Une Croisade au XXe siècle. Lois Dabbadie
des comptes allait sonner, que très vite les mêmes souve-
“ rains, qui avaient cru me faire honneur en daignant
“ assister au mariage de ma fille, ramperaient à mes pieds
“dans la poussière, abaisseraient sous le poids de mon épée
“ leurs têtes hautaines, reconnaîtraient dans l’allemagne la
“ plus grande et la plus puissante nation du monde, dans
“ son empereur le monarque dont on n’ose pas traverser ni
“ contrecarrer les desseins! ”
Une déclaration de guerre aux Serbes ne suffisait point comme acheminement vers la réalisation de l’idéal pangermaniste. Guillaume II n’allait pas se borner au rôle de complice dans cette querelle du loup et de l’agneau. Ayant mis la discorde entre l’Autriche et la Russie, le satanique monarque, avec un orgueil plus froidement criminel que l’insatiable despotisme de Napoléon Ier, voulut ceindre la couronne d’empereur d’Occident. Il se plaisait à embellir, maintes fois, son chiffre W. H. du prestigieux symbole qui évoque le souvenir de Charlemagne.
Conquérir la Belgique et la France, il s’y préparait bien; et depuis longtemps! Mais son ambition ne s’arrêtait point là. Soumettre également les Iles Britanniques lui parut chose faisable. C’est pourquoi il avait pris patience. Du même coup, une fois mobilisés, deux millions d’Allemands feraient toute la besogne. Les surhommes s’emploieraient à prendre Bruxelles et Paris, ensuite une côte où se trouvent Anvers, Ostende, Nieuport, Dunkerque; Calais, Boulogne, Dieppe, le Hâvre; cette première phase de la guerre se prolongerait peu. Après quoi les sous-marins et la grosse artillerie interdiraient aux escadres anglaises toute croisière dans le Pas-de-Calais, non sans avoir torpillé, d’abord, une vingtaine d’ironclads. Surpris sans armée au mois d’octobre 1914, par l’invasion de 800,000 boches, le gouvernement britannique, n’eut point opposé, avant de mettre en ligne des milices coloniales, une résistance vigoureuse que ses populations, laborieuses et riches, peuvent enfin offrir. Ainsi l’erreur séculaire, système Pitt et Cobourg, de compter sur l’Allemagne pour combattre la France, eut coûté au Royaume-Uni son rang d’état libre; elle aurait eu sa condamnation par l’œuvre des Allemands mêmes.
Le monde entier pressentit une catastrophe quand de Schoen, mystifiant Bienvenu-Martin, lui parla des conséquences incalculables de la guerre austro-serbe et requit ce ministre d’engager le gouvernement russe à ne pas intervenir. On se demanda outre-Manche, avec un peu d’émotion, qu’elle serait l’issue de la rencontre des armées françaises et allemandes. Plusieurs hommes d’état du Royaume-Uni, lents à découvrir les problèmes nouveaux, crurent néanmoins qu’il serait possible au gouvernement anglais d’offrir ses conseils vers la fin d’une guerre européenne.
Guillaume II et sa diplomatie gagnèrent plusieurs jours, pendant lesquels s’effectua méthodiquement la mobilisation boche, commencée depuis le 25 juillet; en France l’ordre de mobilisation générale fut donné, vers 3 heures du soir le 1er août. Viviani eut la sottise d’obéir à Jaurès, qui réclama un recul de 10 kilomètres sur toute l’étendue de notre frontière, —même les crètes des Vosges,—sous prétexte qu’on supprimait ainsi aux Allemands l’occasion d’y machiner un incident. Néanmoins l’ennemi passa, le 2 août, sur notre territoire, à Cirey, en Lorraine, et opéra une autre incursion près de Longwy; le lendemain, se plaignant à faux que des avions français bombardèrent Nuremberg et Carlsruhe, Guillaume II déclarait la guerre (3 août 1914).
Précautionneux d’endormir la méfiance britannique, le Kaiser promit à l’ambassadeur anglais sir E. Goschen qu’il ne démembrerait point la France, mais lui enlèverait seulement ses colonies, Aux questions relatives à l’article 5 du traité de Londres, tardivement von Jagow répondit que des raisons stratégiques obligeaient von Moltke à traverser le territoire belge.
Moltke faisait partir le 8e corps allemand de Trêves, pour occuper le Luxembourg, ce qui fut accompli le 2 août: Puis les 7e, 9e, 10e, corps, (120,000 hommes) réunis sous les ordres de von Emmich, pénétraient en Belgique de force,—car le roi Albert 1er rejeta l’ultimatum allemand,—et la place de Liège fat investie. Brusquant l’attaque, von Emmich sacrifia 42,000 boches devant cette ville, où le valeureux Léman avait à peine 40,000 soldats. Maître de Liège et de Namur au 24 août, ayant rejeté sur Anvers les débris de la petite armée du roi, l’innombrable horde déferlait vers nos frontières.
En vain le Kaiser dira aux peuples qui le suivent, dans son œuvre de barbare orgueilleux, qu’il compte sur la protection divine. Fléau de l’humanité, il ne fut point choisi comme ange exterminateur, Ce luthérien concilia, suivant la politique de Bismarck, une haine du catholicisme avec son dessein d’assujétir le peuple français; il soutint clandestinement les maçons, juifs ou athées, avant la guerre. Nous le verrons finir sous le châtiment du Souverain Juge, qu’il défie par ses mensonges diaboliques.
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