Makossa Love. Tome 1 : La très amusante et passionnante recherche de la femme blanche, " Madame Visa ". Roman. Guy Dantse

Makossa Love. Tome 1 : La très amusante et passionnante recherche de la femme blanche,


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en moi. Je voulais être comme toi. Mince, sportive, un peu plus masculine en fait. Maintenant, avec Johnny, c'est différent. Il est encore plus sportif que toi, très musclé, fort et je ressens pour la première fois que c'est beau d'avoir des hanches larges, des fesses rebondies et une poitrine généreuse. Tu sais ce qui me plait vraiment chez lui ? Sa virilité. C'est l'Homme, pas juste un homme, mais l'Homme avec un grand H. Son charisme et son assurance. Je suis simplement devenue plus forte et plus confiante parce que je m'accepte telle que je suis et par-dessus tout parce que je m'aime et j'aime mon corps. Tu dis que tu m'aimes. Je le sais, ça ne fait aucun doute. Mais je ne m'aimais pas moi-même. C'est beau d'être aimée, mais c'est magnifique de s'aimer soi-même Mauritz, lui dit Carla.

      — Est-ce que cela veut dire que tu n'es pas prête à mettre fin à cette liaison ? Dis-moi la vérité, exigea Mauritz.

      — Tu me demandes de mettre fin à une liaison ? Mais existe-t-elle réellement ? S'il s'agissait simplement d'une liaison, je le ferais sûrement pour toi. S'il s'agissait juste d'une relation, je la romprais par amour pour toi, parce que je t'aime. S'il s'agissait d'un amour naissant, peut être que je m'enfuirais parce qu'il me semblerait si étrange et me ferait peur. Mais ce n'est rien de tout ça. C'est beaucoup plus subtil. Il s'agit plus d'une connexion, comme entre Dieu et nous. Dieu te montre le chemin, Dieu connaît tes plus profonds secrets, Dieu te rend heureux, Dieu te rend libre, le simple fait de penser à lui te rend plus léger et dissipe tes soucis. Dieu fait s'envoler tes peurs, Dieu te donne du plaisir, de l'envie. Dieu est avec toi, Dieu est en toi. Dieu est à tes côtés. Est-ce que tu as déjà ressenti une telle connexion ? Est-ce que tu peux rompre cette connexion sans tomber dans une crise ? Je suis comme possédée et cela me fait tellement de bien. S'il te plait, Mauritz, si tu m'aimes vraiment, ne me demande plus de ne plus voir Johnny. N'exige pas de moi que je renonce à ce qui me fait tant de bien. N'est-ce pas cela aussi le sens de la vie, que de se sentir heureuse et comblée ? N'est-ce pas non plus, une preuve d'amour que de te réjouir de voir la femme que tu aimes aller bien et être heureuse ? Qu'as-tu contre le fait que je me sente bien ? N'est-ce pas l'amour que de se réjouir du bonheur de l'autre ? Tu m'aimes, non ? Pourquoi est-ce que cela te fait tant de mal de me voir heureuse ? Est-ce parce que je le suis sans toi ? Doit-il toujours être question de toi ?

      Elle fit une pause, se tourna vers Mauritz et continua de lui parler d'une voix douce et remplie d'amour avec les yeux humides : — Amour, s'il te plait n'exige pas de moi que je puisse plus sentir ses mains roses sur mon corps, que je ne puisse plus ressentir son regard bienveillant. C'est trop exiger de moi. Je ne peux pas. Je n'en ai pas la force. Il m'a dépucelée une seconde fois, mais cette fois, le dépucelage est allé bien plus loin que de simplement ouvrir un vagin pour la première fois. Il m'a fait perdre toute ma virginité.

      Étrangement, Mauritz devenait de plus en plus calme, on devinait encore qu'il bouillonnait à l'intérieur, mais il n'en laissait rien paraître.

      — Alors reste avec lui. Je ne veux plus en entendre parler. Reste avec lui, mais ne reviens plus vers moi, dit-il.

      — Je suis désolée, Mauritz. S'il te plait, soit un peu patient avec moi. Je sais Mauritz, je sais que ça va passer. Je ne sais pas ce qu'il en restera dans une semaine. À ce moment, nous serons de retour à Bamenda, sans lui. Loin de lui, et nous aurons gagné tous les deux. On devrait pouvoir en tirer du positif tous les deux. S'il te plait, juste un peu de patience.

      Mauritz secoua la tête en signe de dénégation.

      — Je ne sais pas si je pourrais à nouveau te faire confiance. Tu sais, j'aurais toujours le sentiment qu'il t'a impressionné parce qu'il était noir, pas simplement parce qu'il était un homme. Et cela n'a rien à voir avec du racisme. C'est normal, je pense. Je suis bien blanc et il est noir. On ne peut pas faire comme si la différence n'existait pas. Comme si on ne la voyait pas. J'aurai toujours l'impression qu'il te manque le feeling d'un Noir, le pénis d'un Noir, l'homme noir tout simplement. Est-ce que tu pourras te sentir entièrement satisfaite sexuellement après ce que tu viens de dire à son sujet ? Le peux-tu ? Est-ce qu'on peut tout séparer aussi facilement, amour, sexe et désir ? Ou n'est-ce pas juste de la lâcheté, afin de ne pas blesser l'autre, de prétendre « je t'aime et avec lui ce n'est que du physique, cela n'a rien à voir avec toi… ». Tu vois bien comment le sexe peut changer entièrement un homme et rendre l'autre complètement misérable. Est-ce qu'on peut faire comme si tout cela était normal ? Qu'attends-tu de moi Carla ? Qu'attends-tu de moi ? Que je dorme ici tranquillement sachant que Johnny te transporte au septième ciel ? Qu'il fait avec toi des choses que je ne peux pas et que je n'ai pas le droit de faire ? Qu'il est comme un Dieu avec toi ? Tu dis que je dois patienter et être indulgent. N'est-ce pas trop exiger de moi ? Serais-je seulement capable ensuite de te donner du plaisir sans l'avoir dans mes pensées ? Vas-tu le laisser aller sans penser à lui ? Ne serait-ce pas déjà de l’infidélité ? La barre n'est-elle pas déjà trop haute pour moi ? Oui, je te perds peut-être si je ne peux pas arrêter de te demander de ne plus le voir, je te perds si je ne suis pas plus patient, mais je me perds certainement si j'accepte la situation. Que veux-tu ? « L'amour blanc, sexe noir ? ». Oh, tu m'aimes, et l'amour, c’est le plus important n'est-ce pas ? Devrais-je en être fier ? C'est ce que tu veux de moi, non ? Je devrais me réjouir que tu m'aimes, mais que tu prennes du plaisir en faisant l'amour avec Johnny ? Est-ce que le sexe noir n'e prendrait pas le dessus sur l'amour blanc ? Tu sais, tu l'as dit toi-même, à quel point le désir et sa dépendance sont puissants et influents. Quelle certitude ai-je que ce désir du corps noir va totalement disparaître ? Peux-tu me le promettre ? Certainement, tu me le promettras, pour me calmer, mais est-ce qu'un alcoolique peut promettre de ne plus jamais toucher une goutte d'alcool ? Est-ce qu'il le peut sans une thérapie profonde ? Et toi, pourquoi devrais-tu suivre une thérapie pour quelque chose qui te fait autant de bien ? Abandonner tout ce qui te rend heureuse ? Est-ce seulement possible d'y renoncer ? Pesta Mauritz qui avait arrêté de pleurer tout en redevenant vaillant.

      Puis, tout était redevenu calme.

      Après dix minutes de silence, Carla dit : — Peut-être qu'on peut avoir les deux, sans renoncer à l'un ou à l'autre. Bonne nuit Mauritz.

      C'EST AINSI QUE TOUT COMMENÇA

      Douala, Cameroun, début de l'été 2005

      — Hé Rita, je viens juste de lire quelque chose de très intéressant sur internet.

      Rita fit comme si elle n'avait rien entendu.

      Elle en avait marre d'entendre toutes les annonces de Johnny Walker, qui s'avéraient n'être que du vent. De plus, aujourd'hui elle avait une raison supplémentaire d'être énervée contre lui.

      — M'as-tu entendu, Rita ? Demanda Johnny.

      — T'entendre ? Est-ce qu'internet paye les factures d'eau ou d'électricité ? La nourriture pour les enfants, Evarist ? Répondit Rita.

      Johnny savait très bien, que lorsqu'elle l'appelait Evarist, elle était furieuse.

      Johnny Walker n'était pas son vrai nom. Son vrai nom était Mendo choup ke joug Evariste Dieu ne dort. En raison de son attrait prononcé pour le whisky, ses amis l'avaient surnommé Johnny Walker, ou J.W., en référence à la marque de Whisky éponyme. Certains l'appelaient simplement Johnny Waka. Au Cameroun, on appelle Waka, une personne qui a de nombreux partenaires sexuels.

      Oui, Johnny Walker était l'incarnation même d'un homme qui vivait à 100% : vivre pleinement, vivre simplement comme si le monde pouvait s'écrouler le jour même. Monsieur La Vie (Mister Life), comme on l'appelait dans tous les bars et toutes les discothèques de la ville, aimait la vie. Mais pas n'importe laquelle, il aimait la belle vie, agréable ! Il n'était pas moche, mais n'avait rien d'extraordinaire non plus. On se demandait souvent pourquoi J.W. avait autant de succès avec les femmes, bien que son porte-monnaie soit constamment vide.

      J.W. avait 32 ans, mais quand est-il né exactement ? Personne ne le savait. Il jouait volontiers à propos de cela. Lorsqu'on lui posait la question, il répondait simplement : « Je suis né en 1973, pendant la saison de récolte du maïs ».

      Il


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