Les Français en Amérique pendant la guerre de l'indépendance des États-Unis 1777-1783. Thomas Willing Balch
ne soit passé en Amérique qu'en 1782, avec le comte de Ségur, et après la partie la plus utile et la plus importante de l'expédition, les renseignements qu'il fournit sur l'état de la société américaine à cette époque méritent d'être cités. Je dois ajouter que ces notes ont une grande analogie et sont quelquefois presque identiques avec celles de M. de Ségur 23. J'en ai extrait les passages les plus intéressants.
Note 23: (retour) Mémoires du comte de Ségur, 3 vol. Paris, 1842.
JOURNAL D'UN SOLDAT. Manuscrit anonyme et inédit.
L'auteur, probablement un soldat allemand, donne en mauvais français un récit assez écourté du siège d'York et de la marche des troupes pendant leur retour vers Boston. Je n'ai trouvé d'autres renseignements sur le même sujet que dans le Journal de Blanchard.
Ces pages inédites font partie de la collection du général George B. Mac-Clellan, ancien commandant en chef de l'armée des États-Unis, qui a bien voulu me les communiquer.
MÉMOIRE ADRESSÉ PAR CHOISEUL À LOUIS XV sur sa gestion des affaires et sur sa politique après la cession du Canada à l'Angleterre.
Une circonstance fortuite m'a mis à même de connaître des extraits de ce curieux document, dont l'original n'a pas été imprimé. Les plus importants passages de ce mémoire ont été cités dans un article de la Revue française 24. Mon exemplaire de cette publication porte les noms des auteurs ajoutés au crayon, par un ancien possesseur, et ce savant inconnu donne M. de Barante comme l'auteur de l'article dont il s'agit. Cela me semble très-probable, parce que M. Bancroft, en parlant de ce manuscrit dans son histoire, dit qu'il en doit la communication verbale à M. de Barante 25.
Note 24: (retour) Juillet 1828.
Note 25: (retour) Voir Hist. des États-Unis, IV, 240 note.
MÉMOIRES DE COMTE DE M*** 26. Paris, 1828.
Ce livre, très-rare et très-peu connu, a exercé ma perspicacité pour découvrir le nom véritable de son auteur, qui se présente comme engagé volontaire dans les rangs des Américains et aide de camp de La Fayette. Des considérations qu'il serait superflu de développer ne me laissaient plus guère de doutes sur le nom de Pontgibaud, plus tard comte de Moré-Chaulnes, lorsque M. le comte de Pontgibaud, arrière-petit-neveu de l'auteur, et aujourd'hui seul représentant de cette famille, m'a confirmé dans l'opinion que je m'étais formée, par une lettre qui est elle-même un document utile 27.
Note 26: (retour) Cet ouvrage est cité dans mon travail comme étant de Pontgibaud.
Note 27: (retour) Voir les Notices biographiques.
Ces mémoires, écrits avec l'humour et presque le style d'une nouvelle de Sterne, ne sont pas seulement curieux par ce qui a rapport à la guerre de 1777 à 1782, mais aussi parce que l'auteur, émigré de France à Hambourg en 1793, ayant appris que le Congrès américain payait l'arrérage de solde dû aux officiers qui avaient été à son service, retourna aux État-Unis vers cette époque, et qu'il fait un tableau aussi caustique qu'intéressant de la situation et du caractère de ceux de ses compatriotes qu'il trouva sur le continent américain, où les événements politiques les avaient forcés à chercher un refuge.
L'exemplaire dont je me suis servi m'a été prêté par M. Edouard Laboulaye, de l'Institut, à qui je dois beaucoup de reconnaissance pour les utiles indications qu'il m'a fournies avec le plus gracieux empressement.
MES CAMPAGNES EN AMÉRIQUE (1780-81), par le comte Guillaume de Deux-Ponts.
Ces intéressants mémoires ont été publiés en 1868, à Boston, par les soins de M. Samuel A. Green, et tirés à trois cents exemplaires.
MÉMOIRES DE LAUZUN (manuscrit).
Trois éditions de ces mémoires ont été publiées jusqu'à ce jour, et je les range parmi les livres connus qu'il était de mon devoir de relire et de consulter. Le manuscrit que j'ai acquis a été probablement écrit du vivant de l'auteur. Il m'a été très-utile, bien que je me sois servi de l'édition si soigneusement annotée par M. Louis Lacour 28.
Note 28: (retour) Paris, 1859.
LOYALIST LETTERS, ou collection de lettres écrites par des Américains restés fidèles à la cause du Roi (1774-1779).
J'avais eu, il y a quelques années, l'intention de faire imprimer ces lettres à un petit nombre d'exemplaires; mais les faits auxquels elles ont trait sont trop rapprochés de nous pour que les parents des signataires puissent rester indifférents à leur publication. Il m'a paru convenable d'obtenir auparavant l'agrément des personnes dont le nom aurait été rappelé, et je m'abstiendrai jusqu'à une époque plus opportune. M. Bancroft, à qui j'ai communiqué ces lettres, a augmenté ma collection des copies de quelques autres qu'il a en sa possession.
PAPERS RELATING TO THE MARYLAND LINE
Ces papiers ont été imprimés par mes soins à Philadelphie en 1857. Ils ont été tirés à cent cinquante exemplaires pour la Seventy-Six Society. Plusieurs des pièces de ce recueil concernent les opérations militaires en Virginie.
LA CARTE ajoutée à ce travail a été dressée, en principe, d'après celle qui se trouve à la fin du premier volume de l'ouvrage de Soulès 29. J'ai vu aussi un autre exemplaire de la carte de Soulès aux archives de la Guerre, annoté par un archiviste. Mais cette carte contient certaines erreurs que j'ai corrigées d'après les cartes du manuscrit que j'attribue à Cromot-Dubourg et d'après des cartes américaines.
Note 29: (retour) Histoire des troubles de l'Amérique anglaise, écrite d'après les Mémoires les plus authentiques, par François Soulès, 4 vol. Paris, 1787. Les passages qui touchent l'expédition de Rochambeau semblent être écrits sous la dictée du général lui-même, car l'identité des expressions des deux livres est très-frappante.
III
Les premières tentatives de colonisation sur le territoire occupé par les États-Unis, au commencement de la guerre, furent faites par des Français de la religion réformée, à l'instigation du célèbre amiral Coligny. Celui-ci obtint en 1562, du roi Charles IX, l'autorisation de faire équiper des navires qui, sous la conduite de Jean Ribaud, vinrent aborder à l'embouchure de la rivière appelée encore aujourd'hui Port-Royal. Non loin de là fut construit par ces premiers émigrés le fort Charles, ainsi nommé en l'honneur du roi de France; la contrée elle-même reçut en même temps le nom de Caroline, qu'elle a conservé. Mais cette tentative n'eut pas plus de succès qu'une