaient clairement qu’il s’agissait de Ben, qui était lui aussi resté au chalet. Lucas lui avait pourtant dit que Ben serait là pour elle, si elle avait besoin de quoi que ce soit, mais comme elle ne l’avait pas croisé jusque-là, elle l’avait en quelque sorte… oublié.

      Et elle se tenait là, en culotte à danser comme une folle pendant qu’elle cuisinait des cupcakes à seulement quelques mètres d’un loup qu’elle connaissait à peine. Un loup très attirant en plus. Elle était tellement embarrassée, qu’elle aurait voulu se transformer en louve et fuir à toutes pattes dans les bois.

      Ben était allongé, la tête dans la direction opposée et semblait absorbé par l’écran de son ordinateur. Il avait des écouteurs sur les oreilles, qui l’avaient empêché de l’entendre approcher. Se mordant la lèvre, Aurélia pivota et commença à rebrousser chemin vers les escaliers.

      — Salut ! dit-il, la faisant sursauter.

      Prise la main dans le sac.

      Aurélia se retourna vers lui avec un sourire gêné. Il roula sur le canapé pour lui faire face.

      — Saluuuuut… répondit-elle, consciente que son visage se colorait de rouge vif.

      — T’es venue pour te détendre un peu ? lui demanda-t-il en agitant la main vers la mer de canapé, fauteuils et poufs en tout genre qui décoraient le salon. Aurélia remarqua immédiatement ses mains. Des doigts longs et fins avec les veines saillantes. Elle ne pouvait pas résister aux avant-bras sexy, du genre de ceux qu’on pouvait retrouver sur les hommes fins tels que Ben.

      — Je, euh, je ne veux pas te déranger. Tu as l’air occupé, dit-elle, les mots se bousculant dans sa bouche. Elle arracha son regard de ses mains, pour tomber sur ses pommettes sculptées et ses yeux couleur océan, cachés derrière des lunettes tendance cerclées de noir.

      Elle était clairement en train de le reluquer. Merde, apparemment, elle pouvait rougir encore un peu plus !

      — Tu ne me déranges pas, dit-il en arquant un sourcil devant son regard scrutateur. Il regarda sa tenue sommaire, mais heureusement ne fit aucun commentaire.

      — Oh, tu sais, je voulais juste regarder des bêtises à la TV, je vais aller en haut, dit-elle.

      — Non, reste, insista-t-il. J’ai besoin de faire une pause de toute façon, je suis dessus depuis quasiment trois heures du matin.

      — Ok, alors, dit-elle en se maudissant pour son manque de volonté. Elle choisit le canapé à côté du sien et s’y enfonça après avoir posé la collation qu’elle avait préparée sur la table.

      — Des bêtises


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