Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron. Ciceron

Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron - Ciceron


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magnifique, de divin, puisqu’ils ont rabaissé toutes leurs pensées à un objet si honteux et si méprisable. Ici donc nous ne devons pas même nous occuper d’eux ; mais pénétrons-nous bien de cette vérité, que c’est la nature qui fait naître le besoin de s’aimer, la bienveillance mutuelle, sur les fondements de la probité. L’homme qui s’est une fois voué au culte de l’amitié, met tous ses soins et toute son application à se rapprocher de celui qu’il a commencé de chérir, à jouir de sa société, à lui inspirer une affection égale à la sienne et il se sent plus de penchant à lui rendre qu’à réclamer des services. Il s’établit ainsi entre eux un combat de générosité. C’est de cette manière que l’amitié procure, en effet, les avantages les plus précieux, quoiqu’elle n’ait pas d’autre origine que la nature même, origine plus noble et plus pure que ne le serait la faiblesse. Si l’intérêt formait le nœud de l’amitié, l’intérêt, venant à changer, ne pourrait manquer de le rompre. Mais la nature ne pouvant changer, la véritable amitié est éternelle. Vous voyez par là quelle est son origine : auriez-vous quelque chose à dire ?

      — Fannius. Nous vous prions de continuer, Lélius : en répondant pour Scévola, je ne fais qu’user de mon droit d’aînesse.

      — Scévola. Vous ne pouviez mieux répondre. Écoutons.


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