Pie IX et Victor-Emmanuel: Histoire contemporaine de l'Italie (1846-1878). Jules Zeller
janvier, Montanelli avait proposé aux chambres toscanes rouvertes l’envoi de trente-sept constituants à Rome. On vota, sous la pression des tribunes, dit l’attaché anglais; ce vote en tout cas inquiétait la conscience du grand-duc puisque la convocation de la Constituante intéressait la condition des États de l’Église et la couronne pontificale. Les yeux tournés vers Gaëte, celui-ci alla donc, 30 janvier, rejoindre sa famille qui était à Sienne. Montanelli voulut le conjurer de revenir. Mais il recevait des lettres de Radetzki qui promettait de le rétablir après avoir châtié Charles-Albert. Le 7 février au matin; lendemain du jour de la réunion de la Constituante romaine, le grand-duc quitta donc Sienne, et, le 8, s’embarqua sur un navire anglais pour San-Stefano, port près d’Orbitello.
Aussitôt la nouvelle reçue, Montanelli, Guerrazzi, parlementèrent avec des envoyés des clubs, prirent possession des postes militaires; ils voulaient temporiser encore. Mais, le lendemain, Mazzini, venant de Gênes, fit son entrée triomphale: il n’y avait plus d’ordre dans les rues; les soldats prenaient leur congé ; on coupait le chemin de fer de Livourne dans la campagne; l’arsenal, le garde-meuble à Florence étaient menacés. «Notre beau pays tombe en ruines, s’écriait Montanelli dans une proclamation (le 17), si tous ceux qui ont du cœur ne viennent à son secours.» Les résidents d’ambassade partaient en prévoyant une intervention. Le lendemain 18, Mazzini pénétra à la tète de clubistes dans le Palais-Vieux pour demander la République. Guerrazzi voulait une délibération des chambres. Mazzini aimait mieux une République imposée qu’une République votée. Sous cette pression, le Gouvernement provisoire toscan proclama donc la République, prononça la dissolution du parlement et convoqua une Constituante.
Ainsi, deux Républiques, produits d’une imitation de laquelle on espérait peut-être un secours de France, d’une effervescence générale et d’une situation désespérée, étaient nées soudainement au centre de l’Italie, entre l’armée autrichienne et l’armée napolitaine. Deux triumvirats: à Rome, Armellini, Salicetti, Montecchi; à Florence, Guerrazzi, Montanelli et Mazzini, étaient chargés de les constituer et de les défendre. Seraient-elles plus heureuses? «La guerre des princes est finie, celle des peuples commence,» écrivait d’Azeglio. «0 dérision! il ne. s’agit pas de changer les formes, mais de nous régénérer nous-mêmes, de cesser d’être des vantards et des incapables, d’être une nation, vive-Dieu! au lieu d’être une race abaissée, avilie, objet de la risée des forts!»
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