Quatre mois de l'expédition de Garibaldi en Sicilie et Italie. Durand-Brager

Quatre mois de l'expédition de Garibaldi en Sicilie et Italie - Durand-Brager


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et qui se renouvela pendant toute cette guerre. Les habitants montrèrent souvent de la faiblesse et de la tiédeur. Le souvenir des affreux traitements que leur infligeait le gouvernement de Naples, n'était pas fait pour les enhardir; mais ils se bornaient à s'enfermer, à ne pas donner signe de vie, et il n'y a pas eu un traître parmi eux. Un seul homme pouvait compromettre le succès de cette audacieuse manoeuvre. Bien plus, à Palerme, tout le monde savait l'arrivée de Garibaldi pour le 26, et connaissait la porte qu'il devait attaquer. Nul ne pensa à vendre ce projet aux autorités napolitaines qui auraient pu facilement remplacer, par d'autres troupes, les naïfs soldats lancés plus naïvement encore à la poursuite des débris de l'armée libératrice. Ce qui montre combien tout le monde était d'accord pour souhaiter la fin de leur occupation.

      Dans la nuit du 25 au 26, l'armée nationale quittait Marinero, et marchait vers Missilmeri qu'elle laissa sur sa droite pour gagner les monts Gibel-Rosso. C'était une bonne position militaire, et d'où l'on pouvait découvrir tout Palerme. Le 26 il y eut une alerte assez vive, mais qui n'eut pas de suites. L'armée passa le restant de la journée à ce bivouac; dans la soirée, une reconnaissance de cavalerie napolitaine vint se heurter contre ses vedettes, et, après avoir échangé quelques coups de feu, se replia sur la ville.

      Ce fut là que le général Garibaldi prit ses dernières dispositions et prépara l'attaque de la ville. Les munitions étaient rares; il ne restait plus qu'une dizaine de cartouches par homme. On n'avait plus d'artillerie. L'armée avait bien grossi en nombre, mais les recrues étaient des picchiotti, et l'on avait perdu plus de trois cents hommes parmi les soldats véritables. C'était donc avec seize à dix-sept cents baïonnettes tout au plus qu'on allait attaquer une ville et une citadelle défendues par une garnison de vingt à vingt-deux mille hommes. Quelles que fussent les sympathies des habitants, il n'y avait pas à se faire de grandes illusions sur le concours qu'on en pouvait attendre, au moins dans les premiers moments.

      Le 26, dans la nuit, cette poignée d'hommes prenait les armes et descendait impétueusement des monts Gibel-Rosso vers Abbate, traversait ce bourg et arrivait sans coup férir au pont de l'Amiraglio, défendu par un régiment napolitain; le 27, à trois heures du matin, trente-deux hommes et seize guides composant l'avant-garde se jetaient sans hésiter sur les troupes qui gardaient les abords du pont, et les forçaient à en abandonner la défense. L'armée avait été partagée en trois colonnes d'attaque: l'une commandée par Bixio, l'autre par Sertori, celle du centre par le général Garibaldi. A quatre heures, chassant l' ennemi de maison en maison, dans le faubourg, les volontaires arrivèrent à la porte de Palerme au milieu de l'incendie allumé par les fuyards dans chacune des maisons qu'ils étaient forcés d'abandonner. A six heures le faubourg était pris. Il y avait en ce moment environ douze mille hommes au Palazzo-Reale, couvrant le front de la ville. La citadelle, avec cinq mille hommes, défendait la gauche, du côté du mont Pellegrini; deux mille hommes, environ, occupaient le faubourg que venait d'enlever l'armée libératrice. Il y avait bien encore quatre mille hommes, mais ils étaient à la poursuite d'Orsini. En attaquant par ce faubourg, le général Garibaldi avait l'intention d'isoler, par un vigoureux coup de main, la citadelle du Palazzo-Reale, et d'offrir en même temps, par ce seul fait, un point d'appui au mouvement insurrectionnel des habitants. A quelques heures d'intervalle, le colonel Orsini atteignait aussi Palerme, ramenant ses pièces, après avoir dérobé adroitement sa marche à la colonne napolitaine qui le poursuivait, et qui, un beau matin, en se réveillant, n'avait plus su retrouver la piste du gibier qu'elle chassait si maladroitement.

      On ne saurait se faire une idée du désarroi dans lequel se trouvait déjà en ce moment l'armée royale, et du découragement que les défaites de Calatafimi et de Parco avaient apporté même parmi les soldats les plus résolus. En voici un exemple: après le passage du pont de l'Amiraglio, un jeune volontaire, nommé Kiossoni, Messinois, et dont le père avait été longtemps vice-consul de France en cette ville, se précipita, suivi seulement de quelques camarades, sur une barricade qui barrait le boulevard, à gauche de la porte de Termini, par laquelle les troupes royales rentraient en désordre. Aucun défenseur n'y paraissait; mais, arrivés au sommet, ils virent de l'autre côté, à une cinquantaine de mètres, deux ou trois compagnies, l'arme au pied, qui, en apercevant les casaques rouges, se débandèrent immédiatement dans toutes les directions, laissant nos volontaires se frotter les yeux pour s'assurer s'ils ne rêvaient pas.

      Deux braves soldats napolitains étaient restés seuls cernés dans une des maisons du faubourg, et, brûlant jusqu'à leur dernière cartouche, ils ne mirent bas les armes que sur les instances d'un compatriote, volontaire dans l'armée de Garibaldi; ils furent parfaitement traités, et même fêtés par leurs vainqueurs. Ces pauvres diables, pleurant presque de rage, ne savaient de quelle expression flétrir les compagnons qui les avaient abandonnés lâchement.

      L'aspect du faubourg était pitoyable. Partout où passaient les Napolitains arrivaient l'incendie et le pillage. Leur fuite précipitée ne les empêcha pas de commettre dans la ville les atrocités qui avaient désolé le faubourg sur la route de Montreal.

      Pendant que les Garibaldiens bousculaient devant eux les troupes royales, s'apprêtant à les suivre dans Palerme, ils furent rejoints par quelques volontaires Palermitains, mais peu nombreux. La plus grande partie des jeunes gens et des hommes d'action avaient été éloignés de la ville ou exilés depuis longtemps par la police de Maniscalco.

      Du reste l'expiation commençait déjà pour ses agents. Plusieurs sbires, qui essayaient de fuir pendant l'attaque, furent reconnus et écharpés à côté du Jardin des Plantes.

      Un autre, voulant forcer les factionnaires napolitains pour chercher son salut dans la fuite, fut fusillé par les siens qui le prirent pour un transfuge.

      Dans une petite et misérable habitation, près du pont de l'Amiraglio, vivait une pauvre famille; le père, forcé par les soldats royaux d'aller leur chercher de l'eau, fut malheureusement atteint d'une balle et tué sur le coup. Un instant après, sa maison était brûlée. Sa femme et ses deux enfants n'ont jamais reparu. Tristes scènes qui pâlissent cependant à côté de celles dont l'intérieur de Palerme va être le théâtre.

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